(par mesure de commodité on parlera ici plus volontiers d’A Silver Mt Zion ou ASMZ plutôt que d’énumérer toutes les déclinaisons du nom qu’ont utilisées le groupe au fil des albums.)
Vocalises
L’an dernier, les Québecois d’ASMZ achevaient définitivement de se mettre à dos une partie de leur public en confirmant la tendance perçue sur leur album This Is Our Punk Rock, intronisant le chant comme élément à part entière de leur musique. Le EP Pretty Lightning Paw brouillait pourtant les pistes en partant sur un instrumental rythmé ( More Action, Less Tears !), laissant les guitares s’exprimer à gorges déployées, pour embrayer sur trois titres mystérieux et envoûtants, replaçant le timbre d’Efrim Menuk au cœur des compositions, jouant sur la répétition des sons, tirant au maximum sur la corde fragile de la voix. Et les critiques de railler la performance, comparant son chant à celui d’un canard, regrettant les atmosphères muettes des premières œuvres, quitte à nier, au mieux ignorer, la qualité des textes du groupe.
Utopie
Qu’importe. Le groupe revient encore plus remonté et signe un album entièrement chanté. On avait déjà pu en avoir un aperçu sur la tournée du printemps 2004, avec le magnifique Mountains Made Of Steam, révélant une formation toute entière habitée, jouant ses chansons en cercle, chantant souvent en chœur des paroles utopistes à la poésie touchante. Bien sûr, on peut comprendre que l’organe de Menuk agace, que les longueurs des morceaux usent certaines oreilles sensibles... Mais on se doit de saluer la démarche du groupe, totalement affranchi de l’ombre inquiétante de Godspeed You ! Black Emperor, et signaler le registre original et singulier dans lequel il évolue dorénavant, quelque part à la croisée du folk atmosphérique de Molasses ou Hrsta et des déviances sonores de Godspeed justement.
Humain
Horses In The Sky n’est pas le genre d’albums à servir de fond sonore pour une soirée entre amis, les voix de God Bless Our Dead Marines, ses atmosphères lancinantes empruntées au folklore klezmer, ses interludes lorgnant sur le cabaret-rock des Dresden Dolls, auront plutôt tendance à renforcer l’impression de cacophonie de la réunion. Non, Horses In The Sky est plutôt un disque à écouter avec attention, pour recevoir ses paroles de plein fouet, se laisser submerger par la vague d’émotion que déclenchent ses six chansons. Les mots résonnent de manière si sincère, qu’en dépit du propos idéaliste et de ses allures souvent naïves, le groupe est avant tout humain et touchant. Il incarne tout ce que défend Godspeed, mais d’une manière moins froide et moins menaçante, comme si les mots parvenaient à donner une forme concrète à la révolution, adoucissant la violence suscitée par la musique instrumentale du collectif tentaculaire montréalais.
Eden perdu
Des cris déchirants d’Efrim sur Mountains Made Of Steam aux ambiances acoustiques et résignées du morceau éponyme ; des motifs répétitifs de Teddy Roosevelt’s Gun - dominé par les « Canada, Oh Canada... I’ve never been your son » (« Canada, Oh Canada, je n’ai jamais été ton fils »), contournant l’hymne national pour mieux s’affranchir et s’affirmer en dehors de la Nation -, au final halluciné de Ring Them Bells (Freedom Has Come And Gone), avec son piano spectral et ses larsens en guise de décor pour mettre en scène un pilote d’hélicoptère de combat s’apprêtant à appuyer sur sa gâchette - certains auront d’ailleurs bien trop vite passé à l’as la dimension politique de l’album dont le conflit en Irak constitue la principale toile de fond -, le Silver Mt Zion se fait écho d’un monde à l’agonie au milieu duquel une bande d’illuminés, qu’on a repoussés aux marges d’une société gangrenée par l’individualisme et le consumérisme, continue de croire qu’il y a moyen de reconstruire un eden perdu depuis longtemps. Le « Hang On To Each Other » (« Accrochons nous les uns aux autres ») de la plage n°5 et les « together » (« ensemble ») psalmodiés le long de Ring Them Bells, comme ultime remède au « when the world is sick, can no one be well ? » (« quand le monde est malade, est-il possible que quelqu’un se sente bien ? ») de God Bless Our Dead Marines ? Peut-être bien, qui sait ? En tout cas, après l’écoute de Horses In the Sky, on a presque envie d’y croire...
J’ai découvert asmz pas un ami Américain vivant en France. a la 1° écoute ... surprenant.laissé en suspens. qqs semaine plus tard pleine chagrin je ressors ces chansons et j’suis alors devenue amoureuse de cette musique
Enfin v’la un com inutile ou je raconte ma vie mais j’voulais juste marqué mon passage étant donné que j’suis contente que des gens connaissent ce groupe