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publié par gab le 20/05/15
Robin Guthrie + Mark Gardener
- Universal road
Universal road

Hasard des calendriers ou services marketing au top de leur forme, peu de temps après être tombé de notre chaise en apprenant la reformation de Ride pour une série de concerts, on découvre que Mark Gardener s’est associé à Robin Guthrie (Cocteau twins) et qu’ils sortent au printemps un album sous leurs deux noms. Très bonne nouvelle sur le papier, on a immédiatement hâte de s’enflammer pour cette association hors-normes et d’écouter le résultat. C’est chose faite fin mars et puis, trou noir, nous voici mi-mai et vous n’avez toujours pas vu de Gab grimper en haut du mat avec son mégaphone. Qu’a-t-il donc bien pu se passer ?

C’est une histoire de rêves adolescents. A 14/15 ans, peur de rien, j’étais à la fois The Edge et Bono et j’entonnais "I will follow" et "Rejoice" air-guitare aussi cinglante que le chant. Puis Ride est arrivé, 1990, 16 ans, et je suis devenu Mark Gardener. J’aurais pu plus mal tomber, belle gueule, charisme naturel, à peine plus âgé que moi, une poignée d’EPs incroyables et un album Nowhere dépassant tout ce que j’avais connu jusqu’alors. Ne restait plus qu’à me laisser pousser les cheveux et monter un groupe. Ce fut chose faite 3 ans plus tard mais je vous épargnerai ici la suite peu glorieuse de l’histoire. Bref. C’est pour dire que Mark Gardener et moi ça ne date pas d’aujourd’hui, c’est pour dire que Mark et moi c’est spécial (comme pour les quelques dizaines – centaines ? – de milliers d’adorateurs de Ride de l’époque évidemment). Mais Mark, avais-tu vraiment le droit me/nous faire ça ?*

friable

Car la première question qu’on se pose est "c’est quoi cet album ?". Quand tu es arrivé avec ton premier album solo en 2005, t’avais au moins l’excuse d’avoir été hypnotisé par Goldrush et puis t’avais trois ou quatre morceaux assez incroyables qui parvenaient à tirer leur épingle du jeu. Aujourd’hui, non seulement t’es accompagné par Robin Guthrie mais au final c’est à la fois sirupeux et ultra-friable. A part "Amnesia" qui dégage un petit quelque chose, on a bien du mal à trouver nos repères. En résumé : difficilement écoutable, des soucis de consistance, le tout s’effrite au creux de l’oreille, je ne t’explique pas le choc à la première écoute. A tel point que j’ai mis deux mois à en oser une nouvelle. Et non, après deux mois à faire comme si, pour voir si ce ne serait pas, enfin si je n’avais pas… ce matin, comme mon fils en forêt de Fontainebleau, je fabrique du sable. Et ça gratte méchamment.

16

Bon, en même temps ce n’est pas très grave. Petite déception amoureuse passagère. Je continuerai bien sûr à écouter et attendre de nouveaux morceaux avec fébrilité. Je continuerai à rêver comme si j’avais toujours 16 ans, comme à chaque fois que je remets Nowhere** dans les écouteurs, ce qui est assez fréquent en ce moment puisque la date fatidique du 27 mai arrive (Ride en concert à l’Olympia !!!), ne nous déçois pas Mark !***

 

 

* En même temps on est d’accord, tu fais bien ce que tu veux et on n’attend surtout pas d’album noisy-pop, mais bon il y a visiblement des limites qu’on n’est pas prêt à franchir…

** Ou le live solo de 2003 à Austin, à quand un disque uniquement guitare-voix ?

*** La pression dans le couple, ça existe !

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publié par le 20/05/15