cela faisait longtemps que l’on attendait d’avoir supergrass en interview. alors quand ils sont revenus pour trois concerts à la cigale - avec autour de lucie en première partie de luxe - nous étions doublement contents à cargo. de pouvoir les revoir en concert - ce qui reste toujours une expérience... forte, c’est peu de le dire - et de rencontrer micky, bassiste et conscience du groupe. un gémini cricket sous acide, adorable et drôle en interview et incroyable lutin quand il se retrouve sur scène. voici l’intégralité de notre entretien, quelques heures avant leur passage à nulle part ailleurs.
le cargo ! : pour commencer, nous sommes très contents mais un peu surpris de vous voir à nouveau en france. on a l’impression que vous avez fait plus de concert chez nous qu’en angleterre. est ce que vous êtes tombés amoureux de notre pays ?
micky : j’aimerais répondre que oui, car ce serait très bien, mais en fait nous avons aussi fait deux tournée en angleterre. on a fait une autre tournée, probablement à cette période, l’année dernière. en fait, cette seconde tournée française est arrivée comme ça, je ne sais pas exactement comment cela c’est décidé. c’était une bonne opportunité qui nous était offerte. nous adorons la france de toutes façons , ce n’est donc pas un problème pour nous de revenir ici. nous venons pour bien manger et se relaxer un peu, c’est très bien.
le cargo ! : parlons du nouvel album. quand on écoute vos albums et des enregistrements de vos concerts, on a l’impression que vous êtes avant tout un groupe de live. vos deux premiers albums étaient très proches de ce que vous faisiez en concert à cette époque là, alors que le nouvel album est différent : le son est plus sophistiqué, les structures des chansons plus complexes. est ce que vous avez le sentiment d’avoir franchi un cap en tant que musicien et songwriters ?
micky : non, pas vraiment. personnellement je trouve que ce que nous faisions en concert était assez différent de ce qu’il y avait sur les albums. même i should coco, si vous écoutez l’album. initialement vous pouvez avoir l’impression que c’est similaire, mais il y a une certaine profondeur du son que vous ne retrouverez pas en concert. il y a des éléments de l’album qui ne sont pas présents dans nos performances live. cela devrait être deux mondes complètement séparés : un album est censé être quelque chose que vous pouvez écouter pendant longtemps, alors qu’un concert est quelque chose de très immédiat. nous avons toujours approché les deux de manière différente. je ne pense pas que nous ayons progressé... nous avons probablement progressé comme songwriters mais pas énormément, je pense que nous sommes surtout de meilleurs producteurs, nous savons mieux produire un album maintenant, ça nous paraît de plus en plus facile avec le temps qui passe.
le cargo ! : votre clavier, qui est le frère de gaz, semble participer de plus en plus à l’enregistrement des albums. est-ce exact ?
micky : oui, c’est vrai. ca c’est fait progressivement avec rob. il a joué avec nous pour la première fois quand on a sorti "alright", c’est à dire il y a environ six ans, et il a toujours été plus ou moins là, derrière nous, mais jamais nous nous sommes dit : " bon, maintenant il fait partie du groupe " ou " il faut qu’il fasse la promo avec nous ". il a toujours été à la périphérie du groupe et bien que, oui, vous avez raison, il a de plus en plus d’importance et il a écrit des bouts de chansons et ce genre de choses, mais il n’est pas dans la situation où il essaierait de produire avec le groupe, et je ne crois pas que ça l’intéresse de toutes façons, et en tout cas il ne veut clairement pas devenir un personnage public ou faire des interviews, et il a bien raison, car c’est probablement l’aspect le moins agréable de ce métier...
le cargo ! : désolé...
micky : il n’y pas de problème ! ce n’est pas de votre faute ! mais c’est vrai que pour moi, c’est lui qui a la part belle dans le groupe, il peut jouer avec nous et rester lui-même.
le cargo ! : le reste, cela ne l’intéresse pas...
micky : je ne pense pas, en effet. je vois ce que chacun de nous fait dans le groupe, il a le meilleur rôle. de nombreux groupes ont fonctionné comme cela dans le passé, comme les rolling stones. ian stuart joue du piano avec eux mais ne fait pas officiellement partie du groupe. il jouait sur tous les albums et pouvait faire autre chose. c’est bien comme ça.
le cargo ! : est ce que cela a été facile de jouer les nouveaux morceaux sur scène ?
micky : d’une certaine manière cela a été probablement plus facile que quand on a dû jouer in it for the money en live. cela avait pris au moins six mois pour que les chansons fonctionnent sur scène, c’était vraiment ardu. cette fois cela a été relativement facile. on joue six chansons du nouvel album, 6 ou 7. les autres, soit elles sont pratiquement impossible à jouer sur scène, ou bien on ne s’est pas encore penché dessus. toutes les chansons ont été écrites à 4 dans une salle de répétition, on les a toutes jouées live avant de les coucher sur les bandes, donc en réalité nous pourrions toutes les jouer live si on le voulait vraiment, nous sommes juste pas assez sûrs de nous, je pense.
le cargo ! : les trois dernières chansons de l’album sont particulièrement intéressantes - "born again", "far away" et "mama and papa". on pourrait y voir les prémices de votre future direction musicale.
micky : oui, peut être. il y a d’autres directions que l’on pourrait suivre. personnellement, "eon" est probablement une autre chanson clé de l’album, et une direction qu’on pourrait suivre, qui m’intéresse plus en fait que les trois dernières chansons. "mama and papa" c’est une chanson acoustique qui nous ramène à une autre chanson acoustique d’un album précédent. "far away" est une chanson intéressante, mais on l’a écrite de manière un peu bizarre. on n’avait pas vraiment de vision directe de cette chanson. pour moi elle n’est pas assez directe, alors qu’"eon" est une chanson vraiment " pure ". celle là contient clairement les germes de ce qu’on pourrait faire dans le futur.
le cargo ! : ian broudie (leader des lightning seeds et producteur anglais très célèbre) a déclaré récemment que supergrass serait bien meilleur avec lui comme producteur et que vous étiez un des rares groupes anglais digne d’intérêt. qu’il pourrait vous apporter beaucoup. qu’en pensez vous ?
micky : je ne sais pas. pour moi il n’y a pas de bonne manière de faire un album. je me suis très souvent fait cette réflexion pendant que nous enregistrions. on pourrait probablement sonner bien mieux sur album, on pourrait payer un producteur hors de prix, et on pourrait faire un album beaucoup plus " poli " et immédiat, mais d’une certaine manière j’aime cette fragilité présente dans nos albums. ils sont imparfaits, certains sons marchent, d’autres non, mais représentent beaucoup pour nous tels qu’ils sont. c’est égoïste d’une certaine manière, j’imagine, mais peut être que le temps passant, on va utiliser différents producteurs et voir jusqu’où on peut aller. je ne sais pas ? je ne suis pas un grand fan de ian broudie de toutes façons, désolé !
le cargo ! : quelle importance donnez vous à vos paroles ?
micky : je pense qu’en fait nous ne sommes pas très bons dans l’écriture des paroles ! aucun de nous ne s’est jamais senti à l’aise dans cet exercice. ce qui ne veut pas dire que nous nions l’importance des paroles dans certains cas. il est clair que certaines de mes chansons préférées le sont à cause des paroles. il y a quelque chose qui vous donne envie d’aller voir plus loin. quand j’écoute du bob dylan, je n’écoute pas toujours la musique, même si il a des accords de guitare intéressants, j’écoute surtout les paroles qui sont extraordinaires. nous ne sommes vraiment pas brillants dans ce domaine. on a souvent le germe d’une idée ou une idée de base, mais cela nous prend un temps fou, des heures de réflexion pour arriver aux paroles que vous trouvez dans nos chansons, et quand on y arrive on trouve de toutes façons que les paroles sont de la merde. ca nous complique la vie mais nous avons le sentiment de s’améliorer avec le temps. jouer de la musique, c’est quelque chose que nous pourrions faire en dormant, nous sommes tellement dedans, on n’a pas besoin de réfléchir, par contre quand nous arrivons aux paroles on se prend vraiment la tête, on y passe trop de temps et cela donne trop souvent de mauvais résultats. c’est difficile...
le cargo ! : c’est deux choses complètement différentes ?
micky : oui, nous n’étions pas très concentrés à l’école pendant les cours d’anglais, donc... nous sommes vraiment nuls dans ce domaine...
le cargo ! : parlons un peu de votre image. les journalistes anglais ont l’air de vous adorer . vous avez d’excellentes critiques. tout le monde a l’air de vous aimer... et pourtant vous ne jouez pas dans des salles énormes...
micky : oui, c’est vrai. il y a plusieurs facteurs qui jouent. on tend à avoir de bonnes critique, je pense, car nous sommes des grands fans de musique en général, on écoute beaucoup de musique, ça se ressent dans notre son et les gens qui font des papiers sur nos albums écoutent les mêmes disques que nous et nous aiment pour cette raison. un de nos principaux " problèmes " est que nous ne sommes pas un groupe qui se fait remarquer, et les gens qui nous aiment restent raisonnables. si vous prenez un groupe comme mansun, disons, ils ont des fans obsessionnels, des gens qui sont complètement obsédés par eux. ou radiohead, ces gens sont torturés et sont prêts à mourir pour radiohead ou ce genre de choses. je ne pense pas que nous attirions des gens comme ça. nous n’attirons pas le fanatisme, et nous nous ne prenons pas assez au sérieux. ce qui limite les capacités de vente d’albums, car les autres personnes ne nous prennent pas non plus au sérieux, donc n’achètent pas nos albums.
le cargo ! : vous avez toujours l’image des "cheeky monkeys", des garçons effrontés en angleterre ?
micky : oui mais je ne me sens pas " cheeky " tous le matins...
le cargo ! : sûrement et pourtant cette image vous reste...
micky : oui, nous essayons de nous amuser. nous ne sommes plus si jeunes par contre... c’est vrai qu’occasionnellement ça peut nous préoccuper, mais je ne pense pas que je pourrai me prendre au sérieux comme cela et m’occuper de tout cela. c’est beaucoup plus amusant comme nous le faisons actuellement. vous avez échappé aux deux principaux pièges de ces dernières années dans le rock anglais : être comparé à oasis ou à radiohead... et travis maintenant !
le cargo ! : oui, et travis, il y a tellement de gens qui disent à propos de groupes anglais : " ils ressemblent à radiohead ou oasis, en moins bien " ! cela n’a jamais été vraiment le cas avec vous. vous avez toujours la même crédibilité, vous avez suivi votre propre route...
micky : c’est vrai. quand nous avons commencé supergrass nous savions tous ce que nous voulions, et qui nous étions. nous n’avons donc pas eu besoin de réajuster notre pensée ou notre position. d’autre part, nous n’avons pas vraiment peur de ne pas avoir de succès. je crois que beaucoup de groupes ont peur d’être virés ou de ne pas vendre assez de disques. c’est une réalité : de nombreux groupes ne vendent pas assez de disques et se font jeter. je pense que cela n’ a jamais influer ce que nous voulions faire, sur le genre de groupe que nous voulions être ou sur ce que nous voulions jouer. bien sûr, si on ne vendait pas assez cela serait sûrement une autre histoire, mais pour le moment on en a vendu assez, et nous n’avons pas eu besoin de nous compromettre de quelque manière que ce soit. j’aime oasis et radiohead, mais il y a plein d’autres groupes que j’écoute et que je préférais être.
le cargo ! : au fait si oasis vous demandait de jouer en première partie de leurs concerts au stade de wembley, vous accepteriez ?
micky : cela dépendrait du cachet qu’ils nous proposeraient... mais on a déjà joué avec eux. trois fois, je crois. je n’ai rien contre eux. nous avons aussi joué en première partie de radiohead, d’oasis... jamais dans l’autre sens, peut être un jour...
le cargo ! : que pensez vous du nouvel album d’oasis ?
micky : je ne l’ai pas entendu. j’ai entendu le single, qui est pas mal. mais je ne me suis pas précipité pour l’acheter. désolé ! je n’ai jamais acheté d’album d’oasis de toutes façons...
le cargo ! : votre musique a une particularité : quoi que vous fassiez - des chansons plus lentes, plus calmes, plus psychédéliques - c’est toujours très optimistes, très joyeux (petite mou de micky). presque drôle. en tout cas ce n’est jamais triste ou dépressif.
micky : oui, nous essayons de ne jamais tomber dans " l’apitoiement sur son propre sort ". même quand on fait... "mama and papa" est une chanson assez sombre de premier abord. c’est une chanson sur la dépression. il est nécessaire de garder un certain sens de l’humour, plus ou moins visible, pour faire balancier, sinon vous tombez dans la facilité et vous vous contentez de gémir sur vous-même et le reste du monde.
le cargo ! : ce qui n’est pas passionnant !
micky : oui, il faut cette " valve de sécurité ", ce " garde fou ". il faut une certaine dose d’humour.
le cargo ! : que pensez vous des songwriters américains qui écrivent une musique dépressive, comme bill callahan de smog, elliot smith ou e. que pensez vous de cette manière de s’exprimer ?
micky : il y a peu de groupes actuellement qui écrivent des paroles que je trouve intéressantes. si j’écoute un groupe comme eels, j’écoute la musique et je cherche des sons intéressants, un son de batterie particulier. les paroles ne me parlent pas. c’est particulièrement le cas avec les groupes américains. il y a de nombreux très bons groupes américains, mais généralement les paroles me passent complètement au dessus de la tête, je ne les étudie peut être pas assez ! ce sont des geignements ! billy corgan, par exemple. on devrait le descendre. pauvre mec ! ! !
le cargo ! : vous vous connaissez tous les trois depuis très longtemps. le fait d’être ensemble pendant des mois entiers sur la route ou en studio, est ce que cela a eu une influence sur vos relations personnelles ? vous semblez être de très bons amis, un vrai " gang ", comme peu de groupes le sont ?
micky : oui, nos relations sont toujours les mêmes... nous avions du temps libre l’autre semaine, il y a deux semaines je crois. danny et moi nous sommes allés chez gaz pour écrire quelques chansons ensemble. nous n’avions pas fait cela depuis longtemps. nous sommes sortis ensemble dans les rues de brighton (ville sur la côte anglaise où habite gaz) et on nous a reconnus. nous ne comprenions pas pourquoi ! c’était tout simplement parce que nous étions tous les trois ensemble. c’était vraiment bizarre. ils sont donc deux imbéciles que je connais depuis le lycée. ce sont mes potes. cela n’a pas vraiment influé sur la façon dont nous nous entendons, de quelques manières que ce soit. ce sont les autres qui on changé, c’est si étrange...
le cargo ! : il y a deux groupes anglais que nous aimons bien en ce moment - pour des raisons différentes - muse et coldplay. est ce que vous les connaissez ?
micky : j’ai entendu muse et peut être coldplay. oui, ce sont des groupes intéressants. mais en ce qui me concerne, actuellement, j’aime beaucoup add n to x, un excellent groupe, et c’est à peu près tout, en fait. il n’y a pas grand chose d’autre. muse, je ne sais pas, ils sont beaucoup comparés à radiohead. c’est difficile à dire. s’ils suivent leur propre chemin, et trouvent leur voie. tant mieux !
le cargo !
: les membres de ces deux groupes ont entre 20 et 22 ans. c’est quand même impressionnant. un peu comme vous qui avez commencé très jeunes.
micky : l’âge est quelque chose qui ne m’impressionne pas. quand nous avons commencé le groupe j’avais, et j’ai toujours, sept ans de plus que gaz et je ne me suis jamais dit " ouah, il est vraiment jeune ". il est juste mon contemporain pour moi. quand j’entends des groupes qui ont 18 ans et qui font de l’excellente musique, leur âge ne me choque pas. je pense que nous sommes tous des individus, des personnes plus ou moins douées pour la musique et cela n’a aucun rapport avec l’âge.
le cargo ! : il y a un groupe écossais que beaucoup de monde aime en france comme en angleterre, belle and sebastian. que pensez vous de leur approche de leur musique et du métier. du fait qu’ils évitent au maximum les concerts, les interviews, les sessions photos ?
micky : difficile à dire, pour être honnête je ne sais pas grand chose sur belle and sebastian. je n’ai jamais écouté leur musique mais je comprends très bien leur attitude, le fait d’être préoccupé par l’image qu’ils donnent d’eux même dans la presse. c’est intéressant. ca rappelle un peu led zep qui n’a pas sorti de singles dans les années 70 ou qui évitait de passer à la télé. cela crée un mythe autour du groupe. c’est une sorte de mystification. c’est aussi une façon d’exprimer sa position face aux médias, car il y a tant de groupes qui mettent leur énergie à faire des interviews et à apparaître partout, ce qui n’a d’intérêt que quand le groupe débute. mais je ne peux pas en dire en plus, je ne sais pas si ce sont des bons musiciens ou s’ils écrivent de la bonne musique.
le cargo ! : en interviewant des groupes comme muse ou asian dub foundation, ils nous ont dit que la grande différence selon eux entre la france et l’angleterre, c’est que chez vous l’image, l’apparence est plus importante que la musique alors qu’en france la musique reste le plus important, les gens vont au concert pour écouter de la bonne musique. est ce que vous avez la même impression ?
micky : pas vraiment ! ce n’est pas tout noir et tout blanc comme cela, selon moi. a première vue on pourrait croire que l’angleterre est dominée par l’image, mais quand on voit le nombre de groupes qui sont sortis d’angleterre, on se dit qu’il y a quand même pas mal de gens qui utilisent leurs oreilles et qui écoutent de la musique pour réussir à créer autant de bons groupes. je crois qu’il y a un vrai problème avec les médias. et pas seulement pour la musique. mais cela ne me gène pas personnellement, j’ai une platine laser et c’est cela que j’utilise pour découvrir de nouvelles musiques. si je trouve quelque chose d’intéressant sur un disque, alors je lis le livret de l’album et je regarde qui a joué sur cet album, ce qui me permet d’aller acheter d’autres albums fait par ces mêmes personnes. c’est la beauté de la musique : elle a son propre langage, et on n’a pas besoin d’être obsédé par l’image des musiciens, ou d’écouter radio 1 ou de regarder la télé pour l’apprécier. de nombreux groupes qui deviennent connus pensent que tout cela est très important. radio 1, bbc1, passer à top of the pops. la musique, c’est faire des albums, enregistrer de la musique et faire des concerts. le reste ne m’a jamais intéressé. mais c’est vrai qu’en france le public est censé s’intéresser plus à la musique. je pense que les gens ont une approche de l’art en général très différente. les français intellectualisent plus l’art, et cela fait plus partie de la vie des gens. ils sont plus curieux, cela fait partie de leur vie quotidienne. mais il y a aussi de nombreux problèmes au sein de l’industrie du disque en france. le fait que les groupes chantant en français ne soient pas aussi bien considérés que les groupes chantant en anglais, et cela a avoir avec le marché américain et ce genre de merde... c’est vraiment compliqué. la france est un pays plus intéressant que l’angleterre pour moi, par ce que je vis en angleterre, alors j’ai pleins de choses à découvrir en france.
le cargo ! : la chanson "moving" est sur la compilation de hits now 44...
micky : ca me rend heureux, car mes voisins vont probablement l’acheter, et m’aimer un peu plus grâce à cela. je me souviens quand " now 1 " est sorti. mais j’étais déjà trop âgé pour ce genre de choses... donc cela n’a pas beaucoup de signification pour moi... désolé !
le cargo ! : vous avez crée votre propre site internet, " children of the monkey basket ",qui est très réussi. est ce que vous pourriez nous en parler un peu plus ?
micky : on a acheté du matériel, j’ai acheté des logiciels - comme frontpage. j’ai passé deux mois à apprendre comment faire une page web. nous passons beaucoup de temps dans le bus de la tournée à aller d’une ville à l’autre. donc nous faisons cela pour s’occuper un peu. c’est pas très compliqué. on a un petit appareil numérique, une caméra digitale, et on prend des clichés chaque jour. on reproduit la page précédente, on colle les nouvelles photos dessus, les noms et les textes, on l’envoie par e-mail et le tour est joué. c’est très simple. on l’a progressivement enrichi, on a trouvé une copie de macromédia flash et on a commencé à développer flash graphics et ce genre de trucs, mais de façon générale ce sont toujours les même contenus qu’au début. il y a le journal de bord quotidien qu’on a essayé de faire le plus " réaliste " possible, pour montrer exactement ce qu’est la vie d’un groupe en tournée parce que c’est ce que les gens viennent voir, donc nous leur montrons tout ce que l’on doit faire entre les concerts comme aller aux toilettes et regarder par la fenêtre, lire des livres, tourner en rond. c’est le but principal : leur montrer combien cela peut être désespérément ennuyeux la vie en tournée, mais qu’il y aussi des bons côtés, des moments passionnants. j’imagine que le temps passant ça va devenir une corvée de faire ça tous les jours. je préférerais arrêter de m’occuper du site et payer quelqu’un d’autre pour le faire, en fait. mais on continuera à le faire le plus longtemps possible pour voir jusqu’où on peut aller.
le cargo ! : vous avez fait un showcase acoustique à la fnac en septembre dernier et vous allez en faire deux autres demain. on aime beaucoup la façon dont vous jouez vos chansons en acoustique. est ce que vous comptez en faire de plus en plus ?
micky : on a commencé à faire des sessions acoustiques dans les magasins de disques pour avoir des cd gratuits, c’est la seule raison. tout dépend de l’humeur dans laquelle on est. si nous sommes très malades, cela ne se passera pas très bien. je l’ai déjà fait avec la pire gueule de bois de ma vie. j’essayais de ne pas tomber par terre, j’étais prêt à vomir et le concert ne s’est pas si mal passé que ça. j’apprécie beaucoup ces minis concerts. on les fait toujours à deux avec gaz, et on ne répète jamais avant. on essaie de se souvenir des chansons. ca part toujours en couille parce que j’ai l’habitude de jouer de la basse, et j’oublie ce qu’est une corde majeure ou mineure. je foire complètement et je trouve cela génial. j’adore l’aspect très direct, sans filet de ces concerts. nous ne sommes pas très bons, mais c’est divertissant, enfin j’espère ! les gens sont à vos pieds, on devrait d’ailleurs mettre un chapeau devant nous et récolter de l’argent à la fin, mais j’imagine qu’on a assez d’argent comme cela, il ne faut pas être trop gourmand.
le cargo ! : vous jouez trois fois à la cigale. est ce que vous allez changer la set list chaque soir ?
micky : on en parlait justement ce matin. on n’y avait pas vraiment pensé pour être honnête. on va changer le set au maximum. c’est embêtant parce que nous savons que certaines personnes viennent les trois soirs à la suite. nous avons fait récemment deux concerts en australie, à sydney, deux soirs de suite, et on a changé l’ordre des chansons, ce qui me paraît une bonne chose à faire. on change le set, mais lentement, pour l’améliorer. il y a des passages du concert que nous trouvons très forts. le fait de chambouler ca faire que nous allons trouver cela moins bon, mais cela probablement fonctionner. d’une manière différente.