accueil > articles > albums > Sons of Frida

publié par gab le 20/05/14
Sons of Frida
- Tortuga
Tortuga

A quoi voit-on la motivation d’un groupe à obtenir des chroniques sur le cargo ? C’est souvent un email au ton décalé qui retient bien l’attention, rarement hélas des propositions monétaires sonnantes et trébuchantes, et puis il y a la technique Sons of Frida. La seule et l’unique. Voilà un groupe qui n’hésite pas à envoyer ses membres au charbon et va jusqu’à passer des entretiens d’embauche pour venir nous interpeller sur notre lieu de travail. Ils sont très forts. On se demande bien au passage comment ils font pour nous retrouver dans la vraie vie, lorsqu’on enlève notre cape et qu’on remet nos lunettes. Ils ont un détective privé ou bien ? Bon, on ne veut pas avoir l’air de cracher dans la soupe, on apprécie l’effort à sa juste valeur, mais ils nous auraient envoyé un email, on leur aurait dit qu’on ne les avait pas oubliés depuis notre découverte du groupe en 2004 (sur une obscure compilation du net) et notre chronique de 2006. Un peu de simplicité, ça marche aussi.

coffre 

Et c’est d’ailleurs en toute simplicité qu’on peut leur dire, après écoute de leur dernier EP en date (Tortuga), on aime ! (en plus c’est une histoire qui finit bien, que demander de plus). Voilà donc un groupe qui fête ses dix ans et qui vient démentir en beauté l’adage qui dit qu’on se ramollit en vieillissant. Nettement plus énervé et percutant qu’à ses débuts, Sons of Frida fait aujourd’hui tout en plus intense. Le chant s’est rapproché légèrement du devant de la scène (sans être vraiment aux premières loges non plus, on ne se refait pas) et surtout le son des guitares a pris du coffre, de la présence. Globalement les morceaux gagnent en envergure et réveillent bien les morts après une journée de réunionite aigue. On apprécie au passage la petite touche perso du groupe qui n’hésite pas à sortir la trompette quand il faut (l’excellent "Mirinda") pour venir perturber sa fixette sonic-youthienne-des-débuts, un peu d’imprévu n’a jamais fait de mal.

deadlines 

A ce sujet, maintenant que la chronique est là, on apprécierait vraiment que le groupe ne nous plante pas en plein milieu de mission. C’est promis, on fera ce qu’il faut, on viendra aux concerts, on écoutera les disques, on changera nos applications de technologie s’il le faut mais ayez pitié des pauvre petits chefs de projet qui triment pour respecter leurs deadlines. C’est que l’inquiétude nous prend, vous l’aurez compris, le groupe nous ayant bien démontré, avec une force de frappe aussi efficace qu’insidieuse, que Sons of Frida rules.

Partager :

publié par le 20/05/14