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publié par Mickaël Adamadorassy le 29/03/04
Shellac - la Maroquinerie, Paris - 29/03/2004
la Maroquinerie, Paris

Un mur du son vivant

Shellac c’est un vrai groupe de scène, d’abord topographiquement... :), en effet, les 3 membres du trio de Chicago sont placés exactement au même niveau, formant un mur humain à l’image du mur du son sur scène. Ils jouent collés juste au bord de celle-ci, même la batterie (d’ailleurs je plains les pauvres qui étaient juste devant parce que bon le batteur il joue pas avec des balais façon mtv unplugged). Derrière, 2 sets d’amplis apparemment identiques (comme pour indiquer que la basse fait jeu égal avec la guitare ... et ça sera le cas) : une tête d’ampli en aluminium avec un vumètre à aiguilles et juste un énorme potard rond, le tout a un aspect industriel très singulier. La baffle dans une grosse enceinte grillagée et le mur de briques de la maroquinerie juste derrière rajoutent d’ailleurs à ce look assez spécial .

A la limite de la cassure

Je connais essentiellement 1000 hurts donc pas de setlist, je dirais juste qu’il y a eu mes préférées : "squirrel song" et "prayer to god" enchaînées dès le début du set mais malheureusement la voix d’Albini était sous-mixée et on pouvait pas comprendre grand chose aux paroles. Le guitariste-chanteur de shellac, vêtu d’un de ces tee-shirts de death metal avec le nom du groupe écrit dans une police incompréhensible, est est un peu approximatif, surtout dans les intermèdes où il joue seul.

On sent cependant que c’est dans son jeu de chercher la cassure, de jouer plus qu’au fond du temps et puis ça donne un vrai feeling live. A part le problème de mixage de la voix, le son était plutôt bon... pour un standard "shellacien" : basse énorme, la caisse claire qui fait trembler les murs à elle toute seule et la guitare qui, en distorsion, sonne comme un perceuse ou un grincement métallique, tout en ne dénaturant pas complètement la nature des accords. notons qu’à la fin, on entendait la voix à peu près correctement.

Performance

j’avais lu que le groupe n’aimait pas trop jouer à Paris mais ils m’ont semblé plutôt contents les musiciens de Shellac. A commencer par le batteur complètement halluciné mais hyper carré avec en plus ce petit côté théâtral quand il garde sa baguette levée en l’air. Steve Albini, bien en jambes, saute de partout mais n’est pas trop loquace à part un ou deux mercis. Le bassiste, par contre, discute pas mal avec le public, l’invitant à poser des questions, sans se priver pour autant de rembarrer celles qui lui plaisent pas (on apprendra au passage qu’ils ont enregistré du matériel pour un nouvel album mais qu’il ne savant pas du tout quand il va sortir).

Entre les chansons exécutées vite et fort, il y aura aussi des passages plus calmes voir assez marrants comme celui où ils miment l’avion, un autre où Albini fait mine de parler avec sa main avec des petits cris suraigus et un intermède où les trois membres du groupe jouent tous des cymbales ( les deux du kit de batterie plus une troisième au fond la salle) en alternant les positions avec un côté " performance ". Aversion (imaginaire ?) contre paris ou pas, il n’y en tout cas aucun doute sur la prestation : les musiciens de Shellac ont vraiment donnés d’eux-mêmes ce soir pour offrir une prestation aussi puissante et barrée que leur musique.

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publié par le 29/03/04