accueil > articles > albums > Shannon Wright

publié par gab le 11/10/19
Shannon Wright
- Providence
Providence

Malgré les années, l’arrivée d’un nouvel album de Shannon Wright est toujours un événement au Cargo. Qu’on le chronique ou pas (il semblerait que nous ayons oublié de chroniquer le disque précédent, Division, qui, il est vrai, nous avait un peu moins emballé que d’habitude), c’est toujours avec beaucoup d’intérêt et d’excitation qu’on découvre ses nouveaux morceaux. D’un disque à l’autre, on ne sait jamais si l’humeur sera plutôt introspective ou éruptive, plus guitare ou piano, déroutante ou déferlante. C’est d’ailleurs ce qui fait toute sa beauté et sa singularité. Bien sûr, on a tous nos ambiances préférées, nos Shannon-Wrights personnels, mais on le sait, le prochain disque, le prochain concert peut tout remettre en cause. C’est le cas aujourd’hui avec Providence.

chuchote

Pour ne rien vous cacher, ma-préférence-à-moi shannon-wrightienne se porte plutôt vers la guitare et l’énergie. C’est un constat qui vaut ce qu’il vaut. Et dès la première écoute de Providence il ne vaut plus grand-chose. Si par le passé ses morceaux calmes au piano ne m’ont pas marqué plus que ça, cet album fonctionne instantanément. Il chuchote, il virevolte, il nous touche d’emblée en profondeur par sa douceur. Shannon Wright ne nous avait pas habitués à ça. Un piano et un chant (allez, quelques deuxièmes voix par Shannon elle-même), la formule se/nous suffit amplement. Même le piano, qui habituellement devient assez vite torturé, rejoint le chant dans sa douceur. Le tout sans à aucun moment tourner à l’ennui. L’album est court, sept morceaux, et on ne voit pas le temps passer. On passe par des phases d’intensité émotionnelle (les refrains de "These present arms"), on se laisse absorber par les plages instrumentales à la fois délicates et puissantes ("Close the door", "Providence"), on laisse au final Shannon nous guider sans résistance aucune.

rare

On a toujours admiré Shannon Wright pour sa liberté d’aller où on ne l’attend pas, pour son intensité, pour son caractère musical entier. Une artiste à part, rare, à l’audace intacte, et un album qui fera date dans sa déjà longue discographie.

Partager :

publié par le 11/10/19