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publié par vinciane le 09/01/05
Shannon Wright + Yann Tiersen
- Shannon Wright & Yann Tiersen
Shannon Wright & Yann Tiersen

no mercy for she

d’une indiscrétion on apprend que la mélodie a été apportée par shannon wright, mais c’est bien la seule du disque, assurent-ils, comme s’il était crime de lèse majesté que d’avoir emprunté quelques éléments extérieurs au cocon tiersen-wright. ce morceau marie, dans une ambiance feutrée, l’inquiétant crin du multi-instrumentiste français au piano lancinant de l’américaine. une berceuse trompeuse, qui pour l’auditeur ne conçoit aucune pitié car elle... est l’introduction parfaite au plus bel album de l’année.

dragon fly

dragonfly est un moxymore (mot-oxymore, j’invente des mots et alors ?) à la mesure de l’album que nous offrent shannon wright et yann tiersen cette année. moxymore car il associe un concept violent (dragon) à une image délicate (libellule)... comme un symbole de la fusion musicale des deux artistes. on se souvient de notre émotion lorsqu’il avait été joué pour la première fois en public au café de la danse en mars dernier. tiersen à l’accordéon et shannon wright égrène subtilement ce que l’on pense être l’histoire de leur rencontre (on the day that we met, i awoke from a total sleep, you said, keep your eyes open wide and keep your arms open wide, you brought me courage). absolument sublime !

sound the bells

Une course effrénée. De celle qui vous brûle les poumons. Encore un peu. Au delà. Des limites. Du raisonnable. Puis s’écrouler. Se laisser tomber. Au milieu de nul part. Quelques instants de douceur. De répit. Un ange passe. La terre entre vos doigts. Un souffle nouveau. Alors on ouvre les yeux. On regarde. On comprend. Et on peut avancer. Et rentrer dans la nuit, sans connaître la peur.

something to live for

Quelques notes de piano, les frissons. Les violons, tout en douceur, en retenue. Les larmes naissent. La voix de Shannon Wright qui se pose tout en douceur. Effleurement. Something to live for nous invite. Nous emmène. Nous emporte. Comme des bras qui se referment, pour nous étreindre, nous aimer. Un baiser. Infini. Toute la douceur et la force de l’amour. Simple et tendre. Ardent et pur. Fermez les yeux. Un petit goût salé qui enivre vos lèvres. Le goût de l’émotion.

dried sea

il faut attendre le cinquième titre pour entendre la wurlizter de l’américaine. et c’est à notre plus grand plaisir. tout d’abord ténue, portée par les ondes martenot et le violon, la guitare se raidit, soutenue par un extraordinaire crescendo batterie-violon-voix, pour ensuite mieux s’apaiser à l’écho du piano. Dried sea, un morceau-marée, où le flux et reflux laissent sans rémission possible. indispensable !

while you sleep

point d’orgue de cet album aux dix morceaux, le while you sleep est un concentré d’énergie brute, insaisissable. un cataclysme, une exérèse, une délivrance. preuve est que le duo shannon-wright-yann-tiersen fonctionne aussi bien dans l’impétueux que dans le confiné. à écouter d’urgence !!

ode to a friend

Si j’avais pu atteindre cette pureté. Cette sincérité. Cette simplicité. Si j’avais su faire naître cette émotion. Si j’avais su t’offrir en quelques instants ces mots, ces sons. Pour te dire. Pour te souffler, pour t’inspirer. Ces sentiments, ses sentiments, nos sentiments. Les miens. Si j’avais su. Ce qu’est un ami. Je ne t’aurai pas perdu.

ways to make you see

Une femme. Un sourire. Le soleil qui perce à travers les nuages. Cliché. Une tenue de militaire. Un sourire. Les bras qui se balancent en rythme. Un jardin. Une homme au chapeau haute forme. Une lumière qui s’éteint. Un couloir. Un piano. Une fenêtre. Les fantômes des vies passées. Apprendre à regarder. A sentir. A toucher. A caresser. A respirer. A vivre.

callous sun

interdiction de penser à hinterland au début de ce morceau. ce titre est une renaissance dans le duo. il laisse hinterland en arrière-plan, il prend sa place, s’impose, se recompose. le désespoir véhément qu’il véhicule nous laisse exsangues, expurgés de toute velléité d’apaisement. ce titre nous embarque dans le cercle infernal du musico-masochisme. c’est sans espoir tant mieux, c’est sans pitié, oui encore. et on se le repasse en boucle. oreilles et âmes sensibles s’abstenir.

pale white

Un livre qui se referme. Un voyage qui se termine. Une journée qui touche à sa fin. On essaie de capturer les derniers instants. D’étirer le temps. Une rencontre. De celles qui sont évidentes. Importantes. Inévitables ? Inspirer profondément. En fermant les yeux. Un instant. Juste un instant. En ayant peur que tout cela ne fût qu’un rêve. On croise les regards. On devine les sourires. On espère les sentiments. On se dit que l’on peut encore faire confiance. Allez encore une fois. On tend la main. On s’effleure. Le livre se referme.

Vinciane & Air

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publié par le 09/01/05