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publié par Renaud de Foville le 06/10/99
dot allison
- afterglow
afterglow

petit bijou

étonnant. c’est vraiment le mot qui vient à l’esprit. cela fait déjà plusieurs semaines que ce premier disque est sorti. je l’ai écouté, de temps en temps. pas le genre de disque que l’on met en boucle, non plutôt un cd que l’on pose de temps en temps dans son lecteur. que l’on a envie de redécouvrir à chaque écoute. je dois bien avouer que je ne connaissais pas dot allison, mais un peu comme pour le mustango de jean louis murat on ne peut qu’écouter attentivement et avec curiosité un album avec des invités aussi prestigieux que les death in vegas et surtout le génial - et je pèse mes mots - kevin shields - le responsable de l’un des plus grands disques des années 90, le loveless des my bloody valentine. bon c’est vrai que les premiers ont co-écrit le morceau - "morning sun" - et que kevin shields ne fait que jouer de la guitare sur "message personnel". mais la curiosité... et alors qu’en est il de ce disque... déroutant, étonnant. a ce demander même si c’est la même personne pour chaque morceau. car dot allison est une cumularde : elle a écrit et produit quasiment chaque morceau, elle chante - et plutôt bien c’est le moins que l’on puisse dire - mais joue aussi d’une petite dizaine d’instrument. le premier morceau donne le ton, "colour me". magnifique morceau, une ambiance charmeuse, une voix au timbre envoûtant soutenu par une basse sensuelle, une production intelligente, légère. un petit bijou.

message personnel

déjà dès le second morceau "tomorrow never comes" - non ce n’est pas le nouveau james bond - on a déjà un peu plus de mal. on se demande, quelques effets de voix ou quelques facilités - comme pour le suivant "close your eyes" - viennent gâcher le parfait équilibre qui nous avait ravi avec "colour me". en écoutant cela on se dit qu’elle se laisse à aller à quelques effets un peu énervant, surtout avec des refrains un peu trop facile, trop évident. heureusement elle rattrape vite le tir avec "message personnel", lancinant, répétant les mêmes mots, captivant, kevin shields nous offrant un son de guitare unique, mystérieux et magique. une petite merveille. il faut écouter la fin quasi instrumentale du morceau, fort. ou son autre collaboration sous influence orientale, avec les death in vegas, sur "morning sun", co-écrit avec richard fearless et tim holmes. un morceau hypnotisant. ce qui n’en est que plus énervant.

tant d’extrêmes

car voilà le vrai mystère de ce disque : comment dot allison peut nous offrir de magnifiques morceaux sans jamais sombrer dans la guimauve à la enya par exemple, ou des petits ovnis très étranges et pourtant passionnant comme "i wanna feel the chill" et en même temps cette voix qui peut nous charmer et nous faire rêver sur les morceaux précédents nous fatigue un peu sur le très sirupeux - c’est vrai que les arrangements n’arrangent rien - "did i imagine you ?" ou bien on se demande ce que fait ici un morceau comme "mo pop" tellement fm dans son traitement - quelle horrible et pauvre batterie/boite à rythme et quel final cul cul - qu’on se dit que ce n’est pas la même personne qui a pu écrire tous ces morceaux. dot allison a d’ailleurs la gentillesse et l’intelligence de nous enlever ce mauvais goût dans la bouche avec son dernier morceau - il était temps - "in winter still" de meilleure facture, sans être non plus renversant et loin des meilleurs morceaux déjà cités. on reste donc un peu perplexe devant afterglow ; devant tant d’extrême. devant un même album capable de nous offrir quelques superbes mélodies accompagnant une voix d’ange pour ensuite sombrer dans la guimauve facile. on préférera de toutes façons rester sur l’impression que nous laisse les deux premiers tiers de l’album - éteignez votre chaîne avant la numéro 7 - en se disant que pour le prochain dot allison pourrait bien nous offrir une vraie petite merveille, on en attend franchement pas moins. ps : on remercie quand même dot allison de nous avoir offert quelques minutes en compagnie de kevin shields, c’est si rare que cela en est d’autant plus précieux.

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publié par le 06/10/99
Informations

Sortie : 1999
Label : heavenly