au féminin

d’abord ce son. léger. étouffé. la voix lointaine de tara jane o’neil. le peu d’éléments saisissables. un instrumental dont se dégage une tension. cette guitare qui vibre et s’abat en strates vibrantes. un souffle qui ferme. là, un deuxième morceau. le son est tout aussi étouffé. la voix de tara jane o’neil passe au premier plan. l’ambiance est morne. un blues au féminin. mélancolique à souhait. la musique tangue, le violon s’élève en flux et reflux, les instruments suivent la cadence.

joute

you sound, reflect se poursuit ainsi. avec élégance et sagesse. "the poisoned mine" ou des décennies en arrière dans un sombre club de jazz de la new orleans, la musique ne vibrerait autrement. puis les morceaux se déforment, se ponctuent de sonorités étranges qui destructurent l’impression de légèreté. cette tension sonore revient, atténuée par la douceur du chant. une sorte de joute fascinante qui revêt un aspect très cinématographique, comme chez movietone. la poésie de you sound, reflect est parfois d’une intense volupté.

l’art

ainsi, sur "without push", d’une séduction inégalable, le flanc de ce doux univers nous caresse comme pour mieux nous attirer en son sein. la sortie, si elle ne se fait sans regret, laisse un sentiment d’infinie satisfaction. celle d’avoir accompli la traversée idyllique d’un univers singulier. celui de tara jane o’neil dont la délicatesse et l’ingéniosité, l’écriture fine et l’art d’étoffer en parures nobles de vibrantes compositions n’amènent que l’admiration et le respect. you sound, reflect est le genre d’écrin que l’on offrirait comme une preuve d’affection ultime. le reflet parfait d’une relation qui tangue parfois mais dont les sommets inoubliables graveront dans les coeurs, et ce de façon irrémédiable, quelques douces mélodies.