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publié par gab le 01/03/05
verone - retour au zoo

verone : "retour Au zoo", premier album du groupe. une pochette minimaliste, fond blanc et dessin crayonné. il ne m’en faut pas plus pour tenter l’aventure et partir à la rencontre de ce groupe car toute les découvertes sont bonnes à faire. entretien avec fabien, delphine et laurent (respectivement chant, guitare et batterie) pour essayer d’en apprendre davantage en espérant vous donner la curiosité nécessaire pour allez les écouter par vous-mêmes.

gab : il se trouve que je vous suis de loin depuis vos débuts ...

fabien : oui, tu nous as connu aux débuts du groupe il y a 5-6 ans sur scène !

mag : avez-vous d’ailleurs gardé la même formation depuis ce temps là ?

fabien : non, ce n’était pas la même formation. en fait laurent nous a rejoint à la batterie il y a deux mois, avant il travaillait sur la co-production du disque, avant qu’on le mixe. il y a également le bassiste, qui n’est pas là aujourd’hui.

gab : A l’époque on vous voyait assez régulièrement sur scène et là on a l’impression qu’il y a eu un gros vide, vous avez fait quoi pendant tout ce temps ?

fabien : et bien on a essayé de...
delphine : ... de faire un disque !
Fabien : On a été signé par un ingé-son américain qui bosse en France et qui s’appelle Daniel Presley.
Laurent : Aucun lien !
Fabien : Aucun lien, quoique il m’avait dit que c’était le cousin... (rires) et donc ça c’était il y a 3 ans et on a commencé à faire des prises très folk-rock. On a fait ça dans une ferme près d’Angers et après, faute de sous, on n’a pas vraiment fini et on s’est retrouvés seuls avec ces bandes là. On s’est donc dit qu’on allait faire notre disque seuls et c’est ce qu’on a fait. A ce moment là on a jeté une partie des titres, on en a ramené d’autres, on a effacé les pistes et on a reconstruit l’album sur ces bases là. Pour toi qui nous connaît déjà, il y a quelques titres qu’on retrouve mais dans d’autres versions. Parce qu’à la base c’était très folk-rock et le disque est aujourd’hui bien plus électronique. Et le temps a été long justement parce qu’on a dû apprendre à utiliser tous ces instruments électroniques.

Gab : Justement, vu que j’ai reconnu certains titres, je me demandais quelle actualité avaient ces anciens morceaux pour vous ? Est-ce le fait d’avoir modifié leur forme qui leur donne une nouvelle jeunesse ou bien tout simplement cela vous plait toujours autant de les jouer ?

Fabien : C’est sûr qu’on aurait pu refaire le disque une troisième fois dans une autre direction, par exemple en reggae ou en salsa mais là on s’est dit que c’était bien et qu’il fallait qu’on le sorte et peu importe le temps qu’on a passé dessus. Sur le deuxième on ira forcément beaucoup plus vite parce qu’on a d’autres morceaux et qu’on prendra une autre direction dans la production. Mais celui-ci on a essayé de le faire d’une façon très précise et méticuleuse en prenant notre temps.
Delphine : Ce sont des morceaux qu’on voulait au départ enregistrer pour ce premier album et on a gardé cette idée.
Fabien : Et on aime tous les morceaux sur l’album.

Mag : Et justement sur cet album, combien de morceaux sont issus de cette période là ?

Fabien : C’est moitié-moitié.

Gab : Et sur scène, c’est version électro ou... ?

Fabien : C’est version très acoustique, on joue avec la basse, la batterie et...

Gab : Vous ne gardez pas ces nouvelles ambiances présentes sur l’album ?

Fabien : Ca dépend, il y a des morceaux qui sont joués dans la même optique que le disque et je dirais que ça représente un tiers de notre concert et les autres morceaux sont dans une direction plus folk. Et le but pour nous c’est de ne surtout pas refaire sur scène le disque à l’identique. Il y a eu des concerts où je faisais le chant et où j’avais en même temps l’ordi portable et j’entendais le public "allez, vas-y, passes ton mail !" (rires) Donc sur scène on est quatre, on a la guitare folk et électrique, le banjo, la batterie, le clavier, le synthé...etc...ça reste très simple.
Delphine : Et on a notre collection de vidéos aussi pour nos projections.

Gab : Oui, donc c’est assez étudié finalement !

Fabien : On cherche des ambiances qui planent sur scène et on passe par des grandes images.

Mag : Quel genre d’images ?

Delphine : C’est variable, ce sont des choses qu’on tourne avec un ami.
Fabien : On tourne avec Thibaut qui est peintre à la base donc on lui donne les textes et on le laisse les mettre en scène. Ca n’est pas un clip mais ça a tout de même un sens.

Mag : Mais justement je pense que si l’image est trop travaillée, les gens peuvent décrocher et il ne faudrait pas que l’image prenne le pas sur la musique.

Fabien : C’est le risque !
Delphine : On essaye déjà de projeter l’image sur nous pour justement y être intégrés.
Fabien : C’est sûr qu’on ne va pas mettre une télé sur le côté !

Gab : Sur le disque on retrouve pas mal d’intervenant extérieurs, les faites-vous venir sur scène avec vous ?

Fabien : Ca dépend des concerts. C’est pas toujours évident de réussir à réunir les gens. Sur scène c’est différent.

Gab : Connaissant vos débuts, votre évolution électro m’a quelque peu intriguée, la suite vous la voyez toujours dans cette veine là ?

Fabien : Je pense qu’on n’ira pas à fond dans cette direction là, on essaiera autre chose, dans une direction plus européenne et plus acoustique.

Gab : Ce qui est assez frappant je trouve ce sont certains traitements de voix. Vous avez déjà à la base des chansons particulièrement lentes et planantes et avec ce traitement électro...

Fabien : On a essayé de faire un album véritablement électro et partant de là la voix est traitée elle aussi comme un instrument. On l’échantillonne, on la coupe en tranche... et la voix sur certains titres est traitée comme un synthé, ce n’est pas le cas sur tous les titres mais c’est en même temps le parti pris du disque et les voix sont trafiquées.

Mag : Vos influences électroniques vous les situeriez par rapport à qui ?

Fabien : C’est extrêmement classique, j’écoute Aphex Twin. Des choses qui traînent entre l’ambiance et la technique classique.

Gab : Et hors électro ?

Fabien : On a des influences différentes. Moi j’ai commencé par la pop américaine et anglaise. Après on s’est mis à écouter des choses françaises.

Mag : Comme ?

Fabien : Dans un petit article qu’on a eu on nous a dit que ça sonnait comme Gérard Manset, que je ne connaissais pas, donc j’ai écouté, aimé et ensuite on s’est mis à écouter plus de choses françaises, assez vieilles aussi comme Higelin et c’est sans doute pour ça que notre prochain album sera plus européen.

Gab : Vous avez déjà commencé à enregistrer des choses ?

Fabien : Oui on a fait quelques petites maquettes. On va essayer de faire notre second album comme on aurait dû faire le premier.
Laurent : Pour le moment ça part sur une voix beaucoup plus spontanée.

Mag : Tu dis que vous allez faire le second album comme vous auriez dû faire le premier, y’a-t-il des choses que vous regrettez ou... ?

Fabien : J’aime beaucoup le premier mais il a comme défaut ce qu’il a comme qualité ! c’est à dire qu’on a mis beaucoup de temps pour le faire et il est extrêmement soigné et travaillé, c’est un plus et un moins car on peut dire que ça manque de spontanéité.
Delphine : On a pris beaucoup de plaisir à le faire.

Gab : De quelle manière avez-vous travaillé sur l’écriture de ces morceaux électro ? Ont-ils été écrits directement ou bien y’a-t-il toujours une base chant/guitare ?

Fabien : Oui, toujours cette base là. Ca a plutôt été fait dans une optique de remix. C’est-à-dire qu’on part sur cette base là, puis on enregistre les guitares et les voix et on les efface (rires) et on ajoute des instruments électroniques. Le seul titre qu’on a fait directement en électro c’est le quatrième de l’album, un titre qui s’appelle "j’ai vu des chevaux sous la mer".

Gab : L’album sort en janvier. Est-ce pour souligner le côté froid et hivernal du disque ?

Fabien : Effectivement c’est un disque d’hiver, la pochette est blanche, "Alaska" ouvre le disque, ça aurait été déplacé de le sortir en juillet, puis on l’a enregistré en hiver aussi ! (rires)

Gab : Le prochain sera donc un disque d’été ?

Fabien : Oui il sera beaucoup plus organique et chaud !

Mag : Au moment de nous présenter le groupe vous disiez que Laurent vous avait rejoint il y a seulement deux mois. Je voudrais donc savoir, Laurent, s’il n’est pas trop dur d’arriver comme ça au plein cœur d’un groupe formé depuis autant d’années ?

Laurent : On se connaissait déjà avant et ça s’est fait assez naturellement. A l’origine on était signés sur le même label, on avait le même producteur et voilà. Et même c’est plutôt facile je dirais car j’arrive et le groupe est déjà bien solide.
Delphine : Et puis on a confiance en lui !
Fabien : Et à la base il est chanteur-guitariste et il a une approche particulière de la batterie qui nous correspond bien.

Gab : Justement n’est-ce pas un peu frustrant de se retrouver en quelque sorte en arrière ?

Laurent : Ca n’est pas dans mon caractère d’être en arrière ! J’adhère à 100% aux chansons et c’est ce qui compte.

Gab : Ce que je voulais dire c’était que... enfin je ne sais pas qui écrit les textes...

Fabien : C’est moi.

Gab : ...oui donc voilà, ne pas composer la base et arriver après, certes pour rajouter des choses mais...

Laurent : Tu sais je n’ai jamais participé à aucun projet autre que les miens, sauf pour verone et non, au contraire, c’est plutôt bien, je le vis bien.

Mag : Et l’ancien batteur qu’est-il devenu ?

Fabien : Le dernier batteur en date joue avec Luke maintenant et celui d’avant avec Mellow.
Delphine : On est restés longtemps sans batteur, c’était un choix d’arrêter la batterie. Et c’est assez récemment qu’on a décidé de s’y remettre.

Mag : Pour finir, juste une petite question pour savoir d’où provient le nom du groupe ?

Fabien : On l’a pris en cherchant un nom qui sonne très américain et qui soit un peu comme Mojave, le désert, et on a trouvé que le son était très aride sur verone.

Mag : Quelque chose a rajouter ?

Fabien : Venez nous voir sur scène !

Merci au groupe et à éphélide pour cette rencontre.

Propos recueillis par Magali Boyer et Gab.

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publié par le 01/03/05