En essayant de déchiffer la setlist de The Rodeo, juste avant le début du concert, on est un peu surpris de voir la mention "EL" présente quasiment une chanson sur deux. "EL" comme guitare ELectrique.... les étiquettes ont la vie dure, on a encore quelque part en nous le souvenir des débuts en solo acoustique mais plus d’excuses après le très bon concert qu’on est sur le point de se prendre dans la figure. The Rodeo c’est électrique, électrifiant même et si sur disque, le prochain album revendique Phil Spector en live ce canvas pop est dynamité avec maestria. Le chant reste toujours très soigné mais les plages instrumentales sont le signal pour que la joyeuse bande qui occupe la scène de la Maroquinerie se lâche. Ça part un peu dans tous les directions, mais c’est en fait une bonne chose : que ce soit les claviers, la guitare ou la basse, chacun a quelque chose à apporter à l’édifice et le fait avec beaucoup de talent. Et puis on arrive à la fin du morceau et tout s’enchaine sans coupure vers le morceau suivant, et ainsi de suite jusqu’à la fin du concert.
Depuis la première note jusqu’à la dernière, on aura toujours été baigné dans la musique, on n’aura jamais était distrait par un changement d’instrument. Ce qui témoigne quand même de beaucoup de maîtrise et de métier... qui n’empêchent pas pour autant la spontanéité. On parlait d’auberge espagnole dans l’article accompagnant la dernière session de The Rodeo. Et il y a vraiment de ça, que ce soit dans la diversité, le télescopage qu’implique le terme, dans ce grand écart que fait Dorothée entre la guitare de Hopper et le vocabulaire musical de Motown mais aussi dans la bonne humeur et la générosité du film du même nom.
Le nouvel album de The Rodeo La Musica del Diavolo sort le 3 mars.