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publié par Mickaël Adamadorassy le 12/09/16
Sigur Ros - Rock en Seine 2016 - 27/08/2016

Au début, on a eu un peu peur : le concert commence avec les musiciens de Sigur Ros dissimulés derrière une sorte de rideau métallique qui laisse juste entrevoir leurs silhouettes, tous les trois sont derrière une table, dans un mode presque electro, avec des pads et des claviers. Visuellement ça rend bien, musicalement c’est un bon échauffement on va dire mais c’est pas vraiment ce qu’on attend... On se dit que c’est que le premier morceau et puis le deuxième arrive et c’est la même et puis le troisième et... ouf le rideau se lève, Jonsi empoigne Les Paul et archet et c’est le décollage immédiat.

Le vol est sans escales, d’un bout à l’autre du concert c’est dans la même respiration sans aucune pause, sans aucune baisse de régime ; et attention aux turbulences entre le grondement de la basse qui dans cette formule trio s’est taillée une part du spectre sonore XXL et le son de guitare unique de Jonsi, à la fois énorme et planant. Le tout mis en valeur par un très beau show lumières qui évite la pénombre typique du genre pour des éclairages appuyés, du bleu aquatique, du rouge volcanique, en accord avec l’intensité de la musique.

Le son est très correct, la voix n’a pas de mal à percer, la guitare à l’archet et sa reverb sont compréhensibles au delà la simple masse sonore. La température se fait agréable avec la tombée de la nuit, les condition sont idéales, on est sur notre petit nuage. Mais plus le concert avance, plus la tête se met à bouger de haut en bas selon le motif immuable du headbanging, et on se rend compte que cette incarnation en trio de Sigur Ros, ce n’est pas que ce post-rock planant dont on a l’habitude. Dans le son comme dans la capacité à faire monter la sauce, il y a quelque chose de plus rock’n’roll, de fiévreux. S’ils construisent toujours aussi patiemment leurs fameux "paysages sonores" c’est pour mieux tout dynamiter dans un final pyrotechnique, où les musiciens se lâchent complètement, Jonsi balance sa guitare dans tous les sens, la retourne et racle le sol avec, le batteur martyrise son kit tandis que la basse implacable martèle ses notes en mode pachydermique et fait trembler les haut-parleurs et les poitrines.

On a du mal à réaliser tout le temps qui s’est écoulé quand le groupe quitte la scène et qu’on sort de la transe. On se dit qu’on vient de vivre un grand concert et qu’il sera difficile d’égaler ça. Et effectivement même si Foals le lendemain a été très bon, il n’a pas réussi à nous emmener aussi loin, à nous faire tout oublier comme Sigur Ros, dont la prestation restera donc pour nous comme le meilleur moment de Rock en Seine 2016.

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