Pour la dernière date de sa tournée piano solo, La Chica est venue pratiquer son rituel chamanique dans les neiges alpines en clôture du festival Femmes, Egalités, Réalités organisé par la MJC de Chamonix.
Construit autour de son deuxième album, La Loba, mais puisant également dans le premier, Cambio, ce voyage mystique entraîne dans un monde onirique, magique et intimiste, dans lequel évolue La Chica pour apprendre à vivre en l’absence d’un être cher (son frère, disparu dans un accident il y a trois ans), dans l’écrin créé par le superbe son de Thomas Clément et les magnifiques lumières de Quentin Pascal, ses deux complices.
Colère, tristesse, amour, acceptation, découverte de son pouvoir intérieur, illumination, des étapes parcourues encore et encore à chaque concert avec une intensité et une sincérité qui l’ont, comme elle l’explique, aidé à affronter le deuil, avec des morceaux comme « Drink », « Canto del Pilon », « La Loba » qui, en redonnant la vie aux os qu’elle ramasse libère la colère et la transforme en force, ou encore « Agua », véritable incantation de guérison à laquelle La Chica fait participer le public qui scande « Del cielo cae agua, lluvia poderosa » tandis qu’elle répond « Lávame la mente con agua fria / Y saca la pena de mi memoria » [1].
Entre tonalités des traditions sud-américaines issues de son héritage vénézuélien et volutes expressionnistes inspirées par ses compositeurs fétiches Debussy, Ravel et Fauré, La Chica distille avec sa voix incantatoire et son piano une magie qui n’appartient qu’à elle et fait de chaque concert une expérience unique.