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publié par Mickaël Adamadorassy le 11/04/11
Vismets
- Gürü Voodoo
Gürü Voodoo

Vismets est une formation belge rock/électro qu’on a découvert lors d’un concert au Réservoir. En live, le groupe séduit avec un mélange assez explosif de grooves dansants portés par les synthés et de bon vieux rock’n’roll envoyé par une "vraie" section rythmique. Et puis il a ce jeu de scène débridé, ces élans bruitistes qui amène ce petit goût de chaos, l’impression de vivre quelque chose de fort dans un concert. Du coup, on était curieux de voir ce dont ils étaient capables sur disque.

esthétique 8 bits

Gürü Voodoo est sorti en Belgique l’année dernière et le groupe rencontre depuis pas mal de succès, ce qui se comprend sans problèmes vu qu’il y a quelques gros tubes totalement "radio-friendly" sur cet album, à commencer par la première piste et son refrain très accrocheur. "Normal Life" au premier abord c’est une relecture rock de la musique de boite esprit années 80 début 90, quand il fallait encore une vague mélodie pour que ça marche.

Mais en même temps les sonorités de synthé choisies ne sont pas banales, pour de l’electro-rock en tout cas, à commencer par un son sur arpégiateur qu’on croirait directement sorti d’une console de jeux 8 bits et puis le genre de son de cordes synthétiques dont on se demande quand on achète ce genre de machine, qui pourrait bien les utiliser. Vismets en l’occurrence y arrive très bien et bizarrement l’ensemble est cohérent.

La voix cachée

Le deuxième titre Dilemma commence par la guitare et la voix seule, et là on se dit que Vismets ce n’est pas que des lignes de clavier dansantes et des riffs bourrins, la voix, qui est mixée plutôt rock, c’est à dire "dans" les instruments et pas au dessus, arrive à faire passer des choses, à installer une mélancolie presque "exotique" pour le genre. Du coup, on a envie de s’intéresser à ce qui est dit, alors que ce n’est pas un genre où on fait attention aux textes (et parfois il vaut mieux pas....). Et finalement les synthés arrivent avec le refrain et là encore les mélodies font mouche.

Vultures of Tronica montre la facette la plus bruitiste du groupe, il y a des machines au milieu mais c’est d’abord un très bon morceau de rock bourrin et speed à l’intensité presque insoutenable.

Après un court interlude à l’orgue, on passe au morceau qui a lancé le groupe : "Wasted Party", qui résume assez bien la formule très efficace du groupe : une vraie basse qui groove avec la batterie, une guitare bien nerveuse, et les synthés qui s’invitent à la fête avec des motifs toujours bien trouvés, des sons quelque part entre le 8 bits et le psychédélique, presque tout much mais pas tout à fait. Et une tendance très rock’n’roll à jouer vite, à marteler le rythme et à grossir toujours plus le son.

Sur la longueur

Mais Vismets a justement eu la bonne idée de ne pas proposer 40 minutes du mur du son. Et on les en remercie : après des morceaux très énervés comme "Wasted Party", une petite pause est plutôt bienvenue....

Mais le problème de ces pièces courtes, "The Quest" à l’orgue et "Noiret", c’est que l’intérêt musical est un peu limité et que les sons de clavier utilisés, quand ils ne sont plus dans le contexte rock avec la batterie etc. lassent assez vite.

Ce n’est pas le cas par contre de la ballade "1944 Enter The Voodoo", un très beau morceau avec juste une guitare acoustique et un son de cordes pour épauler la voix, dommage qu’il n’y ait pas d’autres morceaux de ce style plutôt que ces interludes qui font justement trop interlude.

Il y a encore des morceaux très réussis sur la deuxième moitié de l’album, on aime "She’s a Psycho She’s a hippie", les synthés sur "Sometimes" et le titre éponyme placé en avant-dernière position, qui vient remettre une dernière couche de gros son, si jamais on a avait pas encore compris que Vismets envoie grave.

Schizophrénie dissolutive

Mais donc on regrettera un peu que le groupe ait choisi d’alterner systématiquement un morceau calme et un morceau bourrin, sur une écoute d’une traite, ça fait quelque chose d’un peu bizarre, à peu prêt à la moitié du disque, on commence à être un peu perdu par ce côté schizophrène, qui finit par diluer l’impact des bons morceaux et rend la deuxième moitié du disque moins marquante alors qu’il y a pourtant de très bons titres.

Au final, ce Gürü Voodoo est très recommandable et surtout le groupe est absolument génial en live. Pour la suite, on espère juste qu’ils perfectionneront encore leur formule sur disque pour y faire tenir toute l’énergie du live sans que ce soit indigeste.

N.B. : L’album sera disponible en digital dès le 11 avril et en CD le 18 avril

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publié par le 11/04/11
Informations

Sortie : 2011
Label : Roy Music

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