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publié par morgan le 18/03/11
The Mountains & The Trees
- I Made This For You
I Made This For You

Artisan

A l’initiative de ce projet très nature se cache Jon Janes, un jeune insulaire canadien lui aussi très nature (de caractère). The Mountains & The Trees est un groupe à composition variable. En effet Jon joue en solo, ou s’entoure volontiers de Jillian Freeman (son acolyte d’un autre projet : Bird & Bear), mais aussi de tout autre ami ou membre du public désireux de prendre part à la musique.

Nous avons eu la chance de croiser la route de Jon Janes à quelques reprises lors de sa dernière tournée européenne. A Hambourg lors du Canadian Blast (ici et ici), aux côtés de ses "idoles" (nous a-t-il confié et on le comprend) Dan Mangan et Mark Andrew (Woodpigeon). A Paris lors d’une excellente Oliver Peel Session organisée à la dernière minute par Amazinglyblog et Oliver Peel, après que le concert de Jon ait été déprogrammé par le Truskel pour cause de match (c’est triste). Et enfin à bord de notre rafiot pour une session/concert acoustique.

Toutes ces rencontres nous permettent de témoigner d’une chose. Jon fait parti de cette génération de musiciens-artisans, multi-instrumentistes, qui sillonnent les routes sac sur le dos et instrument(s) à la main, qui sont également capables de gérer le visuel de leur projet, le packaging de leurs productions, et enfin d’animer eux-mêmes les outils sociaux (twitter, facebook, myspace...) et ainsi être au plus proche de leur public. Ce n’est donc pas une surprise si l’album que l’on vous présente ci-après s’intitule : I Made This For You.

A l’écoute de ce disque, un mot semble le qualifier dans son intégralité. Il s’agit d’invitation.

Invitation intime

Dès l’ouverture de l’album Jon se met à nu, guitare/voix, pour nous conter une anecdote de son enfance. Il est ensuite rejoint par une multitude d’instruments pour nous confier les angoisses dont il a été victime par la suite. Fear Of Ghosts c’est aussi l’occasion de faire connaissance avec la voix chaude et pure de son auteur, son aptitude à créer une ambiance intemporelle intime, mais aussi grâce à la rupture, de découvrir son talent de mélodiste. Avec Goodbye Little Town il nous livre, sous forme de déclaration, son ressenti au moment de quitter sa ville natale chargée de souvenirs mais qui n’a plus rien à lui offrir à ce moment de sa vie. L’émotion est à son apogée à l’entrée du violoncelle et de la voix mélancolique et très country de Jillian Freeman qui viennent habiller cette ballade. Up & Down bien qu’elle présente un texte plus léger, est la véritable pépite musicale de cet album. La voix de Jon plus chaude que jamais, l’arpège de guitare entêtant habilement rejoint en fondu par l’arpège de banjo et l’utilisation, quasiment inattendue, d’une boîte à rythme, sont autant de raisons qui font de cette chanson, le titre phare de I Made This For You. Make Amends fait aussi partie des moments forts de l’album et est sans doute le morceau le plus orchestré. C’est très personnellement à nouveau que l’album se referme avec Letter To A Friend.

Invitation au voyage

I Made This For You regorge également de titres plus catchy (Travellin’ Song, Crossing Crows, Minimum Wage Lovers, Sun’s Low) et que l’on verrait bien composer la bande originale d’un road movie dont le titre pourrait très bien être celui du tube de l’album More & More & More. La rodéoesque et très country Travellin’ Song nous propulse quelque part dans l’Ouest Américain. D’autre part on salue le génie de l’écriture sur Crossing Crows où Jon joue avec les mots et les chiffres sur une musique qui n’est pas sans rappeler un certain Jack Johnson. Le jeu des mots se manifeste à nouveau sur la nonchalante Minimum Wage Lovers ("Can’t support ourselves but we support each other"). L’invitation intime n’exclue pas l’invitation au voyage, et des titres comme Up & Down et Fear Of Ghost justifieraient leur place au générique de notre road movie.

Force

Ce qui fait la force de ce disque c’est qu’il paraît très minimaliste, bien qu’il soit pourtant composé de morceaux très orchestrés. On ne tombe jamais dans une lourdeur d’arrangements, et cela permet d’honorer le caractère authentique de son auteur.

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publié par le 18/03/11