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publié par Mickaël Adamadorassy le 22/03/10
The Swell Season
- The Swell Season
The Swell Season

The Swell Season (l’album) c’est la première excursion solo de Glen Hansard, chanteur-guitariste de The Frames, un groupe irlandais à succès ... en Irlande. Et dans le reste du monde aussi apparemment : ils ont quand même tourné avec Bob Dylan, lequel est d’ailleurs au centre de la trinité de songwriters vénérés par Hansard, avec Léonard Cohen et Van Morrison (dans Once, la première chanson chantée par Glen est "And The Healing Has Begun" est de ce songwriter irlandais).

The Swell Season (le groupe) c’est l’association (musicale) entre Glen l’irlandais qui lâche l’école à 13 ans, a joué de la guitare dans les rues de Dublin comme son personnage dans Once et la tchèque Marketa Irglova. Comment se sont-ils rencontrés ? en 2001, le père de Marketa aide The Frames à trouver une date dans un festival en Tchécoslovaquie. En remerciement, Glen entraine la jeune fille sur scène pour qu’elle chante avec lui. Pas facile pour une adolescente de 13 ans qui certes joue de la guitare et du piano mais qui stresse terriblement à l’idée de devoir parler en anglais.

L’expérience n’est finalement pas si traumatisante que ça car cette rencontre plutôt originale aboutira à la création de The Swell Season, un album composé et interprété par eux deux, avec le renfort de Marja Tuhkanen (violon) et de Bertrand Galen (violoncelle), deux musiciens du groupe irlandais Interference, qu’on retrouvera dans Once avec leur morceau Gold (présent aussi dans notre session cargo).

L’enregistrement de l’album se fera à peu près en même temps que le tournage du film Once. Le réalisateur John Carney a joué avec Hansard dans The Frames en tant que bassiste. Du coup quand il a l’idée de Once, il demande à Glen s’il peut utiliser quelques unes de ses chansons et s’il serait d’accord pour en enregistrer d’autres. C’est lui qui impliquera Marketa dans le projet alors qu’elle a 17 ans et qu’elle est encore au lycée.

Certains morceaux de l’album existaient donc déjà avant l’album, certaines ont aussi été jouées en parallèle avec The Frames, mais les versions très dépouillées de The Swell Season sont à mon sens plus belles, c’est vrai surtout pour Falling Slowly qui se prête à merveille à la configuration délicate de l’album. Pour When your mind’s made up, c’est plus difficile de trancher, les deux versions ont la même beauté lumineuse mais la version avec The Frames fonctionne mieux quand le morceau va crescendo. (Et c’est aussi pour cela que le fait de les voir en live plutôt qu’une formule en duo est pour moi beaucoup plus intéressant, le groupe apporte une richesse et un dynamisme bienvenus sur scène, même si on ne pourrait pas accuser Glen d’être "mou" en live, loin de là).

Les autres chansons semblent un peu éclipsées par ces deux énormes tubes lors des premières écoutes, mais il y en a quand même un troisième qui se révèle rapidemnt, le magnifique the moon. Le reste du disque est un peu plus long à digérer mais il ne manque pas de qualités : l’utilisation très judicieuse des cordes (on sent l’influence classique de Marketa) sur Drown Out, le chant lead très réussi de Marketa sur alone apart avec derrière sans doute la seule partie de guitare électrique de tout l’album et à l’entendre c’était clairement le bon choix.

Il s’agit là d’ailleurs d’une remarque qu’on peut généraliser : le disque est très bien produit : la formation minimaliste utilisée pour l’enregistrement, le panel de sonorités, le fait de se servir d’instruments classiques comme le violon et le violoncelle mais sans tomber dans le cliché, tout cela contribue à créer un écrin musical élégant mais sobre sur lequel viennent se poser des mélodies simples mais très bien construites. C’est d’autant plus flagrant quand on écoute ensuite Strict Joy où il y a quand même un goût de trop dans les arrangements.

P.-S.

Cet article fait partie d’un dossier spécial consacré à The Swell Season.

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publié par le 22/03/10