fédérateur

ça fleure bon le concept importé « des states », de la genèse à l’aboutissement. du son minimaliste et brut, aux mélodies folk et belles. du principe fédérateur à la cause militée. qu’importe. ce qui compte et ce qui est beau, c’est bien le résultat. celui d’une compilation de vingt morceaux, première sortie du label waterhouse records dont on suppose qu’il s’est monté pour défendre ce bien beau projet à l’initiative duquel on retrouve le plus new-yorkais des français, le plus talentueux des songwriters auquel la scène parisienne est si attachée, david-ivar herman düne. une sorte de devendra bien à nous, d’ovni tentaculaire, de génie indomptable de la mélodie folk. un lieu pour ce projet, le pop-in, passage obligatoire autant que refuge et temple des gratteux capables de vous renverser en trois notes et trois phrases.

canevas

depuis huit ans donc, l’ami david-ivar s’est entouré dimanche après dimanche, au pop-in, de tout ce que comptait la capitale de folkeux résidents ou de passage. et de ces rencontres à micro ouvert est née l’idée d’enregistrer dans les conditions les plus minimales un canevas de morceaux tissé dans une compilation au nom savamment composé, folks pop in at the waterhouse. s’y bousculent les acolytes de toujours des frangins herman düne comme julie doiron ou lisa li-lund, des noms biens connus des milieux comme paloma ou cyann & ben mais aussi des noms émergents de la scène folk comme adeline fargier, que l’on a pu voir aux côtés de troy von balthazar, ou encore tcharlz dont le timbre singulier attirera nécessairement l’attention.

paradoxe

difficile de faire la part des choses dans cette compil où chaque morceau se savoure et dont l’ensemble si cohérent ne pousse pas nécessairement à aller dans le détail. et c’est bien là le défaut des magnifiques qualités de ce disque... le fait qu’on puisse se laisser porter d’un bout à l’autre des vingt morceaux sans s’en rendre compte, sans saute d’humeur... et qu’une fois le dix-septième morceau on se surprenne à se dire ‘ah zut je n’ai pas repéré le morceau de sleepy yule overture ou de shantu’. tout le paradoxe d’un disque homogène et émouvant de bout en bout que finalement de laisser se fondre les artistes les uns dans les autres au profit d’une cause, celle de la folk. en tous les cas, une bien jolie réussite. une soirée de lancement est prévue le 15 mars au pop-in, on aurait tort de s’en priver.