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publié par Renaud de Foville le 13/07/05
La Route du Rock  2001 - [10/08/2001,11/08/2001,12/08/2001]
La Route du Rock , 2001 — Fort de Saint-Père, Saint-Malo

fausse note

que reste t’il de ces trois jours... ha non, ça c’était le début de la chronique de l’année dernière ! d’ailleurs beaucoup de choses ont changées en un an. si maintenant cargo et 99octane sont devenus, disons, très proches, il ne reste plus grand monde de l’équipe de l’année dernière. cette année, pour la 11° route du rock, seuls fabrice, richard et sébastien d’octane ont fait la route. du coté de cargo notre webmaster terant est venu planter la tente avec nous - quand on connaît nos campements rocambolesques il faut quand même une bonne dose d’abnégation - quelques festivaliers s’arrêteront même pour admirer le bric-à-brac qui nous sert à dormir ! mais ce n’est pas tout, l’ambiance de notre festival de l’année dernière ayant fait quelques émules sabine, david, jean-marc et delphine sont venus grossir les rangs pour vérifier que st malo est bien un moment hors du commun. comme les années se suivent et ne ressemblent pas nous aurons le droit à quelques surprises plus ou moins agréables : tout d’abord un beau temps exceptionnel sans la moindre fausse note. l’autre surprise de taille c’est l’accueil.

dealers véloces

on croise dès la sortie de la voiture une équipe d’un tournage, plus ou moins officiel, sur l’ambiance du festival - au passage l’idée que l’on ressassait avec richard depuis plusieurs jours - et surtout quelques minutes après nos premières bières - cela vous donne une idée assez précise du temps écoulé - une rencontre avec quelques dealers des plus véloces. il y en a qui ne perde pas de temps. car il faut bien le dire, cette année l’ambiance de notre petit festival était assez étrange. evidemment nous savions tous en revenant que nous n’allions pas revivre les mêmes moments que l’année dernière. mais nous ne pensions pas que l’ambiance du camping allait parfois être tellement pesante que nous allions nous endormir nerveux et tendus. le forum du site de la rdr s’est assez engueulé sur le sujet pour que notre cargo fasse le point sur cette affaire : oui il y avait des vrais dealers tout autour des campings, oui l’ambiance était vraiment pourrie à cause d’eux - entre autre - surtout le samedi.

l’ouverture

non ce n’est pas un délire de petit bourgeois raciste comme j’ai pu le lire ici et là. en effet si il est normal de trouver de l’approvisionnement dans un rassemblement comme la route du rock il faut quand même que quelques règles permettent à tous de faire la fête. quand on se retrouve avec plus de 20 ou 30 dealers, dont certains vous suivent jusqu’à votre voiture parce que vous refusez de leur acheter leur came, quand les mecs font le tour des tentes, allant même jusqu’a rentrer dans celles qui sont fermées et que personne de l’organisation ne décide d’agir on se retrouve avec des bagarres, des agressions, des blessés et des centaines de vols. petite conclusion avant de passer à une vision plus sympathique de ce séjour : cette situation est bien réelle et hélas loin d’être anecdotique et tous ceux qui l’ont vécus sont d’accord pour dire que si l’organisation de la rdr s’est laissé déborder par des choses moins graves - trop de monde le samedi, pas assez de merguez - il faut réagir pour l’année prochaine et régler ce problème qui pourrait dissuader pas mal de festivaliers de venir faire la fête... car oui, avant tout, nous sommes venus faire la fête et écouter de la musique. pour ne pas changer, notre installation dans le camping tient plus de pierre richard que de mc giver. il faut dire que monter une tente quand on a oublier les arceaux cela ne donne pas grand chose de conventionnel... on se débrouille comme on peut et se réconforte de quelques bières - c’est incroyable les nombreux avantages de se faire prêter une grande voiture avec un coffre de grande contenance. evidemment après le passage obligé à l’accueil pour retirer les pass, on se dit quand même qu’il faut jeter un œil aux différentes conférences de presse et voir l’ambiance du fort avant l’ouverture du festival. c’est assez étonnant de voir que une heure ou deux avant l’ouverture des portes, aucun stand n’est ouvert et tout le monde s’affaire à monter et démonter ce qui deviendra notre décor pour 72 heures. pour faire plaisir à seb qui arrivera un peu après nous, on assiste à la conférence des ladytron pour faire quelques photos des sympathiques ladytron - surtout celle de gauche, nous a t’il dit... mais comme à chaque fois, on se dit qu’il n’y pas grand chose à tirer des conférences et que l’on ferait mieux de retourner au campement. peu à peu les troupes se réunissent, les tentes se plantent (!) et terant, seb ou david font leur apparition !

vendredi 10

trèves de plaisanterie... c’est dans la douce chaleur du soleil descendant que les lali puna ont la dure tâche d’ouvrir les festivités. leur sourire et leur musique nous ouvre délicatement l’appétit de musique, de bière et de fêtes... aussi agréable à écouter que leur album, même si nous ne sommes pas encore très concentrés ! nos ladytron de l’après midi arrivent sur scène dans leurs costumes atari, grande référence pour tous les trentenaires présents dans le fort, et leur musique électronique très années 80. comme souvent avec ce genre de groupes on se demande toujours si la scène est vraiment un endroit pour eux. plantés derrière leurs claviers, les quatre de ladytron ont un son live assez impressionnant et nous offre un véritable set qui dégourdi aussi bien les oreilles que les jambes. c’est vrai que tom mc rae fait retomber un peu la sauce. ce n’est pas que sa folk soit désagréable, loin de là. mais entre le son puissant de ladytron et les envolées magiques de mogwaï on se dit que la rdr a toujours une programmation et surtout un ordre de passage assez étrange... dommage, on passe un peu à coté de chansons délicates et précieuses que l’on aurait certainement plus apprécié au café de la danse...

mogwaï : dévastateur

mais qu’à cela tienne, cela nous permet d’aller avec terant jusqu’à la voiture faire notre provision et de repartir de plus belle pour accueillir pour la troisième fois en quelque mois les têtes de cons - j’aime bien le rappeler, je sais pas pourquoi - de mogwai. « repartir de plus belle », on ne peut pas vraiment dire ça de tout le monde... car la fatigue du voyage, la chaleur et sûrement le choc émotionnel de savoir qu’il ne reste que quelques heures avant de voir muse ont largement diminué la résistance de fabrice, que je quitte plutôt en forme au moment de tom mc rae et que je retrouve à la pause beaucoup moins frais, au point de ne pas voir ni entendre grand chose - à part quelques sursauts surréalistes et hilarants - de mogwai. dommage, car comme ils nous l’ont déjà prouvé à la cigale les écossais ont toujours un son aussi dévastateur, une puissance de guitares rare et un répertoire implacable. six chansons, dont un final de 20 minutes époustouflant. de quoi nous mettre en jambe et aiguiser nos sens pour voir et écouter le concert de la soirée, l’un des groupes les plus attendus de ce festival.

pulp : clownesque

pulp, qui au passage sera quand même le seul groupe à refuser les photographes au devant de la scène. même fabrice à miraculeusement récupéré, enfin suffisamment pour tenir sur ses jambes grâce au chips de sabine il faut bien le dire, pour accueillir jarvis et sa bande. enfin, non. jarvis tout court. car le reste du groupe reste quasiment inexistant face au show délirant du déluré jarvis. ouvrant sur un énorme "common people" - comment faire pour se mettre directement le public dans la poche - on a le droit à un jarvis en pleine forme, parlant très souvent français- pour raconter à peu près n’importe quoi - dansant comme un pantin désarticulé. mais grâce à la classe et au charisme de ce type absolument hors du commun, ce qui serait ridicule et risible chez beaucoup passe parfaitement et il nous offre un pur moment de bonheur. nous étions nombreux a être là pour, enfin, voir pulp sur scène, c’est chose faite ! on peut enfin aller essayer de manger un peu, boire beaucoup et se promener au milieu des festivaliers dans un brouillard interne de plus en plus prenant et agréable... (note de terant : un show magnifique qui révèle des portions bucoliques du nouvel album et revient sur la grâce du précédent entre "the fear", l’énorme "this is hardcore" et "help the aged" que jarvis prend un soin ironique à se dédicacer). il est déjà presque deux heures du matin. tout le monde se croise et se perd dans le fort de saint père, on peut enfin se sentir bien et rentrer de plein pied dans le festival, profiter de ses trois jours et vivre au rythme surréaliste de la musique, de la plage, des rencontres et du stock de bière, au frais dans la coffre de la voiture... absolument immanquable grâce à leur look, on tombe sur les lift to experience dans le bar vip.

superheroes : tribute to abba

ne voyant pas le temps passer, je m’aperçois que je n’aurai quasiment pas vu ce que donne les superheroes sur scène. juste entendu un concert sympathique et entraînant... on se rattrapera très certainement avec une date ultérieure... (note de terant : un show très pop porté par un leader très charismatique qui imite facilement ses idoles des 70’s. le groupe de réputation barré, confirme l’esprit déjanté en conférence de presse mais reste musicalement assez sage voire conforme à leur excellent premier album. une prestation sympathique mais que l’on ne retentera pas). mais les quelques moments surréalistes avec le batteur des l.t.e qui, ont s’en apercevra assez vite, à ingurgiter quelques petites pilules que ‘on trouve souvent dans les free party, et qui cherchent désespérément ’two french ladies’, nous ont fait oublier le reste de la soirée. peu à peu les troupes se reforment, et tout le monde se retrouve pour une petite veillée à notre campement... quelques bouffées et gorgées pour s’endormir, refusant l’invitation, un peu surréaliste, de david de rejoindre des copains à lui pour une techno party dans une tente du « camping trois jours »...

premiers symptomes

ce même david qui tentera désespérément de nous réveiller quelques heures plus tard, s’apercevant que tout son sac à dos à disparu... la bonne ambiance s’installe sur notre campement ! plus rien pour david, sauf une grosse déprime dans les brumes matinales et les vapeurs d’alcool... bien glauque ! ceux qui arriveront à nous réveiller ce sont les abrutis qui dans un camping résolument calme se mettront à hurler que personne - sauf eux, bien sûr - ne sait faire la fête. pas de chance pour nous, ce sont justement nos voisins.... y a des matins comme ça. titubant et tombant sur nos tentes, ils nous briserons les... oreilles, trop longtemps pour que je puisse me rendormir. trois heures de sommeil pour le premier jour, mauvais score. les réveils de la rdr sont toujours des moments douloureux, entre les excès de la veille, le peu de sommeil et surtout l’étuve que devient très vite la tente, nous nous réveillons rarement très frais... petite vengeance de gamin, on attendra avec david - qui entre-temps à retrouver son sac éparpillé un peu partout - que nos chers voisins s’endorment pour se mettre à hurler à coté de leur tente... petit, mais ça fait du bien, na !

samedi 11

une de nos grandes traditions - peut on parler de tradition pour ce qui existe seulement depuis un an ? chez vous réfléchissez, comme dirait lepers ! - ce sont nos petits-déjeuners. un vrai plaisir. si tout le monde est un peu brumeux - il faut quand même bien avouer que l’on a fait très fort pour un premier soir - on ne peut pas rater ce moment de grâce. on se retrouve donc dans le petit village à coté du site - heureusement car à six dans la voiture on aurait pas fait 100 bornes. delphine et jean- marc, qui ont dormi dans... leur voiture, nous rejoignent pour ce grand moment de fraternité et d’amitié... enfin surtout pour une orgie de croissants, pains au chocolat, café et jus de fruit - le seul repas un peu sérieux de la journée pour nous... sauf pour david qui, encore sous le coup des événements de sa nuit plus qu’agitée et à peine une heure de sommeil continue joyeusement à s’enfiler les bières à un rythme olympique. mais comme on vous le disait le rhum orange de la veille pèse encore, et après quelques longues réflexions on récupère david qui s’était perdu dans la voiture de jean marc pour retourner au campement où il s’effondrera jusqu’au soir sans demander son reste. nous autres- richard, fabrice, terant, sabine et moi-même, bien plus courageux et solides nous laissons jean marc et delphine goûter aux joies de la plage et ne résistons pas à l’appel du travail et surtout des chaises qui se trouvent au soleil, près du bar et de la tente des conférences de presse... est ce dû à nos visages passablement fatigués ou notre dynamisme très gaston lagaffe, mais richard le traducteur officiel et surréaliste de la rdr vient nous apporter quelques bouteilles d’eau en attendant la conférence de nos amis les l.t.e. si ils ont l’air aussi fatigués que nous, ils nous montrent, quand même, l’étendu de leur vocabulaire en français, restreint mais qui permet de commander à boire et de draguer - essentiel !

conférence de presse

mais la journée ne faisait que commencer et même si on pouvait parler longuement et en vain de la justesse et l’intérêt de voir muse en tête d’affiche - on reviendra sur leur attitude minable de ce jour - nous n’étions pas au bout de nos surprises. car après avoir remis un appareil jetable à nos trois texans - on espère vous montrer très bientôt le résultat - nous avions le droit à la première grande surprise de la journée. une conférence de presse de franck black - je vous laisse imaginer l’état de fabrice qui sous un air moi-ça-me-touche-une-couille-sans-bouger-l’autre était au moins aussi impressionné que nous de voir le mythique leader des pixies, en chair et en os. nous étions tous un peu resté sur les impressions de franck black durant la période pixies :despote génial, mais fort peu sympathique... alors que aujourd’hui sous la tente des conférences on se retrouve avec un sosie de gros françois et un type adorable, drôle et simple. tout le monde rit pendant cette conférence qui fini tout simplement par une chanson hallucinante de franck black en duo avec richard, le traducteur : une sombre histoire de maman et papa crevettes qui voient leur fiston emmener par les filets de pécheur. nous venons tout simplement de vivre un moment unique ! dans notre élan et avec un peu de courage terant et moi allons voir franck black pour lui demander de faire des photos pour cargo... sans problème, cela l’amuse et quand il aura fini il nous renverra l’appareil, nous dit-il. en espérant qu’il ne le perde pas ou qu’il n’oublie pas je vous dis pas comme nous serions fiers sur notre cargo de vous présenter ses photos.

programme (?)

mais ce n’est pas fini pour autant. car les lift to experience commencent leur répet. on se retrouve donc dans le fort déserté, un trentaine de personnes nonchalamment allongé sur l’herbe, devant la grande scène. très vite la balance des l.t.e se transforme en mini concert et les texans nous donnent un avant goût en 5 morceaux de ce que nous allons entendre pour commencer ce samedi. franck black passera même un instant écouter les trios texans - cf photo. mais avant de vous parler des concerts il faut quand même savoir que le feuilleton de la soirée - qui en fait a commencé il y déjà plusieurs jours - ce sont les caprices de diva de muse. tête d’affiche de la soirée - record d’affluence battue en ce samedi, c’est vrai que la rdr avec les mauvais résultats de l’année dernière en avait bien besoin - les muse ont fait transpirer les organisateurs de cette 11° rdr tout le samedi. avec le chantage de ne pas honorer leur contrat et de repartir sans jouer, ils ne voulaient pas des lift to experience après eux comme prévu - évidemment on les comprends les lift en pleine nuit les aurait ridiculisé au premier accord - mais ils ne voulaient pas non plus jouer trop tard dans la nuit... le compromis fut pire que tout. tous les horaires furent avancés de 30 minutes, ce qui, en plus des problèmes d’organisation dus à une affluence massive, a fait qu’une grande partie du public n’a pas vu les l.t.e - tout simplement l’un des trois meilleurs concerts de cette année - et même pour une bonne partie i am kloot et franck black. un bordel monstre et des caprices de sales gamins, c’est assez pitoyable. cela nous donnera une programmation hétéroclite comme on le voit souvent à la rdr mais surtout un ordre de passage assez ridicule. nous on voyait bien une journée i am kloot - goldfrapp - franck black - muse - lift to experience et pour finir avalanches...

lift to experience : concert de l’année

au lieu de ça comme nous avions eu la bonne idée de rester à commater dans le fort nous avons pu assister au troisième concert des l.t.e en france. il y avait déjà un net progrès entre leur première partie de malkmus et l’excellente black session d’avant les vacances d’été, mais là on se dit que tous les espoirs que l’on pouvait avoir en écoutant le grandiose the texas jerusalem crossroads se concrétisent de plus en plus sur scène. les deux josh et andy young en décente d’ecsta, c’est tout simplement énorme sur scène. un son hallucinant - peut être la voix de josh pearson est un peu trop en retrait dans le mix - des morceaux d’une maturité hallucinante pour un premier album et une présence scénique impressionnante. tout pour nous faire regretter de ne voir qu’un concert trop court, dans un fort en train de se remplir et sans aucun jeu de lumière... on comprend mieux après ce pur moment de plaisir pourquoi les pieds tendres de muse ne voulaient pas tenter d’être comparer à josh et sa bande.

i am kloot/frank black : second degré

si i am kloot à la dure tache de jouer entre les lift et frank black, on ne peut que saluer leur set impeccable, leurs chansons aux mélodies charmantes et charmeuses et leur gentillesse communicative... d’ailleurs nous aussi nous serons gentils ce soir, trop fatigués pour repartir dans les excès inhumains de le veille, on profite pleinement des concerts, du beau temps tout en essayant de se frayer un chemin dans la foule compacte et impressionnante du fort, passant de la scène au bar vip, notre refuge. nous ne sommes quand même pas au bout de nos surprises, car quand franck black rentre sur scène c’est pour directement nous assener du... pixies. nombreux sont ceux qui se disaient qu’ils n’entendraient plus ces morceaux en live. mais heureusement franck black est revenu sur ses choix alterne du franck black et quelques pixies à nous faire rougir les pommettes, le public se déchaîne totalement et lui offre un accueil digne de son statut et de sa simplicité. accompagné par des catholics plus rock’n’roll que jamais dans leur pose et leur attitude sur scène - entre humour et j’me-la-péte-devant-les-filles-parce-que-je-joue-dans-un-groupe-de-rock’n’roll, ils sont absolument parfaits - jouant sur un matériel datant de mathusalem, avec de vieux amplis vintages usés et réparés, au son délirant.

goldfrapp : en studio

c’est vrai que, après cela, nous sommes moins motivés pour se frayer un chemin à travers une foule de plus en plus dense pour aller voir goldfrapp qui fait un véritable triomphe avec un show que l’on écoute de loin, en sirotant quelques verres. avec richard, le photographe d’octane - aller voir leur compte rendu et leur photo, ce n’est pas un conseil, c’est un ordre ! - on abandonne vite l’idée d’aller prendre quelques photos d’allison, devenue blonde et on s’amuse à essayer de reconnaître le moindre changement sur des morceaux presque toujours aussi conformes à l’album. tout la petite bande se retrouve très calmement à discuter dans le bar et on s’amuse d‘y voir encore les lift to experience, décidément infatigables et particulièrement heureux d’être là, continuer à faire la fête et à rencontrer leurs nombreux fans, aussi bien au bar vip que dans le public du fort !

the avalanches : playback

on passera très vite sur le show le plus ridicule des trois jours, the avalanches. chaque année les organisateurs aiment bien inviter un groupe un peu fêlé qui, a priori, doit mettre le feu au fort. l’année dernière on a eu le droit à l’excellent gonzales tout en ironie et lobotomie, et au ridicule bentey rythm ace, largement battu dans le pitoyable par the avalanches, véritable arnaque. une bande de crétins pas drôles et épuisants sautant dans tous les sens et passant leur album en play-back (ou même pire : les véritables morceaux samplés sur l’album...) s’agitent sur la scène. ridicule et épuisant. evidemment tout cela prépare le terrain en beauté pour le groupe star du soir - une préparation digne des plus grands groupes, une tension dans la foule comme pour un concert de u2. soyons honnêtes, sur cargo on a quand même suivi muse depuis le tout début et beaucoup suivi même. loin des engueulades entre les pro et les foncièrement anti muse, on s’est toujours dit que ces anglais ne méritaient ni les louanges que l’on a pu lire ici et là - comme les inrocks qui parlent de showbiz comme d’un chef d’œuvre, pour ensuite vomir sur le nouvel album - ni non plus la haine que l’on peut ressenti chez certains.

muse : inégal

oui muse a sa place à st malo, mais pas en tête d’affiche et surtout pas en jouant les divas. justement, les divas.. il faudrait dire à bellamy qu’il n’en est pas une, que le rock pompier de queen le faisait 100 fois mieux - car freddy mercury avait de humour et surtout de l’autodérision, ce qui n’existe pas chez muse. le premier morceau qui ouvre le concert est une ignominie... insupportable, tout simplement. ensuite, pendant 1h10, bellamy et ses amis nous offrent un concert rock énergique, sans temps mort, parfois grandiloquents, quelque fois ridicule. mais on se laisse souvent emporter par des mélodies simples, une voix qui, quand il ne la pousse pas trop, peut vous procurer quelques frissons, et une énergie communicative. rien qui mérite de jouer les stars - le groupe à les dents trop longues et c’est usant - mais quand même quelques qualités que l’on doit reconnaître sans mauvaise foi. (note de terant : un concert techniquement parfait, les morceaux trop gras de l’album passent mal - cf chronique, mais dans l’ensemble un très bon moment - terant seul membre de presse à avouer son affection pour muse ?)

les dealers mettent l’ambiance

tout étonné de ne pas avoir eu de pertes dans nos rangs, on essaie tant bien que mal de réunir nos troupes - pas facile à trois heures du mat - et on rejoint notre campement dans une ambiance lourde et désagréable. les dealers se comptent par dizaines, plutôt agressifs, ils sont partout et évidemment quelques bastons finissent d’alourdir une ambiance qui n’en avait pas besoin. on se couchera, peu rassurés en se disant que c’est bien la première fois et la dernière fois que l’on a envie de vivre ça, ici...

dimanche 12

on se réveille, toujours aussi tôt, toujours aussi glauques... cela nous permet, fabrice et moi de passer voir les balances matinales de yann tiersen, plus drôles et plus détendues que son concert, avec un ingénieur super speedé qui prévient tout le monde : « aujourd’hui c’est no limit »... si sabine n’était pas là pour les répétitions de tiersen - elle est bien la seule à pouvoir faire ce que l’on pourrait appeler un semblant de grasse matinée dans la fournaise de notre tente - elle suivra la consigne de cette ingénieur du son à la lettre... pour l’instant on voit sur scène un tiersen hilare, heureux d’être avec son petit boutchou et natacha régnier. la matinée pour nous est des plus calmes, tout le monde se réveille peu à peu, on essaie de rassembler nos esprits pour un petit déjeuner dans le meilleur endroit aux alentours du fort : une ancienne gare désaffectée devenue restaurant... un pur bonheur qui nous emmène tout naturellement à la plage, où nous rejoignent delphine et jean marc... si nous restons bien plus raisonnables que l’année dernière, la baignade et le soleil qui tape fait vite monter les vapeurs de bières vers nos cerveaux embrumés. dans une ambiance toujours aussi bon enfant et avec un stock de jeux de mots et de blagues bêtes et méchantes comme on les aime, la journée se déroule tranquillement. notre premier bain en trois jours n’étant qu’un bref répit avant la ligne droite finale.

m83, alpha, chokebore : gentillet

comme toute rdr qui se respecte on se doit de manquer quelques concerts. deux bonnes raisons à cela. une panne de voiture chez jean marc pendant le concert de m83 - dont on entendra à regret que du bien, encore une bonne raison de visiter le site de 99 octane (note de terant : un peu léger sur scène mais on mettra cela sur le compte de leur faible expérience, seulement leur deuxième concert). on se rattrapera avec les adorables alpha, tellement heureux d’être là qu’ils passeront leur set à nous remercier et à nous dire avec simplicité que c’est presque à eux d’applaudir. leur gentillesse n’est pas leur seule qualité. leur set est une parfaite mise en bouche pour commencer la soirée. on s’attendait à un mur du son énorme digne de mogwaï ou de lift to experience avec les hawaïens de chokebore. on a le droit à un rock gentil, pas très original et qui ne décolle jamais. légère déception pour ce groupe sympathique mais moins original que ceux que l’on attendait.

interpol : grande claque

tout cela est très vite oublié avec la grande claque de cette année. si on attendait beaucoup de mogwai, lift ou pulp on ne peut pas vraiment parler de surprise. mais on ne savait pas grand chose des new-yorkais de interpol. jeune groupe qui a du sortir deux singles pour l’instant, on connaît leur goût pour tout ce qui new wave et cold wave. en fait ils sont là pour remplacer au pied levé saul williams qui s’est désisté il y a peu - ce qui explique leur place si haut sur l’affiche. dès les premières notes on revient 15 ans en arrière. joy division a fait des émule mais à ce point, c’est étonnant. cela pourrait être chiant ou ridicule - ou les deux. c’est tout le contraire. on a tous pris une bonne claque ce dimanche soir. un concert absolument énorme et parfait qui nous donne particulièrement envie de découvrir au plus vite leur album et de les revoir sur scène - quel bonheur si on avait pu les voir en première partie de new order en novembre... on en reparlera sur cargo, soyez en sûrs ! après cela on se demandait comment aller se débrouiller yann tiersen. si l’année est miraculeuse pour lui - quelques centaines de milliers d’exemplaire de la bof d’amélie poulain, plusieurs olympia pleins à craquer et une énorme tournée en province - on ne peut pas dire qu’il nous ait beaucoup convaincu sur scène.

yann tiersen : addictif

alors devant plusieurs milliers de personnes, à la rdr le dimanche soir avec un public aussi fatigué qu’imbibé, qu’en est il. 1h10 de concert, quasiment aucune concession à la facilité et un étrange sentiment pour nous. en dehors de l’incroyable crise de fou rire de sabine, sébastien et david dans un silence quasi religieux, nos souvenirs sont assez flous. imaginez tiersen seul, au piano, murmurant dans son micro, la foule silencieuse au possible et les trois rigolos, au bord de la scène partis dans une crise de fou rire communicatif et incontrôlable. surréaliste. c’est aussi l’adjectif qui convient au set de tiersen, qui n’est toujours pas devenu une bête de scène, ni un as de la communication et qui a décidé de le faire austère pour clôturer notre 11ème rdr. un parti pris assez courageux, mais qui nous laisse dubitatif. quelques frissons avec un dernier morceau quasi expérimental et plus réussi qu’à l’olympia, ou grâceà la présence de dominique a. mais un sentiment d’austérité qui contrastait avec l’ambiance du festival. quelques morceaux entraînant auraient pu faire décoller un public qui n’attendait que ça. etonnant mais pas entièrement convaincant. j’ai oublié de vous parler de la seconde raison qui pouvait me faire rater un concert de la rdr. un petit coma, pas loin d’être éthylique. car l’effet tiersen- rhum-orange est double. après l’excitation totale, la nausée et le presque coma de sabine nous contraint à rejoindre les tentes dès les premiers morceaux des troublemakers. la route du rock se termine dans une ambiance surréaliste, cela devient une habitude. de celles que l’on aime conserver. (note de terant : un show des troublemakers hallucinant, un collectif de mixeurs très inventif et efficace et la juxtaposition d’images à des séquences sonores addictives. la prestation qui nous fera dire que m83 reste un peu gentillet comparé aux délices servis par les fauteurs de troubles...)

lundi 13

le lendemain, la fatigue est totale. le plaisir toujours aussi fort. après un dernier petit déjeuner et les adieux qui s’imposent, on récupère notre voiture aussi luxueuse - une vieille habitude de se faire prêter que des voitures hors de prix - que dégueulasse et retour sur paris. la musique continuera de nous accompagner tout au long de la route, sans empêcher sabine et fabrice de dormir - si il y en a qui doivent récupérer, c’est bien eux , non ! evidemment on est un peu dégoûtés des petits défauts de cette année - une glacière, un sac de couchage et une carte bleue en moins quand même, quelques dealers lourds et glauques, et un débordement notable de l’organisation... mais encore une fois on se dit que seule la route du rock et le fort de st père peut nous faire vivre ce que chaque année nous attendons avec une impatience totale. conclusion : a l’année prochaine !

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publié par le 13/07/05
Derniers commentaires
julien - le 24/11/07 à 21:01
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Salut ! je viens de relire avec grand interet tes critiques, vraiment sympa meme ; si je ne partage pas completement quelques idees, le noeud y est... cool cool cool.
L’anne 2001 de la Route du Rock etait encore une fois un grand cru.
A+ et merci !
-julien-