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publié par vinciane le 19/10/09
The Fitzcarraldo Sessions
- We hear voices!
We hear voices !

à quelques jours près, il y a deux ans, je prenais ce que j’ignorais alors être les dernières photos des Jack The Ripper avant leur séparation. J’espère toujours secrètement ne montrer ces images éloquentes que le jour où je pourrai prendre celles de leur reformation. Ce jour-là, j’ignorais que la fois suivante où je retournerais dans ce studio de répétition parisien, il grouillerait d’une quinzaine de personnes donnant vie au nouveau projet des musiciens de feu Jack The Ripper, les Fitzcarraldo.

Ce jour-là, c’est la voix de Rosemary Moriarty qui emplit les murs, c’est la guitare de Charles Moriarty qui jumelle la mandoline d’Hervé Mazurel, c’est la guimbarde de Thomas Moriarty qui taquine la trompette de Nicolas Pousset. Instantanément on comprend qu’il se passe quelque chose de fort, qu’il n’est pas pour Fitzcarraldo juste question de voix de substitution, de palliatif après le départ d’Arnaud Mazurel, mais bien plus de partage et de création. On entend à égalité la présence des Moriarty et le son des ex-Jack The Ripper.

concept

Au fil des mois, les rencontres s’enchaînent, à Paris, à Bruxelles, outre-Manche. C’est naturellement que le concept de ’sessions’ s’accole au patronyme retenu.

Rétrospectivement, on se dit que c’est l’album rêvé, l’album qui allie la patte musicale des Jack The Ripper et la contribution d’artistes que l’on chérit depuis autant d’années : Joey Burns (Calexico), Dominique A, Stuart Staples (Tindersticks), Abel Hernandez (Migala), Phoebe Killdeer, 21 Love Hotel, Syd Matters... Sans compter le plaisir et l’intimidation de se trouver comme une petite souris à documenter toutes ces rencontres.

proposition

Alors, forcément, il n’est pas aisé de prendre du recul sur ce disque, dont on a vu et entendu les tâtonnements, les embryons, les patchworks et les prises. On peut essayer de traduire le puissant frisson qui nous a parcourus lorsque l’Espagnol Abel Hernandez a enregistré sa première prise du titre final “All the mirrors are covered by snow”, ou lorsque l’on a assisté à l’envolée de “l’Instable” par Dominique A.

Il n’est pas davantage possible de distinguer le morceau préféré de ce disque dont les contributeurs sont tous plus talentueux les uns que les autres, apportant chaque fois leur identité sans phagocyter la proposition musicale des Fitzcarraldo.

Ce qui est sûr, c’est que ce disque aux allures certes parfois de puzzle, est fondamentalement un album et non un recueil ou une compilation. Il existe un fil, ténu mais solide, guidant les rencontres autant que les créations. Parce que chacun a su affirmer sa présence, qu’elle soit folk (Syd Matters), pop (Craig Walker), expérimentale (Paul Carter de Flotation Toy Warning), en respectant l’empreinte des Fitzcarraldo.

mastodonte

Lorsque ce singulier projet est porté à la scène, il prend des airs de magnifique mastodonte. Qui oserait imaginer retrouver sur la même scène Phoebe Killdeer, Craig Walker, Syd Matters, Dominique A et les musiciens de Jack The Ripper en un choeur multicolore ? Aux Francofolies de La Rochelle en juillet dernier, les Fitzcarraldo ont donné un avant-goût de ce que pourra être leur Bataclan le 16 février prochain. Ajoutez-y les Moriarty, Joey Burns et Stuart Staples et le nirvana ne sera plus très loin.

En attendant, quoi de mieux, pour vous donner envie d’écouter ce bel ouvrage, qu’un album-photo souvenir de ces deux riches années de l’aventure Fitzcarraldo ? Certaines de ces images figurent dans le livret qui accompagne le CD (un très beau digipack, fortement recommandé !), d’autres sont inédites. Une troisième sélection se trouve en toute fin du numéro 10 du magazine Plateform ici.

souvenirs

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publié par le 19/10/09
Derniers commentaires
i love moon - le 21/10/09 à 10:36
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Il est vrai que l’on peut déplorer l’absence charismatique d’Arnaud Mazurel mais quel formidable concept que celui de The Fitzcarraldo Sessions. Une réussite. Ca devrait être aussi bon qu’au café de la danse sinon mieux.
Pour les photos, on est pas loin de la perfection, c’est bien ça ?

Informations

Sortie : 2009
Label : le village vert

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