Lundi matin on fait notre ’rentrée Cargo !’ en dépilant tous les mails loupés et au milieu une invitation à découvrir Searows, projet folk d’Alec Duckart. Mardi soir on était à la Maroquinerie pour le voir en concert. Et il est clair en voyant la longue queue devant la salle qu’on est pas les seuls à avoir eu le coup de cœur pour le jeune songwriter américain. Il faut dire qu’il a une voix magnifique, qui se rapproche de celle de Phoebe Bridgers et que les arrangements discrets des versions studio met celle-ci bien en valeur et les émotions qu’elle transporte. (et là on pense aux très belles chansons de William Fitzsimmons)
De la folk dépouillée à fleur de peau donc, une recette bien connue me direz-vous mais Searows le confirmera dans son set d’un peu plus d’une heure : quand vous avez une voix comme ça, que vous arrivez à y mettre de l’émotion, il ne faut pas plus pour embarquer un public qui manifestement connait déjà bien l’artiste. Alec est accompagné d’une bassiste et d’un batteur ( Rémi Aguilella qui officie aussi chez Daughter) sur certains titres, plutôt discrets, là pour apporter de la texture, de la densité au son. Ce qui est une bonne chose car la dynamique, la construction des morceaux est presque toujours la même : une rythmique grattée en accords simple et régulière ou de jolis arpèges bénéficiant d’un open tuning (accordage non standard de la guitare) qui crée des mélodies inhabituelles, d’autant plus qu’Alec va chercher des positions d’accords difficiles.
Quand à la personne derrière la musique, entre les morceaux on la sent aussi posée, tranquille que sa musique, un peu de timidité au début mais il prend le temps de parler des chansons, de sa musique et les sourires se font vite plus fréquents, de même il commence le concert en jouant les yeux fermés en permanence, à la fin il les garde ouvert et dirigés vers le public. Le concert d’une heure environ se complète d’un court rappel mais pour nous c’est la durée idéale pour ce genre de prestations et c’est une très belle façon de faire sa rentrée musicale.