Osons les gros mots

Vous le savez sur le cargo la discipline, la rigueur même, osons les gros mots, sont de mises. On se donne des objectifs et des règles, et nous nous y tenons. Rien ne pourrait venir perturber nos certitudes... bon ok allez je sais, ce n’est pas crédible une seconde... J’essaie tout simplement de trouver des justifications à une envie passagère... Ce n’était pas la peine de raconter tout cela me direz vous, pas besoin de se justifier... Ce qui est sûr c’est que la soirée chronique voit s’enchainer les albums et les groupes tous plus différents les uns que les autres et que très vite on se dit qu’il faut bien trouver une manière amusante d’aborder tout cela si on ne veut pas écrire n’importe quoi (hum hum chuttttt vous la bas !).

Quelle folie !!!

Alors voilà, dans la pile on tombe sur un cd encore cellophané. Pourtant reçu il y a plusieurs semaines, on se souvient que la pochette faisant craindre un truc un peu ragga F.M nous avait fait reculer le moment de l’ouvrir... Alors, pourquoi pas le faire ce soir, poser le cd dans l’ordi et chroniquer en live, pendant que l’on écoute et que l’on découvre. Surtout qu’en ouvrant le Cd on voit le logo Anti, blanc sur fond rouge... et hop les a-priori, qui ne tiennent pas à grand chose, s’envolent... Pour vous dire avec quel sérieux on fait notre boulot. En un mois on n’avait même pas été fichu de vraiment regarder ce qu’était ce cd qui trainait près de la châine.

Dépouillé de tout superflu

Avec Sol Illaquist of sound, on est dans le hip hop, saupoudré d’un peu de trip hop, des plus classieux. Les voix entre le flow et le chant, la rythmique penchant parfois vers le trip hop hypnotique comme sur l’excellent Pledge of resonnance qui ouvre l’album ou encore Mark it place, les mélodies parfois implacable ou même charmeuses (pour être totalement honnête ce charme peut se briser sur un piano bien peu opportun sur Ask me it place qui aurait pu être pourtant une vraie bombe sans quelques idées foireuses) voire dépouillé de tout superflu (on se retrouve avec un beat, des voix et quelques sons pour soutenir le tout comme sur l’excellentissime Black guy Peace) font de As if we existed un album riche, puissant qui se retrouvera souvent dans nos oreilles car on a pas fini de découvrir et de se bouger sur des morceaux comme Choices ou le magnifique Beautiful catastrophe au point que l’on pourra même oublier les plantades - all too common - et pardonner les expérimentations hasardeuses - quelques sons qui n’ont pas toujours leur place sur Ur turn.

une personnalité forte et envoutante

Tout en ayant une personnalité forte et envoutante l’album des Sol Illaquist of sound nous emmene des dans univers variés, différents et pourtant toujours voisins. Souvent surprenant, toujours bluffant on est loin de tous les poncifs et les clichés qui pourrissent le Hip Hop depuis quelques années. Oubliez vos a priori, effacez de votre mémoire tous ces connards qui pensent que le hip Hop est une démonstration de force dans des bagnoles remplis de culs et de seins... Ici on vous parle de voix, de mélodies, d’univers, de rythme... Ici on prend des risques, on essaie, on se plante parfois, mais quand cela marche, quand les Sol Illaquist of sound réussissent leur coup on en redemande.

Sol Illaquist of sound’s myspace