The National... Contrairement à d’autres matelots, on aura mis du temps à y venir. Et c’est avec leur petit dernier Sleep Well Beast que le déclic s’est produit. Ce disque élégant, riche, inventif figurera à coup sûr dans nos tops 2017 mais depuis c’est toute la discographie du groupe qu’on a épluché à rebours. On est loin d’être spécialiste mais on était quand même impatient de voir le groupe au Pitchfork, surtout qu’on avait eu un avant-goût en vidéo des concerts de la tournée et cela nous avait mis l’eau à la bouche.

A regarder autour de nous, on est pas les seuls : le groupe des frères Dessner sera certainement celui qui aura amené la plus grande concentration dans les premiers rangs, provoqué le plus de cris et d’applaudissements, on sent bien que les gens sont venus en masse pour eux. Pas de quoi déstabiliser The National qui a désormais l’habitude des grandes scènes... mais qui n’est pas pour autant en mode automatique. Matt Berninger est un frontman charismatique, totalement habité, qui n’en fait pas des tonnes en permanence mais fait passer le plein d’émotions avec sa voix grave et ses mimiques.

Et quand il en fait un peu trop et se met à hurler, même si ce n’est pas toujours très beau, on lui pardonne car on sent vraiment la rage, qu’il joue sans filets. Les frères Dessner entre guitares et piano sont un peu plus introvertis mais assurent un show musical de grande qualité avec le reste des musiciens. Que ce soit sur les titres du dernier album comme sur les anciens, c’est un quasi sans-fautes, on se régale du début jusqu’à la fin... Qui vient bien trop tôt mais on connait le deal à Pitchfork... C’était notre première avec The National en live et une chose est sûre, on sera désormais là à chaque fois qu’ils repasseront dans le coin (ce qui n’arrive pas si souvent malheureusement).