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publié par Emmanuelle Nemoz le 07/10/21
Thomas de Pourquery & Supersonic - Jazz à La Villette 2021 - 08/09/2021

Yes Yes Yes Yes.

C’est le titre du single de Thomas de Pourquery Supersonic sorti en juin pour annoncer le troisième album du groupe, c’est ce qu’on s’était dit à la perspective de les retrouver sur scène dans le cadre du festival Jazz à La Villette, et c’est le morceau qui ouvre ce concert placé sous le signe de l’énergie cosmique ("Yes Yes Yes Yes", figurant sur la playlist préparée par FIP pour Thomas Pesquet, est bel et bien joué dans l’espace !) et de la célébration de la vie à travers la musique.

Ce soir l’équipage de Supersonic offre en avant-première la plupart des morceaux de Back to the Moon, "album sensuel et parabolique" selon les mots de Thomas de Pourquery, qui sortira la semaine suivante, à commencer par le titre éponyme, suivi d’un superbe duo de saxophones entre Thomas et Laurent Bardainne sur "Lullaby (Sunbeam)" qui débouche sur l’étonnant "Wolf Smile", avec son mélange improbable de marche militaire et de mélodie langoureuse et un "call and response" d’anthologie entre le sax de Thomas et la batterie d’Edward Perraud.

"Calme-toi, Paris !" chuchote facétieusement le commandant Pourquery au public déjà électrisé alors que débute le délicat "Bring Me Back the Day", où Laurent Bardainne déploie un jeu tout en nuances tandis que la voix de Thomas passe, avec son aisance habituelle, du falsetto à la basse. Sur "Joy", c’est Fabrice Martinez qui fait dialoguer sa trompette bouchée avec la batterie et Arnaud Roulin qui passe du piano aux percussions.

A partir de "I Gotta Dream" et à l’invite du capitaine à barbe rousse, la salle masquée est debout pour célébrer cette musique jubilatoire, qui mêle allégrement les improvisation jazz inspirées par Coltrane ou Sun Ra avec la pop, le rock progressif voire le funk psychédélique, comme sur "Jungle", avec sa montée en puissance jusqu’à l’explosion finale et son solo de batterie complètement barré (un grand moment du toujours impressionnant Edward Perraud).

On reste en mode survolté avec l’incontournable "Give the Money Back" (le seul morceau issu de Sons of Love, le précédent album du groupe) pour conclure en rappel avec le traditionnel "Love in Outer Space" de Sun Ra, l’une des grandes inspiration de Supersonic (à qui leur premier album était d’ailleurs entièrement consacré) et "la plus belle chanson d’amour jamais écrite" selon Thomas de Pourquery.

Alors "Yes Yes Yes Yes", on en redemande, des moments comme celui-là, des morceaux comme ceux-là, et des "sons of love" comme Thomas de Pourquery & Supersonic dont la mise en commun de leurs talents individuels explose en une telle réussite collective.

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