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publié par antoine le 20/12/05
transmusicales 2005 -- post-partum -
transmusicales 2005 — post-partum

un déménagement, un son pas toujours au top, des vieux qui se tapent l’incruste et des jeunes qui foutent le bordel dans la capitale de bretagne : il n’y a pas que dans le confortable et bondé espace VIP (auquel on accède cette année en montrant double patte blanche, badge au cou et bracelet version poulet de loué au poignet) que l’on peut voir les trans autrement que par la musique. lecargo ! se prend au jeu, ici, maintenant, et n’importe comment.

CIA

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(c) www.lestrans.com

un agent de la CIA pommé aurait presque pu s’y tromper. à deux pas du petit, tout petit, aéroport de rennes, les transmusicales avaient planté pour la deuxième année leur caravane au parc des expositions. et franchement, d’entre ces hangars blancs et rouges numérotés qui vibrent de toute leur tôle pendant les concerts, on s’étonnerait à peine de voir soudain décoller un avion emmenant loin de la bretagne hivernale des prisonniers en transit, vêtus de orange de la tête aux pieds.

paquet

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(c) www.lestrans.com

alors pour s’accommoder malgré tout d’un cadre pas franchement des plus convivial, les trans ont mis le paquet. en plantant, dans ce milieu de nulle part, trois scènes, dans trois « halls » aménagés, aux décos soignées et au son à peu près maîtrisé (même si les hangars n’ont jamais été réputés, hélas, favorisant l’expression de la subtilité). et, surtout, en faisant venir des “grands” : le festival de pure “découvertes” ne rechigne plus désormais à se payer des grosses têtes d’affiches (fugees cette année, beastie boys il y a un an).

virer les vieux ?

sauf qu’en cette 27ème édition, les têtes d’affiches, justement, sentaient un peu la naphtaline. si certains s’en tirent plutôt bien (undertones), d’autres ont quand même bien des difficultés à retrouver leur gloire passée (fugees, primal scream). et face à ces groupes, dont on peut supposer sans trop se mouiller qu’ils sont là pour cachetonner, les petits nouveaux n’ont eu aucun mal à tenir le haut de l’affiche. alors, parfois, pendant ces trois jours de festival, on s’est dit que les trans pourraient être bien avisées, à l’avenir, de virer ces vieux suceurs de cachets. rien que ça. tout ca, on s’en justifie en long, en large, et pas en accéléré dans le compte-rendu de ces trois jours, par ).

ping pong

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Police clashed with youths in Rennes, western France
on Saturday, Dec. 10, 2005 (AP Photo/Vincent Michel)

mais cette année encore, si les trans ont fait parlé d’elles, ce n’est pas que pour leur affiche. poubelles brûlées, vitrines cassées et canon à eau des CRS étaient encore de la partie. à rennes, les tensions le jeudi soir, ce n’est pas vraiment une nouveauté (un gentil arrêté préfectoral interdit l’accès à certaines rues du centre-ville à toute personne détenant avec elle un récipiant contenant de l’alcool du jeudi 21 heures au vendredi 6h). cette fois, la préfecture de bretagne avait dans le colimateur la rave traditionnellement "organisée" (c’est bien là que réside tout le problème) en marge des trans. mardi 6 décembre, après un mois de ping-pong entre organisateurs, mairie et préfecture, un arrêté préfectoral a été pris, « interdisant la tenue du rassemblement, les conditions minimales d’organisation et de sécurité exigées des organisateurs par les textes réglementaires (n’ayant) pas été remplies ». d’où la manifestation du samedi après-midi dans le centre-ville, et ces lacrymos “républicaines” en réponse aux jets de canette de bière des raveurs pas très futés, utilisés tant du côté de la mairie (de gauche depuis 30 ans) que de la préfecture (pas forcément très accomodante) à des fins politiques plutôt mesquines. dommage tout simplement qu’encore une fois le plaisir de se sentir un rien “rebelle” parce qu’on a montré le poing aux CRS après une soirée un peu (beaucoup) trop arrosée puisse toujours aussi facilement être assouvi. et que certains puissent parier dessus, sans risque aucun d’être démentis.

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publié par le 20/12/05