Attendre depuis Octobre 2019 pour enfin profiter du festival, c’est long mais quand vous y êtes, vous ne regrettez pas cette attente.
En quelques chiffres, Glastonbury, c’est :
- étendu sur 3km², si vous arrivez parmi les premiers, vous pouvez planter votre tente avec une vue sur une des grosses scènes. Il y a un million de m² pour que le public plante sa tente.
- Environ 200 000 personnes dont 138 000 festivaliers (pass vendus) et 67 000 personnes de staff (cela va des restaurateurs à la sécurité en passant par les marchands des stands aux bénévoles)
- 101 bars + un bar secret
- 100 scènes pour des performances artistiques (musique, théâtre, cirque, cinéma)
- des centaines de drapeaux sur des longs piquets dans le public, très pratique pour retrouver des amis mais moins pour les gens derrière.
Le festival a lieu sur 5 jours prenant fin le dernier dimanche de Juin. Les gros concerts sont prévus sur les grosses scènes du vendredi au dimanche. Mais vous pouvez avoir quelques surprises dès le jeudi sur les petites scènes ou dans les bars. Dans la programmation officielle, il y a 3 créneaux sur des scènes mais l’artiste n’est pas dévoilé. Il y a des cases TBA qui alimentent beaucoup de rumeurs.
Ainsi en 2017, j’ai pu assister au concert des Killers dans une tente archiblindée de 10 000 personnes même l’extérieur de la tente était saturé, le festival a du twitter de ne plus aller vers cette scène.
Arrivant tardivement le mercredi (merci Easyjet pour avoir annulé mon vol initial), pas de concerts pour moi ce jour là mais j’ai pu voir le traditionnel feu d’artifice.
Jeudi 23 Juin
Vous déambulez dans le festival, vous allez faire votre groupie en allant acheter le t-shirt du festival pour se la péter dans les festivals français :)
Des petits concerts sont quand même prévus. Direction la William’s green, une petite tente de 1000 places, pour commencer par un DJ Set de Mel C, oui oui la spice girl avec entre autre des mash-ups audacieux de Nirvana avec les Spice Girls : "Who Do You Think You Are"/"Smells Like Teen Spirit" était complètement dingue. Très apprécié par le public déjà présent dans la tente de cette scène une heure avant. Cela alimente les rumeurs pour une prestation des Spice Girls pour le créneau « Légende » du dimanche de l’édition 2023. Mel C a rejoint Blossoms sur scène vendredi après-midi pour reprendre "Spice Up Your Life" des Spice Girls
Ensuite est arrivé Michael Eavis et son groupe. Ce monsieur est un agriculteur britannique dont le nom ne vous dit rien mais il est également le fondateur du festival. A 86 ans, il a poussé la chansonnette avec ses musiciens dont un « My Way » très attendu.
Pour continuer sur cette scène, premier secret concert non annoncé, un groupe anglais nommé « Bastille » accompagné du Old Dirty Brasstards. Cela chantait dans la tente et en dehors de la tente.
En tout cas, super reprise de The Rhythm of the Night de Corona, cela rappelle des années Dance Machine.
On continue la soirée direction Shangri-La et la Truth Stage pour un show survitaminé et déjanté de Nova Twins. Très bonne découverte avec ce mélange de basses lourdes, de punk et de rock.
Enfin pour clôturer cette première soirée, on reste à la Truth Stage avec une bonne pinte de cidre pour voir Pongo et un set très énergétique de 30 minutes. J’avoue je ne connaissais pas cet artiste mais on est tombé sur son équipe technique française en sortant de l’aéroport de Bristol. Après un échange rapide, on a coché ce concert dans notre programmation personnelle.
Vendredi 24 Juin
Une des choses que seul Glastonbury peut nous offrir : un concert des Libertines à 11h00 du matin. C’est un rituel du festival, un groupe assez connu ouvre la journée du vendredi sur The Other Stage, la deuxième plus grosse scène du festival après la pyramide stage. L’occasion pour tout le monde, y compris le groupe, de se réveiller de bonne manière, Pete Doherty & Carl Barat ont joué devant une foule d’anglais bon enfant et prête à reprendre en chœur tous leurs hymnes.
Retour à la Williams Green pour une autre découverte suite à une rencontre, The Cool Greenhouse. Jeudi entre les différents concerts, on discute avec d’autres personnes présentes et j’ai fait la connaissance des musiciens de The Cool Greenhouse. Ils revenaient d’une tournée européenne avec des dates à Lyon et Paris. Un bon son post-punk lo-fi à revoir dans une salle. https://www.facebook.com/thecoolgre...
Toujours sous la même tente, on enchaîne avec Halloweens est un projet parallèle des membres de The Vaccines Justin Young et Timothy Lanham. Ils ont sorti un album, quelques singles et un EP. C’était leur premier concert avec cette formation. ( https://www.instagram.com/halloween...)
14h, foule monstre devant la scène de The Park (dont deux festivaliers déguisés en homards géants qui n’auront pas laissés les filles de Wet Leg indifférentes) pour un merveilleux concert pop/punk/espiègle. Presque tout le premier album est joué pour finir par Chaise Longue. Emily Eavis (fille du fondateur du festival et directrice du festival) a même dit que c’est la première fois qu’il y avait autant de monde pour un concert sur cette scène. Première fois que je les voyais sur scène et le concert des demoiselles de l’Ile de Wight font partie de mon Top 3 de cette année, quelle claque.
Supergrass, c’est un groupe que j’ai juste vu une première fois en 2001 pour le festival organisé par Radiohead à Oxford. J’avoue que c’est un plus un concert de reformation ou anniversaire car pas de de nouvel album depuis 2008.
Idles, originaire de Bristol, c’est en voisin que Joe Talbot & co investissent la Other Stage après The Park en 2019 et la BBC Introducing Stage en 2017. Concert déjanté et punk avec pogo et slam, je suis content de pouvoir me mettre au fond de la première fosse juste devant les barrières de sécurité séparant la fosse en 2. Lee Kiernan avec sa guitare se jette dans le public dès « Colossus » le premier morceau. Un « Danny Nedelko » de folie avec un fumigène dans le public et Mark Bowen, sa robe fleur slammant sur la fin du morceau. Pour clore ce concert, Joe Talbot invite « Willie J Healey » pour une reprise des Beattles « All You Need Is Love » avant de l’envoyer à slammer sur le dernier morceau du concert « Rottweiler ». Ils auront la bonne idée de rejouer leur premier album Brutalism en entier le lendemain sur la scène de BBC Introducing Stage
Primal Scream fête les 30 ans de la sortie de Screamadelica, Bobby Gillespie a sortie la tenue assortie à la pochette de cet album.
Samedi 25 Juin
14h, premier concert avec Black Midi, ils présentent leur nouvel album « Hellfire » sortant 15 jours plus tard. Du gros son, je n’arrive pas à accrocher, je pense qu’il faut que je les voie sur une petite scène.
Direction l’acoustic stage pour retrouver Laura Veirs en solo, elle vient de sortir son nouvel album « Found Light », cette scène est sous un gros chapiteau où vous trouverez à l’extérieur, plein de panneaux indiquant qu’il est interdit d’utiliser sa chaise de camping dans la tente. Très joli set avec une reprise d’Elliot Smith : « Between the Bars ».
Glastonbury est un très grand festival donc parfois vous avez bien 15-20 minutes ou plus pour faire le trajet entre deux scènes. Petit plaisir personnel avec Metronomy pour un concert efficace avec les tubes des albums précédents s’enchaînent , « The Bay » , « The Look », « Love letters » et le récent « Things will be fine ».
Pour être bien placé pour voir les headliners (tête d’affiche du jour sur la Pyramid Stage) et retrouver les copains, il faut être dans la fosse très tôt. Voulant être bien placé pour Paul McCartney, je me dirige vers la pyramid stage mais la foule est déjà dense. On voit arriver Emily Eavis (Directrice du festival) pour introduire Greta Thunberg pour un discours surprise. Glastonbury est un festival politique et engagé, 2 millions de £ sont redistribués à des ONG comme Oxfam, Greenpeace et Wateraid. Volodymyr Zelensky a enregistré un discours retransmis avant le concert des Libertines. Après cet interlude politique, les sœurs Haim prennent place pour un set sympa mais sans plus. Dès la fin du concert, le fosse se vide un peu, cela permet de retrouver les amis et de se placer au 4ème rang de la fosse.
Noel Gallagher’s High Flying Birds Le Père Noël a commencé par nous jouer des morceaux de sa carrière solo, et pas dupe, nous a assuré que si nous supportions encore un peu ce "fucking hell", les gens en bob dans le public (comprendre les fans d’Oasis) allaient être très contents. Ce fut un bel échauffement pour Macca avec les enchaînements Whatever, Wonderwall et pour finir un « Don’t Look Back in Anger » avec quelques fumigènes.
Paul McCartney Concert légendaire, l’ami Paul qui venait de fêter ses 80 ans il y a une semaine, était très attendu. Macca et son groupe commence son concert avec un « Can’t Buy Me Love » très énergétique et c’est parti pour un karaoké géant. Cela alterne des chansons personnelles, des Wings et des Beatles, un « Blackbird » en solo acoustique sur une plateforme à 10 mètres d’hauteur, un « Get Back » avec des images de la série montée par Peter Jackson. Puis arrive les surprises, premier invité, son ami, « your hero » arrivant de la côte Ouest des États Unis : Dave Grohl pour « I Saw Her Standing There » et « Band on the Run ». On se dit qu’on est gâté mais l’ami Paul a une autre surprise pour nous , arrivant de la côte Est des États Unis, New Jersey, et là tout le monde comprend que Bruce Springsteen arrive sur scène pour reprendre « Glory Days »et « I Wanna Be Your Man ». The Boss repart en coulisses et l’ami Paul passe au piano pour le tryptique Let It Be / Live and Let Die (et son show pyrotechnique) / Hey Jude avec tout le public reprenant « Na na na nananana, nannana, hey Jude... » : magique. Petite pause pour le rappel et duo virtuel avec John Lennon pour « I’ve Got a Feeling » avec les images issues du documentaire de « Get Back », quelques autres chansons puis en final « The End » avec les retours de « Dave Grohl » et de « Bruce Springsteen ».
Il a beau avoir 80 ans, il a joué 2h45, couvre feu dépassé de 25 minutes. Evidement cela sera mon concert « number one de cette année.
Dimanche 26 Juin
Le dimanche est une journée plus familiale, 5000 tickets sont vendus aux gens locaux pour cette journée sachant que les enfants -12 ans ont leur billet offert. Beaucoup de personnes passent la journée à la pyramide stage avec la nappe et la poussette, vous retrouverez les grands parents, les parents et les enfants dont des bébés avec des casques de protections auditifs. En milieu d’après-midi, il le « legend slot », c’est Diana Ross qui a enflammé le public mais ce fut sans moi.
On commence la journée avec Big Joanie, un bon groupe de punk venant de Londres. Je file à la John Peel Stage pour le deuxième « Secret Show », pas de grosse surprise car Georges Ezra s’est annoncé en milieu de matinée. Je retrouve la tente archi-blindée à l’intérieure et l’extérieure avec un public très familial.
Retour à The Park pour enchaîner une après-midi « indie » avec la pop de la galloise « Cate Le Bon », un dernier secret show, JARV IS et Courtney Barnett. Cate Le Bon, je n’ai pas accroché, je pense que je devais être en pleine digestion avec une envie de faire la sieste donc ce fut un concert assisté de loin.
Pour le dernier secret show, l’affiche a été dévoilée dans l’édition dominical du « glastonbury free press »
Jack White arrive tel un taureau dans l’arène pour ce concert , il était vraiment content d’être là, et ça s’est ressenti sur la qualité du concert avec un final de furieux avec Ball & Biscuit, Steady as She Goes, Seven Nation Army, c’est pour cela qu’il accompagne Wet Leg et Paul McCartney dans mon top 3.
Ensuite toujours à The Park, j’enchaîne avec du grand Jarvis Cocker, débranchant involontairement son micro dont le fil était resté coincé sous une petite plate-forme alors qu’il chantait "Further Complications" (oh ironie), modifiant les paroles de "Cunts Are Still Running the World" pour pouvoir passer à la BBC, et descendant en frôlant le premier rang pour chanter "House Music All Night Long". Et comme Pulp se reforme pour 2023, voilà une nouvelle rumeur de headliner pour l’année prochaine.
Dernier petit concert de cette édition, Courtney Barnett, bonne découverte malgré un public moins réceptif que pour Jack White ou Jarvis, elle a fait un duo avec Cate Le Bon sur « Turning Green ».
Très belle édition Post Covid, ça fait du bien de retrouver ces foules en délire, voir plein de groupes différents, on attend vivement la prochaine édition. Le problème de Glastonbury, une fois que vous y avez goûté, vous ne pouvez plus vous en passer. Le Post-Glastonbury Blues est un syndrome très connu des festivaliers.