pâle

super furry animals avait frappé très fort en 2001 avec rings around the world, le chef d’oeuvre pop de l’année sans conteste. un grand album ambitieux au travail sonore et mélodique épatant. les gallois avaient déjà habitué à de géniaux sommets avec radiator en 1997, et régulièrement nous laissaient coi devant leur habileté à façonner des morceaux, eps, albums de haute volée. ce phantom power paru en juillet 2003 était donc très attendu. il faut déjà signaler que 2003 aura été une très maigre année du point de vue des pochettes... très peu de groupes ou d’artistes se sont appliqués pour donner une allure décente à eleur délicieuse musique. entre calexico, songs ohia, mogwai, eels, cat power ou logh... difficile de trouver son compte. et ce phantom power comme vous pourrez en juger à votre gauche fait très pâle figure également. qu’importe, cela oblige à se concentrer sur le contenu. septième album des gallois, phantom power est réjouissant. moins ambitieux que son prédecesseur. plus simple, plus facile, plus spontané et encore plus pop. la bande à gruff rhys fait à nouveau des merveilles dans un genre qu’elle visite pourtant depuis une dizaine d’années. conjuguant humour britannique et facilités mélodiques, les 14 morceaux sont à nouveau un régal. que sfa s’amuse sur les soeurs williams, repeigne le rock à ses couleurs le temps d’un sympathique "golden retriever" ou détourne un thème classique sur "liberty belle", il est délicat de ne pas succomber aux charmes de phantom power.

foutraque

il faut reconnaître cependant que cet album n’est pas l’égal de ses prédécesseurs. plus calme, posé, moins foutraque, ambitieux et provoquant. pas quelconque pour autant. une livraison des sfa est toujours unique tant cette formation est singulière. leur vision musicale est toujours surprenante et leur manière de la développer apporte quelques beaux moments à l’image de cet épique "slow life" qui clôt l’album et se pose facilement comme un des morceaux phare de cette année. ce morceau rejoint les expérimentations déclinées tout du long de rings around the world, un mélange de pop classique et de sonorités électroniques. et rien que pour ce passage final, phantom power vaut résolumment l’écoute. l’aboutissement à ce "slow life" est une traversée joyeuse de différents thèmes entrecoupés d’interludes réussis ("father father"), thèmes tantôt calmes, tantôt délurés et agités dans la plus pure tradition d’un disque de super furry animals.

oreille

si phantom power n’est pas le disque de l’année ni même le chef d’oeuvre de super furry animals, il n’en reste pas moins un bel ouvrage de la part d’un groupe rare donc précieux, un album suffisant pour donner envie de jeter une oreille à sa suite et s’attarder sur ce phantom power en attendant.