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publié par Céline Non le 13/11/19
Pitchfork Music Festival Paris 2019 - Jour 1

Pour la première fois le Pitchfork Music Festival Paris dédie une journée aux cultures urbaines en s’associant à YARD. Par “cultures urbaines”, on entend ici une journée sous le signe du hip-hop/soul/RnB/Jazz(y). Autre nouveauté, deux nouvelles scènes viennent s’ajouter à celles de la Grande Halle : Le Studio, une petite salle style amphithéâtre et la Petite Halle, bar restaurant accolé à la Grande Halle.

La programmation promet plein de découvertes mais aussi des valeurs sûres pour passer une bonne soirée. C’est donc avec entrain que la matelote que je suis se rend à ce festival. Dès mon arrivée, je suis émerveillée par la beauté du lieu, les lumières, la structure métallique de la Halle, ça fait sont effet.

Le premier artiste que je découvre est Kojaque, rappeur dublinois accompagné par son saxophoniste pour l’occasion, et cela se marie vraiment bien avec le flow du MC, posé et efficace. La prestation sur la fin se fait même un peu plus énervée quand son acolyte Luka Palm débarque sur scène. Une chose est sûr Kojaque va vite atterrir dans ma playlist. A peine ce premier concert fini, on doit presser le pas pour aller vers la Grande Scène pour voir Erza Collective.

Presser le pas, toujours devoir aller d’une scène à l’autre, il faudra s’y habituer pour le reste de la soirée. L’ajout de ces deux nouvelles à certes permis de nous proposer une programmation très riche sur une soirée, mais le revers de la médaille est qu’on se retrouve avec des sets courts, à aller d’une scène à l’autre sans avoir vraiment le temps de se poser si on ne veut rien rater. Autre petite chose qui entachera un peu mon festival, l’annulation d’artistes sans annonce. C’est donc un peu déçue que je constate en arrivant dans le studio que Celeste a été remplacée et plus tard qu’A.J Tracey a tout simplement été annulé. Dommage, c’était des artistes que je voulais vraiment voir. Mais cela ne gâchera en rien mon festival.

Je suis même agréablement surprise par le public, que je craignais d’être un peu froid comme il peut parfois l’être à Paris, qui au contraire est vraiment à fond du premier rang au fond de la Grande Halle de la Villette. Il aura même mis le feu lors de mon meilleur concert de cette soirée, Kojey Radical. En arrivant au Studio, je me suis dit mais pourquoi avoir programmé un artiste comme lui dans cette salle avec des sièges. Kojey Radical est un artiste dont le dernier album est excellent, du hip hop un peu rétro, un peu basseux, et tellement efficace. Mais dès le début il nous invite à nous approcher. Très vite il conquit la salle, on est tous debout et on finit même par envahir la scène. Kojey rappe, danse, tout seul, avec le public. J’ai vraiment l’impression de vivre un moment unique dans ce petit studio. Sa prestation est vraiment dingue. Il a su amener tout le monde à se lever, à danser, à être à 100% avec lui. On sent l’artiste qui aime être proche de son public, et pour le coup, on se dit que c’était pas si bête de le programmer au Studio.

Très vite on remarque que beaucoup d’artistes anglais sont programmés, et on ne s’en plaindra pas car plusieurs se connaissent déjà et ont déjà collaboré ensemble. Pour cette raison on verra Skepta débarqué lors de l’excellent mais bien trop court set de Slowthai sur “Inglorious”. Slowthai est justement le deuxième artiste qui marque le plus ma soirée. Ce type est dingue sur scène, c’est d’ailleurs le seul qui jouera la carte d’Halloween (nous sommes le 31 octobre) avec un backer au masque de Jason et une mascotte lapin qu’on amènerait pas au goûter d’anniversaire de son petit frère, de peur de le traumatiser à vie. Encore une fois, le public est vraiment dingue, elle écoute au mot ce que lui demande l’artiste, se fendre en deux du premier rang au fond pour laisser passer le lapin, sauter, hurler. L’ambiance est tellement chaude que Slowthai passe la moitié de son concert en caleçon. Il nous aura joué une bonne partie de son premier album Nothing Great About Britain que je t’invite à vite aller écouter.

Slowthai quant à lui s’invite le temps de leur feat "Deal Wiv It with slowtha" sur la scène de Mura Masa. Le jeune anglais DJ, producteur, beat maker nous délivre une électro entrainante et dansante aider par une chanteuse qui permet de donner vie à ses morceaux comme “One Night” ou “Complicated”. Si je ne devais dire qu’une chose de Mura Masa, c’est que sa musique arrive toujours à nous mettre de bonne humeur. La Pitchfork c’est aussi beaucoup de découvertes avec des artistes qui n’ont sorti qu’un album voir que des EPs. Comme Flohio, jeune artiste basée à Londres qui nous sort un live énervé et efficace, mêlant hip-hop avec prod grimes, Drum and Bass.

Après tous ses artistes anglais nous retournons du côté francophone de la Manche le temps des concerts Hamza et Atebaya. Hamza joue ses tubes devant un public déjà conquis, personnellement l’abus de vocodeur m’ennuie un peu. Ateyaba, anciennement Joke, offre lui un vrai show, entouré de palmier avec un écran diffusant des images de mangas et autres vidéos à son public déjà fan.

Je finis la soirée par le concert de Skepta, rappeur emblématique anglais. Pionnier dans ce mélange de hip hop, Drum and Bass, garage, dancehall. Ces prod et sa voix sont hypnotiques, “Redrum” est juste géniale en live. Ses basses font bouger les corps et les têtes dans le public. Un parfait concert pour finir cette soirée qui nous a offert des performances extraordinaires comme de très belles découvertes, mais au vu de la qualité de cette programmation, avec quelques artistes en moins pour pouvoir les voir jouer plus longtemps serait peut-être la clé pour passer la soirée parfaite.

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