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publié par Renaud de Foville le 04/12/00
spain - un groupe punk rock

spain était un peu en retard pour les balances ce qui nous permit d’assister avec plaisir à la fin de la répétition en attendant josh hadden. grand type baraqué, d’une gentillesse et d’une timidité rares. réfléchissant longuement avant de répondre à chaque question, parlant d’une voix douce, cherchant à ne jamais dire du mal. nous avons passé un agréable moment avec l’auteur de l’un des meilleurs albums de l’année (she haunts my dream), un type pas ordinaire.

le cargo ! : vous avez sorti l’été dernier votre deuxième album, quatre ans après le premier. pourquoi est ce que cela a pris tant de temps, et qu’avez vous fait entre temps ?

josh haden : eh bien, j’aimerais penser que je suis entre les mains de dieu, et que si dieu veut que je prenne quatre ans entre deux albums, alors je n’ai pas le choix. j’ai fait beaucoup de choses entre temps, mais j’ai surtout écrit de nouvelles chansons. le monde est vieux de plusieurs millions d’années, je ne pense pas que quatre ans entre deux albums soit si long. j’espère vraiment que le prochain album sortira beaucoup plus rapidement, avec un peu de chance dès septembre 2000. c’est ce que j’espère.

le cargo ! : est ce que vous avez commencé à écrire des nouvelles chansons ?

josh haden : oui.

le cargo ! : avez vous eu d’autres activités pendant ces années ?

josh haden : j’ai travaillé sur les projets d’autres personnes ici et là, et c’est à peu près tout. j’ai aussi un petit appareil pour jouer de la musique électronique. je m’amusais avec. mais je ne veux pas vraiment aller dans cette direction, pour le moment du moins.

le cargo ! : le nouvel album she haunts my dreams comporte plus de violons, d’orgue que sur le premier. pourquoi cette direction ?

josh haden : je ne voulais pas enregistrer un nouveau blue moods. je ne savais pas ce que qu’attendraient les gens et je ne m’en préoccupait pas trop franchement. en tout cas je ne voulais surtout pas me répéter. je voulais des chansons écrites de manière plus concise avec plus d’influences country et blues. je viens d’une famille de musiciens de country music, et je voulais donc écrire des chansons de musique country. je voulais utiliser des éléments de musique country comme la guitare slide, les " steel pedals " et " dobro ". j’espère avoir réussi convenablement. je ne suis pas très très bon. je ne suis pas un très bon song writer. j’écoute la musique qui me touche. si j’écoute une chanson et qu’elle ne m’apporte rien émotionellement, alors je ne l’aime pas vraiment. la musique que j’écoute a donc une influence puisque j’essaie moi-même de toucher les gens avec spain. je ne sais pas si ce que je dis a un sens.

le cargo ! : est-ce que cela veut dire que vous préférez le deuxième album au premier ?

josh haden : non, mais... je ne sais pas. je ne peux pas préférer quelque chose que j’écris. je ne sais même pas si j’écris mes propres chansons. je pense parfois qu’il y a une puissance supérieure qui travaille a ma place et que j’autorise à s’exprimer à travers moi. j’en recueille les bénéfices mais je ne devrais vraiment pas parce que ça vient d’une puissance au dessus de moi, pas au dessus... si, au dessus... je ne sais pas comment l’expliquer. je pourrais dire dieu ou quelque chose de transcendantal. c’est ce que je ressens.

le cargo ! : la chanson "every time i try" est sur la b.o.f du film the end of violence, de wim wenders, et on retrouve cette chanson sur le nouvel album mais dans une autre version. pourquoi cette nouvelle version ?

josh haden : nous n’avions que 3 jours pour l’enregistrer, je crois même 2 jours, et nous n’avions pas un gros budget, je voulais utiliser de vrais instruments à cordes mais nous ne pouvions pas. nous avons donc dû utiliser un synthé. je ne vais pas dire que je préfère la seconde version mais je voulais réenregistrer la chanson, essayer de le faire bien car je n’étais pas très satisfait de la première version. il s’est trouvé que les circonstances en suède pendant l’enregistrement ont fait que cela a été plus difficile de la réeengistrer que ce que je pensais. elle est ce qu’elle est. j’espère que les gens l’aiment.

le cargo ! : est ce que cela vous a plu de participer à ce projet dirigé par wim wenders ?

josh haden : il écoute beaucoup de musique. il nous a contacté et a dit qu’il voulait que j’écrive une chanson pour le film. j’ai dit oui bien sûr. ca c’est passé de façon presque scientifique. j’étais avec le groupe los lobos dans une salle de projection où nous avons vu le film. il m’a ensuite donné une k7 vidéo de la scène qui allait être accompagnée par la chanson. j’avais pratiquement un sujet précis de chanson, et "every time i try" est né comme ça.

le cargo ! : sur la même bande originale, il y a des chansons de howie b, de bono et sinead o’connor, de vic chesnutt et michael stipe etc... ca vous fait quoi de vous retrouver sur une b.o avec de tels artistes, connus ?

josh haden : je ne sais pas. en gros c’est une chanson qui parle d’avoir une relation sexuelle sans préservatif parce que la scène me fait penser à ça, la dynamique entre les deux personnages, ça semble être ce qui allait se produire entre eux deux. sinon pour les autres chansons, je ne sais pas trop, je ne veux pas vraiment dire... bon, ce que je vais dire c’est que j’ai vraiment adoré la musique de ry cooder et la chanson de vic chesnutt et m. stipe est très belle, je pense. toutes les chansons de ce cd sont très bien. a propos du succès des autres, je ne sais pas. je ne sais pas ce qu’est le succès. quelqu’un peut avoir des millions et des millions de dollars et être très déçu de la vie et ne pas avoir réussi, et quelqu’un peut être très pauvre et être très satisfait de sa condition. je ne sais pas.

le cargo ! : votre musique est très calme, mais très chaude aussi, exactement le contraire de la noisy. est ce fait exprès ?

josh haden : je voulais faire de la musique qui n’embêtait pas les gens avec un message. je voulais un message mais un message qui soit plus subtil et en pointillés, transmis en murmurant ou en chantant calmement, plus intime. il peut y avoir de l’intimité dans un concert de heavy metal. je n’en ai pas fait l’expérience personnellement mais je suis sûr que c’est le cas. je voulais écrire des chansons d’amour et des chansons parlant de sexe et de la mort. il m’a semblé qu’utiliser des sons de guitare distordues pour ce genre de chansons ferait étrange. mais je peux me tromper. c’est la raison pour laquelle j’écris ce genre de chansons. je ne suis pas en train de dire que... je suis en train de dire qu’il n’y aura jamais de " double bass drum " dans la batterie, de gongs résonnants ou de rythmes martiaux. c’est à peu près un processus d’écriture de root music. cela demande un certain son. c’est assez simple : une guitare acoustique, une batterie, une basse et des claviers. parfois j’aime utiliser 3 guitares en même temps jouant très peu, parce que j’aime utiliser beaucoup de musiciens ne jouant pas beaucoup chacun. je trouve que ça donne un son " propre ". voilà, en gros. je ne pense pas qu’il y ait un problème dans le monde avec le heavy metal, le grunge ou le punk rock. je pense que ce sont des formes de musique très nécessaires et je sais que le punk ne mourra jamais, donc je ne m’en fais pas pour lui, spain ne le détruira pas.

le cargo ! : comment travaillez-vous en studio ? est ce que vous écriviez les chansons avant ?

josh haden : encore une fois, je pense que c’est entre les mains de dieu. je n’ai pas choisi le premier studio. il m’a été " donné " de la même manière que pour la suède. j’observe les signes. ce qui s’est passé techniquement est que mon ami johan kugelberg, qui est le co-producteur de l’album, m’a engagé pour jouer de la basse en suède sur un autre album, un album d’un mec qui s’appelle freddy vaudlin, il est le chanteur de flesh corte. c’était un album de musique suédoise folk traditionnelle et cela sonnait vraiment comme de la country, je pense que c’est pour cela que johan a pensé que ce serait bien que je vienne. je suis tombé amoureux du studio dans le quel nous avons enregistré, à waxholm - c’est une île dans un archipel suédois. j’ai pensé que nous devrions enregistrer l’album suivant de spain là-bas. je pense que le fait que johan m’engage était un signe de dieu que l’album devrait être enregistré là-bas. c’est la façon dont j’aime regarder ces événements avec du recul.

le cargo ! : le studio dans lequel vous avez enregistré était celui qu’utilisait abba. on nous a aussi dit que vous aviez des influences punk rock (josh hadden était dans un groupe de punk rock avant spain !). comment avez-vous fait pour réconcilier ces deux influences pour faire la musique de spain ?

josh haden : l’album a été mixé dans les studios d’abba. nous l’avons enregistré à waxholm. nous avons fait la plupart des parties de chant, les overdubs et les maquettes à waxholm. nous avons utilisé le studio polar pour le mixage et pour certaines parties de chant. vous connaissez abba. ils ont, comme spain, des nécessités et une ligne de conduite très stricte pour l’enregistrement. c’était agréable d’être dans un studio où il y a un tel respect pour la bonne musique.a propos du punk rock : encore une fois, je ne sais pas s’il y a des influences punk rock dans ma musique à moins que le punk rock soit vu en termes de liberté. le punk rock c’est quelqu’un qui prend une guitare et qui forme un groupe. c’est ainsi que j’aime voir spain. ce n’est pas très technique. je ne sais même pas jouer de la basse. je n’ai jamais pris de leçons. je ne connais pas le nom des cordes et des notes. je ne sais ni écrire, ni lire la musique. tout ça est assez punk rock. je veux dire par là que ce n’est pas très professionnel. la rage et la colère sont des choses dont je me suis lassé, donc ce n’est pas présent dans la musique.

le cargo ! : comment voyez-vous le futur de spain ? comme smog ou eels, qui ne sont pas connus du grand public, mais qui ont un public fidèle et enthousiaste

 ?

josh haden : je suis content de pouvoir vivre de ma musique, car la musique est vraiment la seule chose que je sois capable de faire bien.

le cargo ! : vous avez dit que vous ne saviez pas écrire des chansons ?

josh haden : bon, disons que je suis bien meilleur comme songwriter que comme employé dans un magasin. je ne sais pas, qu’y a t’il d’autre à faire ? travailler dans une librairie, dans une usine, je ne suis pas très bon à virer les gens qui volent dans les magasins. j’ai exercé ce genre de métiers et cela me rendait malheureux parce que je pensais que je devrais être en train de faire de la musique. je ne pense pas que j’écrive de très bonnes chansons, mais je pense que je suis bon pour tenter d’écrire de bonnes chansons. c’est vraiment bien de pouvoir payer mon loyer avec ma musique. je ne sais pas si cela durera éternellement mais si je peux payer mon loyer, ma nourriture et de temps en temps m’acheter de nouveaux instruments, alors je suis heureux. c’est mon idée du succès. je ne peux pas présager de l’avenir.

le cargo ! : quel genre de musique écoutez vous chez vous ? pourriez vous nous donner des noms de groupes que vous écoutez ? que pensez vous des groupes comme tindersticks ou migala ?

josh haden : oh, tindersticks est un groupe que j’aimerais utiliser comme valeur étalon de que ce que peut être une chanson. tindersticks est mon groupe préféré, et si je pouvais faire partie de ce groupe ce serait génial, mais je ne pense pas que cela risque de se produire. je pense que les tindersticks ont une manière d’approcher l’écriture des chansons et des paroles qui en dit beaucoup... je ne sais pas comment dire... ils écrivent sur des sujets qui me tiennent à cœur. le sexe, l’amour et la mort. ils écrivent sur ces sujets mieux que moi. des gens viennent souvent me voir et me disent qu’ils ont eu une aventure amoureuse et qu’ils ont écouté spain. en écoutant spain avec la personne dont ils sont proches cela prend plus de sens ou le sens de la relation devient plus clair. eh bien c’est comme cela que les tindersticks fonctionnent pour moi. je les ai toujours aimé mais ce n’est que quand j’ai été dans ce genre de situation que j’ai vraiment compris le génie de tindersticks, et ils sont un groupe extraordinaire, je pense.

le cargo ! : la musique de spain est caractérisée par la basse. le rythme de basse fait penser à une situation prénatale. est ce vraiment l’instrument adéquat pour parler de l’amour et de la mort ?

josh haden : c’est une très bonne question. je ne sais pas exactement. je pense que... ça peut paraître étrange, mais chaque instrument de musique a été crée pour communiquer un type différent d’émotion ou de sentiment qui existe sans instrument à l’intérieur de chaque être humain. j’essaye de réfléchir à quel instrument représente quelle émotion et je ne sais pas. je n’arrive pas à trouver la réponse. je pense néanmoins que la basse... c’est " bas ", c’est scientifique, j’en fais l’expérience sur scène souvent avec les fréquences. par exemple quand nous jouons et que le son est très bon pour le public mais que sur scène le son est terrible. je dois dire que de nombreuses salles de concert sont terribles pour spain. je pense que la majorité des salles dans lesquelles nous jouons sont équipées pour des concerts de rock. on nous fait jouer dans des clubs de rock et la table de mixage ne peut pas bien " traiter " ma voix parce que je chante trop bas. ce soir je pense qu’il va y avoir un problème. j’espère qu’il n’y en aura pas, s’il y a beaucoup de gens dans la salle le son sera peut être meilleur mais c’est vraiment un rock club. nous ne sommes pas fait pour ces rocks clubs. nous sommes faits pour les salles de cinéma, les théâtres qui ont été spécifiquement construits en fonction du son, et c’est vraiment important car si le groupe, moi et les autres musiciens du groupe, ne peut pas s’entendre, alors la prestation n’est pas bonne, ou n’est pas aussi bonne qu’elle pourrait l’être. les salles de concert, les clubs, les théâtres et les autres salles sont comme des églises. elles ne devraient pas être construites pour obtenir ce genre de son. je ne suis pas très sûr, vous devriez interroger mon ingénieur du son. pour les groupes de rock bruyants, ce n’est pas gênant car ils jouent si fort qu’on ne peut pas remarquer si quelque chose ne va pas et le chanteur chante si fort que c’est plus facile pour lui de s’entendre, mais moi je chante si bas que c’est souvent très dur de m’entendre.

le cargo ! : est ce la raison pour laquelle vous fermez les yeux en concert ?

josh haden : il y a plusieurs raisons à cela. la première raison est que je suis vraiment timide, et si j’ouvre les yeux je vois les gens écouter ma musique et ça me panique, et je commence alors à oublier les paroles et je ne joue pas bien. cela casse ma concentration, et parfois, cela n’arrive pas en france, mais dans d’autres pays quand des gens parlent dans le public, c’est vraiment gênant.

le cargo ! : que pensez vous du public français ?

josh haden : c’est le meilleur public. ils ont l’air d’être ceux qui apprécient le plus la musique et plus que ça, ils semblent vraiment aimer la bonne musique. je ne veux pas donner le nom d’autres pays, mais arrivant juste d’un pays dont je ne donnerai pas le nom (il s’agit en fait de l’espagne, ndlr) et étant maintenant en france, il y a une différence énorme, c’est le jour et la nuit, l’attention, je ne la ressens pas comme de la politesse, je pense que les gens écoutent et apprécient vraiment la musique, et cela que ce soit dans des théâtres ou dans des clubs rock. cela n’arrive pas dans beaucoup d’autres pays.

le cargo ! : récemment le nme a critiqué sévèrement votre dernier concert à londres. ils ont aimé le premier album et moins le second. c’est une sorte de mode en angleterre, plus qu’un véritable avis objectif et critique. prenez vous quand même compte de l’opinion des critiques ?

josh haden : j’ai étudié l’art de la critique à l’université et la critique, c’est par des gens comme nietzsche ou freud. ces gens sont des critiques. les critiques de musique, ça ne me semble pas... je ne veux pas froisser qui que ce soit bien sûr, mais ... je ne veux pas énerver quiconque, mais c’est vrai que je me fous de ce que pensent les journalistes. certains journalistes n’aimeront pas l’album, d’autres l’aimeront, je ne peux pas satisfaire tout le monde. j’aimerais dire que de nombreuses personnes ont aimé le concert de londres et sont venus me voir à la fin pour me dire qu’ils avaient aimé et le concert et l’album. je dirais que s’appeler critique quand on est un journaliste, c’est aller un peu trop loin. je pense que la personne qui a écrit cet article dans le nme devrait aller étudier la philosophie, et après il pourra s’appeler un critique. je ne sais pas précisément. je ne lis pas les journaux sur la musique, j’ai l’impression en général, et je généralise vraiment, que le journaux musicaux sont faits dans l’optique de faire de l’argent, et ils doivent donc écrire des articles sur des artistes qui ne m’intéressent pas, et dont je ne vois pas qui ils peuvent intéresser, mais de nombreuses personnes achètent leurs albums, et à l’inverse de nombreux groupes qui vendent moins d’albums sont complètement ignorés. je préfère largement avoir une mauvaise critique que pas de critique du tout, car une mauvaise revue peut donner envie à quelqu’un d’aller voir si ce journaliste ou ce critique avait raison. je ne me souviens plus, mais soit le melody maker soit le nme a vraiment aimé le premier album, et l’autre l’a détesté. je n’ai pas vraiment porté attention à ces critiques mais je me souviens avoir fait des interviews avec les deux, il y a quatre ans, et ils étaient fous de voir que j’ai mis 4 ans à sortir un nouvel album parce qu’ils veulent que les choses, comment dire, en angleterre, ça y est, je recommence ! il me semble juste que de façon générale en angleterre l’ensemble, oh, je ne peux pas parler de ça, c’est tellement mesquin... mais le fait, le simple fait par exemple, surtout ne pensez pas que je veuille heurter qui que ce soit, mais le fait de faire rouler les voitures du mauvais coté de la route juste parce qu’il y a un conflit avec d’autres pays qui ont le volant de l’autre coté de la voiture et qui doivent rouler de l’autre coté de la route semble si ridicule. ils se rendent la vie si compliqué au nom d’un principe, ils ont l’air si têtus de façon générale. les anglais que j’ai rencontré et qui ont aimé l’album, je ne peux pas vous dire combien ils l’ont aimé. avoir un journal qui n’a pas l’air de donner une vision honnête de ce qu’ils pensent de différentes musiques juste pour vendre plus d’exemplaires du journal, ça ne me parait pas très normal. je n’en dirai pas plus sur ce sujet, j’ai d’ailleurs probablement déjà ruiné toutes mes chances de marcher en angleterre.

le cargo ! : nous avons entendu dire que vous écriviez un roman ?

josh haden : où est ce que vous avez entendu dire ça ? j’écris en effet un roman. je suis très impatient de rentrer à la maison et de continuer à l’écrire parce que quand je suis en tournée c’est vraiment impossible de travailler dessus. je ne veux pas en parler pour le moment. j’écris un roman, il sera terminé bientôt, je travaille très dur dessus.

le cargo ! : dernière question : votre musique est calme, sereine, alors que les paroles sont plutôt tristes et relatent des événements difficiles. comment expliquez vous ce contraste ?

josh haden : je ne sais pas, j’ai essayé d’utiliser des cordes mineures parce qu’elles sont plus tristes. la joie et la tristesse ne sont rien pris séparément. ce sont des mots arbitraires. ils ont besoin l’un de l’autre pour avoir un sens. ce que j’ai appris de l’écoute des chansons qu’eric clapton a écrit dans les années 60 est qu’on peut avoir des paroles très tristes avec une musique très gaie. jimmy hendrix aussi faisait cela. de nombreuses chansons de blues auront un rythme " up beat " avec des paroles tristes. il y a quelque chose dans cette contradiction qui crée, c’est intéressant de mélanger ces deux émotions. je pense qu’une partie de la musique de l’album est assez triste. toute la musique de spain n’est pas et ne sera pas triste, ce n’est pas un état permanent.

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publié par le 04/12/00