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publié par arnaud le 02/11/06
The Isles
- Perfumed Lands
Perfumed Lands

SAISON

Il n’y a plus de saisons ma pauvre dame ! Le climat ne sait plus où il en est, et le marché de la musique en fait de même : et si « le » disque de l’été ne sortait qu’à l’automne ? Car à l’écoute de ce premier album de The Isles, il y a de quoi se poser la question. Une pop légère et ensoleillée, des mélodies qui restent en tête (sans même parler du palmier sur le CD lui-même !), un petit côté doux-amer qui donne envie de rouler les vitres descendues, les cheveux au vent en se laissant bercer par les refrains de « Major Arcana », premier titre lumineux de Perfumed Lands.

BRITPOP

Mais avant tout, chez The Isles, il y a la voix d’Andrew Geller hantée par le spectre du Moz, puis une pop-music s’appuyant sur des accords de guitare acoustique, étoffés de quelques arpèges amplifiés, qui lorgne vers les Smiths donc, et vers leurs héritiers de la première moitié des 90’s : toute cette vague britpop tombée en désuétude, celle des Bluetones et autres Gene. On pourrait d’ailleurs penser que ces îles sont une référence aux îles britanniques, et pourtant, ces gens là nous viennent de New York, le tout signé sur l’un des plus prestigieux label de Manchester ! Mais à la différence de Gene, on ne pourra pas taxer nos Américains de vulgaires pilleurs d’antiquités, car une fois cette voix assimilée, les plans guitares de Ben Haberland se démarquent de la virtuosité de Johnny Marr, et surtout, les chansons de The Isles n’ont pas cette « grandeur », certes parfois agaçante, mais aussi si touchante, qu’exhalaient naturellement les compositions des Smiths.

EFFLUVES

Si les influences sont rapidement dépassées, Perfumed Lands souffre néanmoins d’un manque de relief certain. Car même si le groupe tente parfois de suggérer quelques changements de direction (ainsi les timides inflexions ska de « Summer Loans » ou « Tropical Lamby » que l’on imaginerait aisément sur un album de The Coral), il faut reconnaître que les chansons de The Isles sont souvent difficiles à différencier et ont tendance à être oubliées dès que l’on passe à la piste suivante. Reste ce sentiment bien ancré dans le présent, ce plaisir jubilatoire parfois renforcé par une ligne de basse plus présente (« Flying Under Cheap Kites » ou « Eve Of The Battle » qui donnent l’impression d’avoir affaire à un Interpol light et acoustique), celui de dodeliner de la tête, de taper du pied en se laissant emporter par une légère brise. Que demander de plus ? Après tout, si l’on recherche cette griserie passagère, pourquoi s’en priver ! Perfumed Lands est une effluve vaporeuse qui se dissipe rapidement : ses senteurs sont charmeuses mais ont vite fait de se perdre dans le vent. On vous aura prévenu, ces disques de l’été ne doivent durer qu’une saison et représenter la bande-son parfaite de la décompression, loin des tumultes de la vie urbaine. En ce sens The Isles remporte facilement son pari. Après si vous cherchez un peu plus de matière, une lecture, même distraite, de ce petit texte devrait vous donner quelques pistes...

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publié par le 02/11/06
Informations

Sortie : 2006
Label : Melodic