remplisseurs de stade

une pochette pas terrible, un titre qui fleure bon la normandie avec une pointe d’accent anglais... rien de très engageant. pourtant le nom nous dit quelque chose, un vague souvenir d’une première partie qui nous avait déjà plu et surpris, on pose le cd et sans s’en apercevoir on s’attache à cet album, à ces 15 morceaux de pop rock comme on en avait pas entendu depuis longtemps. c’est vrai que le sharko à la voix de sting, mais ses morceaux ont la qualité que sting à perdu depuis les meilleurs moments de police. ils sont basés sur une mélodie imparable, une voix charmeuse et profonde, une production simple qui sert au mieux chaque morceau. l’humour est aussi une constante de meuuws 2. un morceau comme "bootleg of ac/dc" est très loin de tous les standards du hard des prochains remplisseurs du stade de france, et commence même d’une manière presque ridicule. mais quand le refrain démarre on reste sous le charme.

thx 1138

sharko est un malin, il sait doser et équilibrer parfaitement ses chansons, il sait quand il faut surprendre l’auditeur ou bien le conforter, il sait quand on peut jouer avec lui et jusqu’où, il sait apporter des refrains simples, qui donnent envie d’ouvrir la fenêtre et de profiter du beau temps qui arrive. grâce à tout cela il peut se permettre toutes les fantaisies possibles, comme utiliser les mêmes refrains plusieurs fois tout au long de l’album, il peut sur "clash p", faire chanter quasiment faux une voix enfantine et étrange, il peut utiliser les samples et les références les plus étranges - l’interview d’un chef indien au début du siècle, cité par marlon brando en 1971 dans une interview pour playboy, citer pèle mêle thx 1138, le premier film de georges lucas ou ac/dc et queen. ce délicieux foutoir nous donne des morceaux aussi imparables que "malcolm" aux guitares limpides et au refrain léger...

sans excitation

mais citer la mélodie ou les refrains de sharko en exemple n’est peut être pas la meilleure chose a faire, car chaque morceaux de meuuws 2, ou presque, à cette particularité rare et tellement agréable de donner l’impression qu’on le découvre et qu’il fait déjà partie de notre univers musical depuis longtemps. même quand sharko s’emballe pour un rock basique et endiablé sur "hey man" - morceau assez allumé pour s’arrêter après une minute, reprendre sur un air différent pour s’arrêter presque aussitôt - il reste toujours aussi convaincant. car sharko aime bien nous perdre, en enchaînant des morceaux et des atmosphères différentes, parfois dans le même morceau ou en reprenant des refrains de chansons précédentes sur de nouveaux morceaux pendant quelques instants. en écoutant ce disque la première fois, sans à priori mais sans excitation particulière - sûrement le meilleur moyen de découvrir tout nouvel album qui arrive - on ne se doutait pas que nous aurions dû mal à ranger le cd au fond de la cdthèque et qu’il trônerait, l’air de rien, sur la pile juste à coté du lecteur.