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publié par Renaud de Foville le 30/11/99
tue-loup + spain - La Maroquinerie, Paris - 26/11/1999
La Maroquinerie, Paris

tue-loup

il faut bien dire que je ne connaissais tue-loup que de nom. a tel point que l’après-midi à la maroquinerie en cherchant un contact avec l’équipe de bmg nous sommes tombés sur tout le monde en disant " vous n’êtes pas de bmg vous... " pour s’apercevoir le soir, en le voyant sur scène, que l’on avait demandé aussi cela au chanteur de tue-loup. je pense que c’est excellent pour l’ego, enfin surtout le sien... nous on en était pas super fier ! alors ne croyez pas que j’essaie de me rattraper, mais après nous avoir fait attendre quasiment une heure dehors (fin novembre pas la peine de vous raconter) nous rentrons à peine dans la très chaleureuse - dans tous les sens du terme - salle de la maroquinerie que le concert de tue-loup commence. on apprend qu’ils ont eu des problèmes techniques, à vrai dire pas tout à fait réparés. ce qui est incroyable avec la pop française, je pense que l’on peut ranger le groupe dans cette catégorie, de toutes façons j’aime pas les catégories..., c’est que j’entends tout le temps qu’elle n’existe pas, que c’est ridicule de chanter en français, et bien souvent toutes les personnes qui vous sortent ces discours ne font pas l’effort d’écouter. pourtant ils devraient, vraiment. car un groupe comme tue-loup, et il n’est pas le seul, nous offre une musique de qualité, vraiment. je ne citerai même pas de groupes anglais que l’on nous vend à longueur d’année et qui musicalement est largement plus pauvre que ces mecs là. alors c’est sûr que la voix - et les problèmes techniques n’ont rien arrangé - n’est pas exceptionnelle. mais musicalement chapeau.

pari réussi

une pop mélodieuse, intelligente et bourré de trouvailles. et surtout un culot incroyable, ces mecs cassent les rythmes, mélangent, osent des petites choses intéressantes. en parlant de culot, il faut en avoir quand le micro du chanteur ne marchant plus il débranche sa guitare et joue en acoustique devant une salle religieusement attentive. bravo. comme il osera arrêter un morceau qu’il venait de commencer pour changer de guitare... maintenant cela donne envie d’écouter leur troisième album pour savoir si cela tient aussi la route sur cd. mais bon on avouera aussi que l’on était surtout venu pour spain. après l’interview l’après-midi même avec josh haden nous étions sous le charme. c’était déjà le cas avec leur dernier album sorti quelques mois plus tôt she haunts my dream, qui lui hantait notre platine cd depuis le début de la semaine sans quasiment le quitter. une merveille que j’étais vraiment impatient de découvrir en live. spain arrivera-t-il à rendre cette pureté et cette douceur qui nous avait enveloppé toute la semaine. pari réussi, mille fois réussi.

spain

90 minutes de plaisir. un son délicat - même si cela avait un peu plus difficile avec les retours sur scène pour josh haden -, une set list mêlant habilement les deux albums et un plaisir réel et sincère partagé antre la foule et le groupe. josh haden nous l’avait dit l’après-midi mais plusieurs personnes nous l’avaient confirmé, spain était content d’être en france car le public les aimait et respectait leur musique, nous étions là pour les écouter et eux pour nous offrit une superbe soirée. on pourrait croire que les attitudes de josh haden sont un peu des poses, pas très naturelles. mais à force de le voir on est bluffé de voir une telle personnalité dans le monde du rock. d’une gentillesse et d’une timidité absolue, l’après-midi lors de l’interview il était adorable, réfléchissant à chacune de ses remarques, même quand il disait du mal des anglais et de leurs critiques - à juste titre - il s’en excusait 1000 fois, en espérant ne blesser personne. alors quand juste après le concert de tue-loup on voit le groupe monter sur scène et installer eux même leur matériel et faire les réglages devant une foule qui les remarquait à peine , on est à peine étonné. simplicité, comment dire autrement pour un groupe qui installe son matériel, puis sans faire d’entrée s’empare de ses instruments tout simplement et fait signe qu’ils sont prêts (c’est quand même pas plus mal d’éteindre la musique et la lumière dans la salle) et commence tout simplement leur concert, devant un public plus qu’étonné de comprendre que le grand type qui s’occupait de la basse c’est bien le leader de spain... tout les éléments étaient réunis pour nous offrir un magnifique concert, piochant entre les deux albums pour nous offrir pleins de superbes chansons retravaillées pour la scène, plus proche de l’esprit de leur génial second album she haunts my dream, un peu plus nerveux (j’ai dit un peu plus, même si spain est un groupe de punk rock, cf. l’interview). on a même eu le droit à deux nouvelles chansons, écrites pendant la tournée qui prend fin. un beau cadeau, un beau concert. avec une petite préférence pour la superbe version et son final plein d’émotion "every time i try".

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publié par le 30/11/99