Si comme nous vous êtes allergiques aux super-groupes, ces assemblages façon puzzle de musiciens venant de formations diverses pour péter la baraque et si possible le compte en banque, oui, si comme nous vous n’y connaissez rien, mais alors rien du tout, à la soul et au r’n’b (le vrai, le vieux), ou encore si comme nous vous avez besoin d’un bon coup de peps et de joie alors que le froid arrive, laissez-vous donc tenter par The lightnin 3 et son album de reprises Morning, noon & night.
hauteur
Alors certes The lightnin 3 est un super-groupe composé de Brisa Roché, Ndidi Onukwulu (plus connue de nos services sous le nom de Ndidi O) et de Rosemary Standley (la voix de Moriarty) mais un super-groupe à taille humaine (on a beau chercher, pas l’ombre d’un Jack White en vue), à hauteur de Cargo en somme (n’hésitez pas à reparcourir pour chacune d’entre elles notre back-catalogue de sessions, photos et articles en tous genres). Bien sur, The lightnin 3 fait dans le retro-soul et en même temps vu leurs voix, ç’aurait été dommage de s’en priver. Et oui, ça casse la baraque ! Ça faisait bien longtemps qu’on n’avait pas ressenti un tel plaisir dans le chant et nous pris un tel plaisir lors d’une première écoute.
impeccable
On ne connaît pourtant au final que très peu des morceaux originaux, ni même assez incroyablement la reprise de Cat Power ("Love & communication", sa période Memphis, ceci explique cela), mais ce n’est pas plus mal, le trio s’approprie tellement bien les morceaux avec son backing-band impeccable que c’en devient accessoire. Les enfants des années ’80 comme nous reconnaîtront tout au plus un étonnant "Bette Davies eyes" de Kim Carnes et l’immanquable "I want your sex" de George Michael. Sans empêcher les fans d’Elliott Smith de découvrir que "Thirteen" sur le recueil posthume New moon était en fait une reprise de Big star. Il n’est jamais trop tard pour se cultiver.
portillon
Notez cependant que tout ceci n’est pas sans risques, des effets de bord plus ou moins gênants selon la situation peuvent en effet inopinément se manifester. Les chances sont grandes, par exemple, que vous ayez du mal à dompter vos muscles faciaux et votre jubilébullition pendant et après écoute (un bon test, mettez "The safety dance" pour voir). Les plus extravertis ne pourront sans doute pas non plus s’empêcher d’exécuter quelques pas de danse devant le portillon du métro. Et s’il vous prend une irrésistible envie de vous refaire l’intégrale d’Ally McBeal, ne foncez pas chez le médecin pour autant (si vous commencez à voir des bébés qui dansent par contre, ne tardez pas trop). Le mieux reste encore d’accompagner le mouvement et de faire sienne la seule devise qui vaille dans ce cas de figure : grincheux s’abstenir.