Theo Hakola possède l’une des ces voix de conteur de blues qui vous saisissent aux tripes dès l’instant qu’elles s’élèvent. Lorsqu’il démarre ce soir par un morceau calme avant une montée progressive en puissance, on est frappé d’entendre cette voix remplir soudain tout l’espace, jusqu’à paraître se glisser sous votre peau. Un conteur à la Nick Cave dont il évoque parfois l’intonation et la manière de faire sonner les mots. Avec son costume et sa silhouette tout en longueur, il en impose. Son groupe aussi, qu’il affuble de surnoms changeants, et au sein duquel on reconnaît la violoniste Bénédicte Villain et le guitariste Matthieu Texier qui l’accompagnent depuis longtemps
Que dire sinon que le set fut intense et beau, culminant vers la fin par une splendide version de The West is dead où la section rythmique (Tatiana Mladenovitch alias Fiodor Dream Dog et Laureline Prod’homme, ex-Candie Prune) se changeait en chorale le temps d’un splendide moment d’émotion.