Le concert de Snail Mail était l’un des moments qu’on attendait le plus de la troisième journée du Pitchfork Music Festival Paris 2018, tout déçu qu’on était d’avoir loupé le set de la Villette Sonique : on a découvert (et adoré) le premier album peu après depuis il s’est fait une place parmi nos disques préférés de l’année et on désespérait de voir le groupe avant qu’ils reviennent pour le second dans un an ou deux. Mais heureusement le Pitchfork nous offre une deuxième chance inespérée de voir le groupe en live !
Mais... on a beau aimer l’album, la voix de Lindsay est aussi belle en live que sur disque, pourtant on ne peut pas dire que la prestation de Snail Mail ait été très bonne : c’est peut être la fatigue, peut-être de l’appréhension face à une grande scène, le manque d’expérience, les lights ne sont pas terribles non plus ou n’importe quelle autre circonstance, peu importe... Mais le groupe semble recroquevillé sur lui-même sur scène, ça manque d’énergie, d’impact, la musique ne décolle jamais, ne prend jamais vraiment d’ampleur. En dehors de Lindsay et un peu le bassiste, les musiciens ont l’air timide, incapable d’assumer une place dans la musique à côté d’elle. A tel point qu’on se demandera après le concert si ce ne sont pas des musiciens de studio qui découvraient les morceaux et non a priori Snail Mail se veut être un groupe et non Lindsay et ses accompagnateurs. Sauf que ce soir c’est ce qu’ils ont fait, et pas très bien.
Heureusement que la voix "fait le job", on y retrouve tout ce qu’on aime sur disque, son expressivité, une forme de mélancolie, d’attente subtile, lancinante. Si on se concentre dessus, si on connait le disque, on retrouve la beauté et l’émotion dans les chansons de Snail Mail et c’est presque le concert qu’on imaginait. Pour ceux qui ne connaissaient pas par contre, le constat est dur, un des nos collègues photographe qualifiera le concert de "boeuf sympa", on lui a fait les gros yeux en tant que fan mais on a pas eu tellement d’arguments que ça pour le contredire.
Mais bon on se dit qu’on est quand même content après avoir tant écouté le disque de mettre un visage sur la musique, d’avoir eu la chance de voir ce que ça donnait en live au tout début d’une carrière qu’on lui souhaite très longue mais pour cela, il va peut être falloir que Lindsay donne un coup de pied au cul à ses musiciens ou en change. Et peut être prendre des vitamines. En tout cas, le public indé pardonne beaucoup de choses quand le talent est là mais il ne faudra pas nous refaire la même la prochaine fois !
