révélation pop

on savait que l’islande était un pays d’artistes aussi excentriques que talentueux, et après entre autres björk et gus gus, on attendait avec impatience les petits derniers. les voilà enfin arrivés, avec beaucoup de retard - cet album est sorti il y a bien longtemps en islande, et ce n’est même pas le premier. mais nous ne regrettons pas d’avoir attendu, avec deux simples ep pour patienter. le sticker promotionnel sur l’emballage nous promet « la nouvelle révélation pop islandaise : magique et fascinant ». pour une fois, il faut bien reconnaître que la publicité n’est pas trompeuse, loin de là. ces superlatifs sont amplement mérités. c’est nouveau, c’est original, c’est magique, c’est islandais bien sûr et c’est effectivement fascinant. il est pratiquement impossible de décrire par écrit la musique de sigur ros, mais sachez plusieurs choses avant de foncer chez votre disquaire : vous connaissez le clip de “joga”, la chanson de björk ; voilà ce à quoi fait immédiatement penser la musique de sigur ros.

créatures effrayantes

on entend les volcans, les jeysers, le vent parcourir les landes islandaises, on voit la mer déchaînée, les rochers imposants, les ciels d’orage, les grandes étendues sauvages à perte de vue, on sent le froid, la pluie qui vous gifle le visage, la nuit va bientôt tomber. c’est magique. comment les membres de sigur ros réussissent-ils à nous procurer toutes ces émotions ? il y a d’abord le son de guitare, dont sigur ros joue avec un archet, qui y est pour beaucoup. il y a la voix étonnante du chanteur, très pure et très aiguë. il y a les claviers majestueux, la batterie aérienne, les arrangements de cordes somptueux. et puis la construction des chansons, qui atteignent souvent les six, huit ou dix minutes, qui se développent lentement, comme des créatures effrayantes, qui vous font passer d’un extrême à l’autre.

séjours prolongés

sigur ros prétend vouloir révolutionner la musique, tout simplement. remarquons juste que si un groupe devait y arriver, ce serait probablement celui-là. mais trêve de plaisanteries. on est quand-même bluffés par ce nouveau groupe islandais. on attend avec impatience de les voir en concert à paris - en septembre - en première partie de radiohead, qui les ont pris pour toute la tournée - et en novembre avec le festival des inrocks. et on a qu’une crainte : que la vie de groupe en tournée, que leurs séjours prolongés en europe continentale ou en grande-bretagne ne leur fasse pas perdre la formule magique qu’ils ont appliqué avec tant de réussite pour le moment.