Solann est un de nos gros coups de coeur de 2024 mais on aura eu du mal à réussir à la voir en concert. Heureusement qu’il y avait cette date au Ground Control pour le festival Pop & Psy, qui comme son nom l’indique est consacré à la musique pop et à la santé mentale. On ne connaissait ni le lieu ni le festival et les deux se révèlent très sympas, alors qu’on parcourt les allées du bâtiment qui accueille l’évènement et qu’on découvre qu’il y a cette année une thématique cow-boy qui sert de fil rouge à la décoration, c’est plutôt rigolo et inattendu.
Le temps de faire le tour et de terminer sa bière, le concert commence, devant un public où il y a quelques fans et beaucoup de gens venus plutôt pour le festival. Solann est accompagnée par Martin Tames aux percussions qui joue sur un set hybride mélangeant pads et cymbales et d’un claviériste. Si elle commence le morceau au ukulélé, elle se consacre à la voix pendant la majorité du concert... Et quelle voix, capable de graves enveloppants comme d’aller chercher de la fragilité, de l’émotion dans les aigus, avec parfois une légère cassure émouvante, qui fait penser à Pomme. Mais la musique de Solann a une couleur un peu plus "musiques urbaines" souvent, dans les accompagnements comme dans les tournures vocales et le "flow". On trouve aussi de la chanson, de la pop sombre façon Billie Eilish, tout cela se mélange avec bonheur et rend le set déroulé sur les cinquantaine de minutes du show original et séduisant, malgré les limites techniques du lieu, le lightshow est assez sophistiqué et Solann captive en alternant des moments de vulnérabilité, des regards fiévreux au diapason des expériences douloureuses qui transparaissent dans les textes et d’autres où le corps se libère, le geste s’amplifie, elle danse, s’approprie la scène avec une confiance, une énergie guerrière.
Après son EP Monstrueuse (2204), le premier album est prévu pour bientôt, elle a trois nominations aux victoires de la Musique et un premier Olympia en avril.