produits laitiers

nous voilà assis dans cette salle au confort supposé optimal pour l’événement cinématographique de l’année. pendant que l’assourdissant système sonore débite de la musique indépendante illustrée (mais pourquoi diantre le clip de beta band parle de produits laitiers et pourquoi air ou un simili-air donne dans la carte visa ?) on reconsidère les enjeux de cet épisode. la déception avait été grande à la sortie de la menace fantôme : succession de plans gonflés inutilement d’effets spéciaux, intrigue qui ne résiste pas à un second visionnage, une kyrielle d’éléments destinés à séduire le grand public, un supposé méchant très fade, des dialogues navrants et l’humour absent. l’attaque des clones devait donc être à tout point de vue l’épisode pivot de cette première trilogie : un bouleversement dans la force et un retour à l’esprit originel de la saga star wars. première séquence : une entrée en matière violente, à des années lumières (dans une galaxie lointaine) de l’univers aseptisé du premier épisode. spectateur terant rassuré et plongé dans l’univers star wars pour 2 savoureuses heures.

insoutenable

très peu de temps morts, réalise-t-on par la suite. il y a bien entendu quelques longueurs : des scènes romantiques insoutenables (tant par la pauvreté du dialogue, l’image de très mauvais goût - ah les possibilités du numériques - que la réalisation convenue) que la présence de natalie portman (un peu fade cependant) préserve de l’ennui. À ce détail près, l’attaque des clones est l’épisode le plus dense et le plus divertissant de la série. en fan ou non, le spectateur connaît déjà le destin des protagonistes de cet épisode : anakin sera le futur dark vador et palpatine l’empereur que l’on sait. malgré ces éléments acquis, les évolutions qui s’esquissent dans cet opus surprennent, en étant plutôt subtiles et bien amenées. on peut toujours critiquer l’interprétation, dire que hayden christensen rend grotesque et ridicule son personnage, mais ces écarts sont compensés par la force de certaines scènes.

a new hope

il serait dommage évidemment d’en révéler plus, comme le font certains sites, sur les scènes d’action, étroitement liées à l’intrigue du film. là aussi, l’équilibre entre la débauche d’effets spéciaux et le rendu spectaculaire des combats est fragile. l’élément salvateur est l’étonnant développement des styles de combat propres à chaque jedi. contrairement à la menace fantôme, les scènes de combat sont réellement spectaculaires, elles n’impliquent pas 4 misérables vaisseaux opposés à une volumineuse flotte, etc. dans cet épisode, les dénouements des séquences ne sont pas aussi grossiers et aussi aisés, les rapports sont moins manichéens qu’auparavant, l’intrigue est moins prévisible. lucas a rendu son histoire plus complexe, moins linéaire. ce n’est pas d’une grande finesse non plus mais c’est rassurant pour la suite. le lien entre la première trilogie et la seconde devient plus évident, lucas a introduit de nombreux détails, clins d’œil... bref ce second épisode est moins éphémère que le premier. le volumineux travail technique a été abordé comme un point faible dans de nombreuses critiques. il faut tout de même nuancer certains aspects. pour certains, lucas ballade le spectateur entre différents tableaux, décors grandioses pour le divertir. il apparaît qu’à l’inverse l’intrigue posée, lucas a développé les décors pour créer de nombreux lieux clairement distincts. ce n’est pas nouveau, pas gênant (tatooine, hoth, endor étaient déjà des exemples frappants), au contraire on reste souvent béat devant le travail sur les architectures à côté duquel le seigneur des anneaux fait par endroit pâle figure. l’attaque des clones est donc parfois excessif, fragile, navrant. néanmoins pour un spectacle hollywoodien cela reste très jouissif, et en comparaison au premier épisode franchement meilleur. l’épisode pivot fonctionne à merveille, espérons que cette lueur d’espoir (a new hope ?) se concrétise habilement en 2005 avec l’épisode 3.