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publié par Mickaël Adamadorassy le 01/06/16
Travis - L'Alhambra, Paris - 26/05/2016

Salt’n’peppa

Juste avant que le concert ne commence, un de mes voisins dans la fosse qui dit à sa copine qu’ils sont plus tout jeunes Travis. Comme elle n’a pas l’air convaincue et qu’il y a du réseau et Wikipédia, le monsieur vérifie immédiatement. 43 ans pour Fran, 42 pour ses trois compères alors oui ce n’est pas "tout jeune" mais je vais voir Travis à chacun de leurs passages en France depuis 2001 et la musique, la générosité et la pêche du groupe n’ont pas changées d’un poil, même si les poils sur le crâne de Fran sont eux beaucoup plus sel que poivre.

Travis en concert c’est toujours une expérience qui rend heureux, un gros plaisir coupable où on chante à tue-tête, décomplexé par les autres qui chantent pas mieux voir carrément faux. Entre chaque chanson, on écoute le mec le plus cool du monde, le plus humble aussi, vous expliquer que Travis est un groupe "semi-pro" et vous raconter un tas d’autres histoires, certaines nouvelles, d’autres qu’on connait par coeur comme leur première répète au Horse Shoe Bar de Glasgow en introduction à All I Wanna Do is Rock.

C’est toujours un vrai bohneur de réentendre les "classiques" de The Man Who , Writing To Reach You, Driftwood, un Turn parfait où Fran passe les notes hautes sans problème (ce n’est pas le cas du public mais franchement c’est dur...), As You Are où Andy ne monte certes plus sur son ampli pendant le solo, mais à la place il descend dans la fosse et c’est toujours joué main gauche uniquement, sans médiator, que du larsen contrôlé mais avec une vraie ligne mélodique.

Best-of

Pour moi The Man Who restera le disque de Travis mais le groupe en est à 8 albums avec le petit dernier Everything at Once sorti récemment et si on aime pas forcément tout, chaque disque a ses petites pétites. Il faut bien les jouer et ça fait forcément un peu best-of. Pour The Invisible Band, ça sera Sing et son "stanjo" ("This a Stanjo, a Banjo on a Stand") et Side, Flowers in the Window chantée par Fran en solo au milieu de la fosse, où il fera deux passages, en prenant le temps de faire x selfies, d’embrasser des gens et de serrer des mains.

Le son est un peu moins rock que par le passé, non pas que les guitares électriques aient disparues mais le mix privilégie clairement la voix, ce qui n’empêche pas d’envoyer quelques morceaux un peu plus péchus comme Selfish Jean entre deux ballades type Closer ou Love Will Come Through.

Everything at Once

Tout occupé à vérifier que le compte de vieux tubes y était, on n’a pas encore parlé de Everything at Once, le disque que le groupe est venu présenté, certains groupes se focalisent plutôt sur leur dernière sortie, chez Travis, on mélange un peu tous les albums, certains titres étaient peut être un peu plus faibles sur disque, je pense à Re-Offender ou Selfish Jean mais avec le niveau de jeu du groupe et l’intensité de la prestation, ces morceaux ont droit à une seconde chance, un nouvel essai transformé avec les honneurs.

Le nouvel album c’est un peu la même chose : avouons-le, à chaque album de Travis on attend le chef d’oeuvre qui viendra se positionner à côté de The Man Who et Ok Computer. A chaque fois, on est pas déçu mais on y est pas alors en fait si on est un peu déçu... Mais les extraits du disque choisis pour le live sont tout de suite plus convaincants (Magnificent Time et 3 Miles High par exemple) et ce qui est encore mieux c’est qu’en réécoutant le disque après le concert ce sentiment perdure. J’ai eu l’impression de redécouvrir cet album et c’est finalement une bonne cuvée.

Rituels

Le concert s’achève par Why Does it Always Rain on me ?, là encore ça fait partie du rituel et même si on en aurait volontiers repris un peu, on sort de ce concert vécu, vous l’avez certainement remarqué, en mode "fan" avec un grand sourire aux lèvres et de la musique plein la tête. Et pour avoir fait pas mal de concert de Travis, celui-ci se place sans problème parmi les meilleurs voir le meilleur.

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