Who is the girl ?

Je vous arrête tout de suite, contrairement à ce qu’on pourrait croire, il n’y a pas de fille dans this is the girl, et pas de bassiste non plus. Il s’agit en fait d’un duo guitare-batterie composé de matthieu au chant et à la guitare et marc-aurèle à la batterie. Nous allons parler ici de leur premier effort, un 4 titres (à la pochette fort sympathique comme vous pouvez le voir ci-contre), qui a été produit assez bizarrement dans les studios de sriracha (lofofora, eths, etc..). Assez bizarrement, parce que la musique de this is the girl n’a pas grand chose à voir avec les éructations de la chanteuse d’eths mais plutôt avec Seattle et en particulier Pearl jam, groupe qu’on ne peut pas ne pas citer, étant donné que la voix de matthieu, un des points forts évidents du groupe, rappelle quand même pas mal celle d’eddie vedder.

Loudness

L’avantage d’un ingé son habitué à mixer du bourrin, c’est que d’emblée le son est gros, très gros et très franchement quitte à faire chier votre voisin, ce disque n’est pas à écouter à bas volume, montez le son, poussez le bouton loudness et balancez la sauce jusqu’à que mort s’en suive. Certes la batterie manque un peu de pêche, surtout si elle est censée remplir l’espace laissé vacant par la basse ( je lui aurais bien vu le son énorme d’un shellac mais bon n’oublions pas qu’on parle ici d’une autoprod) mais le son de guitare lui est tout bonnement excellent, la distorsion est crémeuse à souhait, le riff de lucky provoque immédiatement le headbanging, très beau son chorussé sur feel like one, morceau assez imparabble lui aussi. Quand à la voix, elle perce parfaitement le mix, jamais noyée sous la batterie et la guitare. Bref pour de l’autoprod, c’est de très grande qualité. Pas étonnant que le groupe figure déjà sur le sampler d’un canard de rock..

Seattle Old School

j’ai parlé un peu plus tôt de pearl jam, il est clair que ce groupe, comme tous ceux qui ont fait les belles heures de grunge, viennent immédiatement à l’esprit ainsi que quelques groupes metal-fusion (incubus ou les excellents mais beaucoup moins connus boy hits car) pour les gros riffs et ces alternances entre atmosphères mélancoliques et avalanches sonores. Ce sera là ma seule réserve par rapport à ce 4 titres : ces influences sont quand même un peu trop sensibles, alors qu’on aurait pu croire que le fait de jouer sans bassiste aurait amené une manière de dialoguer un peu différente entre la batterie et la guitare, les compos sont quand même assez classiques et d’ailleurs une basse n’aurait absolument pas dépareillée sur les quatre titres de ce maxi. Ceci ne remet pas en cause la qualité des morceaux néanmoins je pense que pour l’avenir du groupe, il sera important s’ils continuent cette formule en duo de mettre encore plus l’accent dessus, de modifier leur vocabulaire en conséquence, ce qui aura pour effet de les éloigner par la même occasion de la veine Seattle.

diversité

J’ai d’ailleurs l’impression que ça ne devrait pas poser de problème au groupe vu les influences nombreuses et variées qu’ils citent. De plus, This is the girl se décline aussi en acoustique avec des tablas (percussions indiennes). Dommage au passage qu’il n’y ait pas de morceau de ce type sur le maxi pour en diversifier les paysages sonores.

just rock

Au final, ces quelques points de détail ne nuisent absolument pas à la qualité de ce premier cd des this is the girl, simplement il s’agira pour le groupe de transformer l’essai par la suite et j’ai l’impression que c’est bien parti pour. Je ne pense pas que ce cd plaira aux lecteurs du cargo amateurs de post-rock, anti-folk et autre lo-fi tordue mais il fera du bien à ceux qui comme moi viennent de casser leur tirelire pour acheter le coffret nirvana, ceux pour qui un concert pas dans la fosse n’est pas un concert, ceux savent encore qu’écrire un riff ce n’est pas juste appuyer sur sa pédale de distorsion pour faire du bruit mais la recherche d’une combinaison diabolique pour vous faire vous bouger le cul comme le demande le chanteur de this is the girl en concert.