Rose fluo

2008 est une année importante pour la ville américaine d’Athens : ses deux plus grands ambassadeurs musicaux, REM et les B-52’s, sortent chacun un nouvel album. Le parallèle entre les deux formations n’est pas nouveau. Toutes deux nées il y a une trentaine d’années, elles connaissent leur apogée commerciale à la fin des années 80, partageant même en 1991 un tube mondial, Shiny Happy People, ou la délurée Kate Pierson venait chatouiller un peu sous les bras l’austère Michael Stipe et sa bande.

Si ces derniers ont depuis enregistré en moyenne un nouvel album tous les trois ans, les B-52’s brisent en revanche un silence discographique de 16 ans. Mais les ingrédients n’ont pas tourné au vinaigre et les repères sont toujours les mêmes : les voix bubble-gum de Kate Pierson et Cindy Wilson, toujours aussi juvéniles et habilement enchevêtrées, jouent au chat et à la souris avec les glapissements de Fred Schneider, comme aux premiers jours !

Good stuff

Passé Pump, volontaire morceau d’ouverture qui aurait dû faire office de premier single en lieu et place de l’éponyme et un peu trop quelconque Funplex, les claviers semblent s’effacer un peu au profit des guitares, gonflées par la production de Steve Osbourne (Placebo, Suede, Sophie Ellis-Bextor, KT Tunstall), qui cède hélas à la mode du son surmasterisé, fatigant pour les oreilles et étouffant pour la musique qui n’a plus que quelques dB de dynamique pour respirer.

Cela n’entamera pas la bonne humeur générée par ce nouvel opus des choucroutes volantes ; c’est aussi bon que dans nos souvenirs parce que les B-52’s ont su garder l’essentiel : l’insouciance.