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publié par Emmanuelle Nemoz le 14/03/19
Sly Johnson - Quai des Arts, Rumilly - 09/03/2019

Avec Sly Johnson, le beatboxing et le rap retrouvent avec bonheur leurs racines soul et funk, et ses concerts sont par conséquent des concentrés de groove et d’énergie auxquels il est difficile de résister.

Depuis quelques années Sly Johnson s’est découvert une voix taillée pour la soul, au timbre puissant des graves aux aigus, mais capable de transmettre toute l’humanité et l’émotion des morceaux à travers une interprétation habitée qui confine parfois à la transe.

C’est notamment le cas lorsque Sly Johnson, seul sur scène avec une loop station, construit, boucle après boucle, les superbes harmonies vocales de son titre "Mother", un hommage poignant en forme de spiritual acapella entre As Yet Untitled de Terence Trent d’Arby et A Change Is Gonna Come dans la version des Neville Brothers : suspendu à son souffle, le public est resté totalement silencieux pendant dix bonne minutes avant d’exploser en applaudissements à la fin du morceau pendant que Sly, ému jusqu’aux larmes, s’efforçait de revenir à l’instant présent.

Sly Johnson est également capable de convoquer les esprits des grands de la soul et du funk, avec une imitation très réussie de la voix éraillée de James Brown et quelques mesures de Sex Machine pour lancer le morceau le plus funky du concert, ou des incursions du côté de la soul d’Otis Redding, le tout ponctué de quelques plages de rap et de beatbox (incluant même une rendition particulièrement réussie du son d’un vieux vinyl tournant sur une platine et du "scratch" du diamant sur la galette !).

Sly Johnson est entouré de ses "Seventy Fours" (en référence à son année de naissance) : Laurent Coulondre aux claviers, Ralph Lavital et Anthony Jambon à la guitare, Laurent Salzard à la basse et Laurent-Emmanuel Tilo Bertholo à la batterie, dont la virtuosité et l’énergie complète idéalement la voix (nonobstant quelques passages un peu brouillon, peut-être dus au changement de batteur, Martin Wangermée étant retenu ailleurs ce soir-là).

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