Quand on a décidé qu’on allait parler un peu plus des séries TV sur Le Cargo ! (parce que pour certains matelots c’est avec la musique les deux gouffres à temps dont on aurait bien du mal à se passer), j’ai décidé que cette année j’allais regarder au moins le pilote de toutes les nouvelles séries, sans rien lire en amont et sans a priori. Parfois ça donne de bonnes surprises, parfois non. Pour l’instant, autant les séries de l’été ont réservé de bonnes surprises autant les nouveautés des networks laissent un peu sur sa faim et ce n’est pas The Secret Circle qui va arranger les choses, pas avec ce pilote en tout cas...

A World of darkness

Dans le sillage de Twilight et de la bit-lit (Terme français désignant de un sous-genre littéraire mélangeant romance et fantastique qui a le vent en poupe depuis un moment, je renvoie vers wikipedia pour plus d’infos), les séries fantastiques ont connu un regain d’intérêt depuis quelques années, en tout cas sur les chaînes plus mainstream que ScyFy. Pour en citer quelques unes, les zombies de The Walking Dead, TruBlood et The Vampire Diaries pour les vampires, plus récemment les loup-garous (Teen Wolf) et même les... chats-garous (The nine lifes of Chloe King). Et tant qu’à faire pourquoi pas tout ça en même temps ? Death Valley diffusée par MTV raconte l’histoire d’un petit commissariat de policiers tous plus caricaturaux les uns que les autres confrontés à une invasion de zombies, de loups-garous et de vampires, limitée heureusement à leur "valley" californienne.

Twilight Witch

The Secret Circle, basée sur les romans de LJ Smith (qui ont déjà donné the Vampire Diaries) se propose d’apporter sa pierre à cet écosystème où le pire côtoie le pas mal du tout avec une catégorie de personnages fantastiques qui n’était pas encore exploitée en série, à ma connaissance en tout cas : les sorcières (heu on va dire que ma sorcière bien-aimée ne compte pas).

Sauf que ce ne sont pas les sorcières pustuleuses aux cheveux fillasses pratiquant la magie dans un chaudron comme dans les contes de fée, ou encore les écoliers somme toute presque ordinaires de Harry Potter. Dans The Secret Circle, on est sorcier ou sorcière par le sang et on utilise ces pouvoirs en se concentrant très fort (si possible sans avoir l’air d’être face à une crise de constipation) et en répétant des formules rituelles.

Boys & Girls

Et les sorciers sont tous des teenagers dans un lycée de petite ville américaine tranquille. Les filles sont plutôt mignonnes et très stéréotypées : la blonde innocente qui ne connait pas ses pouvoirs, la brune un peu goth qui se la joue méchante, et entre les deux, les cheveux châtains celle qui veut mettre de l’ordre dans la sorcellerie et constituer un joli cercle de magiciens bien pépère.

Bien sûr quand elle parle du cercle avec sa candeur de second rôle qui a rien compris, quand elle explique tout ce qu’ils vont accomplir, comment ça va bien se passer, à chaque mot on comprend le contraire et on sait très bien que ça va très mal se finir. D’ailleurs ça a tué un parent de chacun des apprentis sorciers et ça n’a pas l’air du tout de leur servir de mise en garde... mais bon on fait une série fantastique alors la cohérence du récit on s’en tape hein ?

Les garçons je n’en parle pas, ils sont nazes comme les types sur les affiches de Twilight et on a déjà envie de haïr les personnages féminins qui vont se déchirer pour ces machins là ; parce que bien sûr la blonde innocente craque pour le petit copain de la châtain organisatrice compulsive. Il faut voir la scène aussi... main dans la main, il lui a fait sa toute première fois.. de magie, avec plein de gouttes d’eau en lévitation et de judicieux rayons de soleil qui viennent se refléter dedans et créer un éclairage romantique fort à propos... nan nan n’allez pas vomir, c’est pas fini !

Crafting a copy ?

Comme ça se passe dans un lycée, on pense quand même un peu à Dangereuse Alliance (The Craft en VO), en fait si on lit le synopsis sur Allociné, on pourrait croire qu’il s’agit d’un bête copier-coller : des ados s’adonnent en secret à la magie dans leur petite ville américaine toute gentille et l’arrivée d’une nouvelle aux dons naturels apparemment exceptionnels va leur permettre de constituer un ... cercle de magie encore plus puissant... Cette histoire de cercle c’est texto dans le résumé de Dangereuse Alliance... autant pour l’originalité...

Thru Blood

Cela dit il y a une petite « innovation » quand même : le don de sorcier se transmet par les gènes et ne relève pas de la trouvaille d’un vieux grimoire plein de recettes à base de bave de crapaud et autre cil de licorne. Encore que ce soit le cas dans Harry Potter aussi mais là on est pas dans le cas d’une société parallèle où la sorcellerie est la norme, ici les parents étaient aussi sorciers mais c’est quelque chose qu’ils ont caché, tout comme ce qui a mal tourné et a rendu orpheline l’héroïne et certains des autres teens.

C’est d’ailleurs l’implication des parents qui peut amener de l’intérêt à la série, en créant un deuxième niveau de pouvoirs et de contre-pouvoirs, entre ceux qui ne veulent pas que leurs enfants s’intéressent à la magie et ceux qui les manipulent d’ors et déjà selon des desseins encore cachés.

En dehors de ça, The Secret Circle s’annonce plutôt comme une série pour teenagers bourrée de clichés et sans trop de surprise dans l’intrigue principale. Et on ne peut pas compter non plus sur l’empathie avec le casting, y compris sa blonde héroïne, jouée par Brittany Robertson (que j’avais pourtant trouvée sympathique dans Life Unexpected, même si elle avait déjà un goût de chiotte en matière de garçons[encore que pour lui rendre justice c’est plutôt les directeurs de casting qu’il faut blâmer pour ça..]). Et il n’y a pas vraiment d’humour ou d’angle original, tout est très premier degré.

Alors les amateurs de fantasy ne risquent pas d’y trouver leur compte, peut être quelques bâillements par contre.. et si vous n’êtes ni teenager fan de Twilight et Dawson, ni amateur de fantastique, ça s’annonce carrément mal...

Mais comme toute série qui débute, on va lui laisser cependant 2 ou 3 épisodes pour se développer...

Crédit photo : Frank Ockenfels 3/ The CW