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publié par Mélanie Fazi le 27/03/13
Robi - La Boule Noire, Paris - 25/03/2013

Si Robi avait beaucoup écumé les salles parisiennes ces deux dernières années, on ne l’avait pas revue en concert depuis la sortie de l’album L’hiver et la joie en février. Ce lundi soir à la Boule Noire, alors qu’on regarde installer le matériel au terme de la première partie, on voit se confirmer ce qu’on ne faisait que pressentir jusqu’alors : ce concert sera différent de ceux qui ont précédé. Tout tient à quelques détails très simples : la disposition différente des micros et des instruments, la distance plus grande qui les sépare. À droite, le clavier de Bertrand Flamain ; à gauche, le micro destiné au bassiste Valentin Durup. Au cœur de la scène, l’espace réservé à une Robi qu’on connaît toujours en mouvement dès lors qu’elle monte sur scène. Ne nous confiait-elle pas en interview écrire ses chansons en marchant ?

Une fois le trio entré en scène, on découvre effectivement, on redécouvre plutôt, un set et un répertoire réarrangés pour l’occasion. Tout ce qu’on connaît déjà si bien est là : cette atmosphère lourde et dense, cette tension contenue, ces textes scandés jusqu’à dicter la rythmique des chansons. Et pourtant, tout est légèrement différent. Les ambiances contrastent davantage, les morceaux s’étirent dans le temps, jusqu’à d’envoûtantes conclusions sur les morceaux les plus lents (comme cette magnifique version de « Cherche avec moi »). Le concert débute paradoxalement par « La Finitude », le morceau caché de l’album, encore jamais entendu en concert. Une manière de faire table rase ou de rappeler, peut-être, qu’une nouvelle route commence ici. Lui répondra en écho tout à la fin un autre inédit en live, « L’hiver et la joie », qui donne son titre à l’album sans y figurer. Entre temps défilent tous ces morceaux qu’on s’est appropriés à force d’écoutes répétées, « Où suis-je » toujours aussi grisant, « Ou pour toujours » à la douceur hypnotique, « Les Fleurs » plus rare en live dans une très belle version au rythme de valse, et l’indispensable reprise d’ « Il se noie » de Trisomie 21, conclue en apothéose sur fond de stroboscopes et de mouvements fantomatiques et syncopés. S’y ajoute cette fois, plus inattendue, une reprise tout aussi personnelle de « Lolita nie en bloc » de Noir Désir qui vous reste en tête bien au-delà du concert.

Robi elle-même, dont le jeu de scène semble évoluer légèrement avec le temps, parle davantage entre les morceaux, s’adresse cette fois à son public, plutôt qu’à celui des artistes dont elle assurait les premières parties encore tout récemment. Presque un an plus tôt jour pour jour, nous rappelle-t-elle en début de concert, elle ouvrait sur cette même scène pour Jean-Louis Murat.

Voilà quelque temps déjà qu’on suit de près ce projet attachant et singulier. Il y a quelque chose de beau et de touchant à le voir évoluer dans le temps et gagner peu à peu en ampleur. Ce concert-ci, plus encore que les autres, y gagnait une couleur particulière.

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