Quatre ans que nous attendions impatiemment le successeur de La cavale, et voici que le troisième album de Robi, Traverse, est enfin annoncé pour le 18 octobre, précédé par ce premier single au refrain obsédant : « On ne peut regarder/Le soleil hélas/L’amour sans s’aveugler/Ni la mort en face ». Si le constat est implacable, le morceau (que l’argumentaire qualifie joliment de « dark zouk ») surprend par sa douceur. Le chant se fait murmure pour confier à ses enfants la solitude qui est notre lot à tous, mais le ton est curieusement serein.

Comme à son habitude, Robi a mis elle-même ce morceau en images, retournant sur les lieux de son adolescence à La Réunion pour filmer cette rêverie introspective, comme un pont tendu entre hier et demain, entre sa propre histoire et celle de ses enfants, entre les angoisses d’autrefois et l’apaisement d’aujourd’hui. Toute la beauté des images comme du morceau réside là, dans cet équilibre fragile entre ombre et lumière qui nous laisse suspendus entre trouble et douceur au terme de l’écoute, résonnant en nous comme les meilleurs morceaux de Robi ont toujours su le faire.