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publié par tairanteuh le 12/06/01
sparklehorse
- it's a wonderful life
it's a wonderful life

lame de rasoir

le dernier album de sparklehorse était un receuil assez dépressif, avec toutefois un certain lunatisme dans l’approche : entre une tendre mélancolie et un défoulement agressif. cette occasion d’exorciser ses démons ne nuisait pas au plaisir de l’auditeur, troublé et surpris de se pâmer devant les écrits de mark linkous. et puis il y avait aussi cette force de linkous à casser le potentiel alternatif de ses morceaux. premier surpris de l’improbable succès dans les radios américaines (enfin certaines radios !) de "someday i will treat you good", dès le premier morceau de good morning spider on sentait une certaine volonté de se détacher d’un vulgaire 3 minutes radio et de rester sur une voie d’outsider. il y avait aussi un accident dramatique, mélange d’un trop d’alcool et de médicaments après un concert londonien qui laissa à linkous un statut d’infirme puis une certaine raideur physique. alors quelques années après ces débuts magnifique mais sur la lame d’un rasoir, on attendait sûrement sparklehorse sur un tour encore plus sombre, torturé et lunatique...

apparente facilité

surprise, quand tu nous tiens, difficile de reconnaître l’atmosphère des précédents albums dans it’s a wonderful life. optimisme, pureté et volupté se conjuguent au service d’une pop magistrale aux arrangements luxuriants et aux mélodies à l’apparente facilité. telle une grosse production, mark linkous et scott minor s’entourent de personnages clés de la pop actuelle : imaginez pj harvey, nina persson (chanteuse des cardigans, en solo ces jours-ci avec l’excellent a camp produit par linkous), john parrish (pj harvey, eels, dominique a, experimental pop band, thou...), tom waits, adrian utley (portishead) et évidemment l’homme qui a renouvelé le visage musical américain en deux petites années : dave fridmann.

sonorités communes

bassiste de mercury rev, producteur des albums du groupe mais aussi de flaming lips (dont les incroyables soft bulletin, zaireeka, et clouds taste metallic), de mogwaï... pas étonnant de trouver à présent des sonorités communes chez sparklehorse. avec soft bulletin, deserter’s songs et it’s a wonderful life, on tient donc trois pièces maitresses de pop entre le baroque, le psychédélisme et un versant naïf, une sorte d’écurie qui se serait relayée au chevet de brian wilson pour tirer les recettes (s’il en existe) du génie pop. mais la force de sparklehorse c’est d’avoir tiré plein profit de cet apport sonore. on ne sait pas quelle sorte de magie s’opère dans le désormais légendaire studio de dave fridmann mais mark linkous s’y est abandonné totalement, surpassant le côté fouilli des flaming lips et à l’inverse la monotonie de mercury rev. le seul concurrent à ce niveau reste grandaddy. mais les collaborations explosives de waits, harvey, parrish, utley et persson font pencher la balance du côté de linkous. un album dense mais jamais ennuyeux, à la fois doux et rugueux, entre velours et velcro, bref, un album qui ne dérape jamais.

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publié par le 12/06/01
Informations

Sortie : 2001
Label : Capitol Records