mal aimé

le sentier des halles. quel endroit agréable, convivial. un club. un vrai. petit, chaleureux (quelle chaleur d’ailleurs !) et intimiste. dans de magnifiques caves parisiennes, l’atmosphère est parfaite pour un délicieux concert du " mal aimé " silvain vanot - c’est comme cela que certains journaux l’ont présenté, ce qui a bien fait rire vanot lui-même, comme il nous fera rire lui même tout au long de ce concert. ce soir on croise juste avant le début du concert tous les membres de holden (dominique, l’excellent et inspiré guitariste de holden est le guitariste de vanot pour son dernier album et ses concerts, dont ceux du sentier) mais aussi spaceman et ses magnifiques cartes postales rouges que l’on trouve maintenant dans beaucoup de salles de concerts et qui devrait nous sortir un album cette année, peut être produit par silvain vanot.

à ce prix

c’est donc dans cette petite salle d’une centaine de places que silvain vanot, seulement accompagné de dominique, nous offrait un excellent concert. quelques jours avant la sortie de son nouvel album vanot est venu se roder avant d’entamer une véritable tournée. belle et généreuse idée. pour 60 francs (pourquoi tous les concerts ne sont pas à ce prix ?) nous avons eu le droit à une heure et quart de douceur, d’intelligence, de pop brillante, de paroles savoureuses et délicates, d’humour et de sincérité. alternant nouveautés et classiques de son répertoire, vanot nous prouve aujourd’hui, si il était besoin, qu’en france ils sont plus d’un à pouvoir tenir la comparaison avec les anglais ou les américains. certes il y a le devant de la scène avec les incontournables bashung, dominique a et autres, mais ils sont bien plus nombreux que cela, il faut se donner la peine de venir les voir, de chercher leurs disques et surtout de les écouter. si silvain vanot fait partie des plus connus, il est encore loin d’avoir la reconnaissance que son talent mérite. l’ombre et l’esprit de neil young sont venus se faufiler, s’infiltrer au milieu de ses petites perles. il y a plus mauvaises influences, et en plus ce n’est pas la seule.

diamants

j’ai toujours aimé la curiosité et les recherches de vanot, on le croise à beaucoup de concerts et de black sessions, et souvent on retrouve dans ses albums quelques influences à la sonic youth ou yo la tengo. j’aurais bien du mal à vous donner la set list car une grande partie des chansons seront sur l’album de 99, mais je peux vous dire que cela donne sacrement envie de l’écouter. sans oublier que les chansons des précédents albums s’adaptent parfaitement à la simplicité et au dépouillement d’un concert à deux guitares. ce qui nous prouve à quel point les mélodies de ses chansons sont de véritables diamants que vanot a su tailler avec patience et amour. a noter deux reprises lors de ce concert : celle d’une chanson d’un poète africain au texte engagé que nous ferions bien d’écouter chaque matin avant de nous lever et la magnifique et émouvante "ballade irlandaise" du génial bourvil, une pure merveille et une idée superbe. finissant son concert comme il l’avait commencé, seul à la guitare, silvain vanot nous a livré ici un concert qui nous donne envie de connaître son nouvel album et de le revoir encore sur scène en espérant croiser les mêmes moments de grâce.