duo
c’est le grand retour des rita. on passera assez rapidement sur leur live en collaboration avec m6, sympathique mais oubliable - quelle idée de faire un duo avec doc gynéco, barghhhh.... cela faisait longtemps que fred chichin et catherine ringer ne nous avaient pas offerts d’album studio. ils nous manquaient, surtout que se font de plus en plus rares les groupes issus des années 80 dont on attend les disques avec curiosité. le changement dans la constance, et vice versa... les rita essaient, évoluent, cherchent.... musicalement fred a toujours aimé innover, inventer. et pourtant - en grand partie grâce à la voix de catherine ringer - on reconnaîtra toujours entre mille, une chanson des rita. l’autre constance, même si cet album se démarque plus ou moins des précédents - vision très personnelle il est vrai - il y a sur chacun, des chansons exceptionnelles, de vraies perles et à l’opposé des chansons qui ennuient. attention pas des trucs inécoutables qui vous font saigner les oreilles, ils ne savent pas faire ça ! non, juste des morceaux qui n’accrochent pas, trop lisses...
années 80
ceux là on s’en débarrasse vite, quelques exemples et puis s’en vont : "toi & moi & elle", malgré quelques idées sonores intéressantes à du mal à véritablement retenir notre attention. "dis moi des mots" duo qui vous fera bien sûr penser au classique delon-dalida "paroles", (rien que le titre déjà) où catherine pousse joliment sa voix - décidément unique - n’est pas des plus réussi. peut être à cause d’un rythme trop sage qui est bien plus intéressant par exemple sur "fatigué d’être fatigué". ce qui est très étonnant avec ce duo ingénieux, c’est le mélange des époques. un morceau comme "allo" par exemple propose des sons de synthé et de guitare digne des années 80 sur un beat résolument moderne. les rita sont bel et bien un des rares groupes des eighties très marqués par cette époque qui ont su évoluer sans se renier. pas toujours avec bonheur comme nous le montre ce "allo" mais toujours avec courage, intelligence et humour. pour finir sur les morceaux qui nous laissent un peu froid, il y a l’étrange "alors c’est quoi"... etrange à plus d’un titre. reprise du "allo" précédent mais dans une version.... comment dire, un peu à la goldman. vous voyez le genre, guitare sèche, refrain plan, plan, rythme facile,... étrange. evidemment et encore une fois, la voix de catherine ringer nous fait avaler la pilule, mais faudrait pas y revenir hein !
prières musulmanes
cool frénésie comporte de vraies petites merveilles. du pur cocktail rita, de l’humour, du talent, des refrains imparables, des sons sortis des filtres magiques de fred chichin et les histoires de catherine. car plus que des paroles de chansons, catherine ringer a toujours aimé nous raconter des histoires. des histoires de sorcière - "la sorcière et l’inquisiteur" - petite sœur d’esmeralda, où la voix de catherine virevolte sur de superbes partitions de violon. sur les percussions très africaines de "femme de moyen âge" catherine lance un wahouuuuuuu qui dans la bouche de beaucoup serait ridicule et qui ici nous permet d’entrer dans une histoire de femme, femme d’âge moyen ou femme de moyen âge, femme soumise, femme prisonnière de règles et de traditions, histoires de femmes. encore des récits avec "les guerriers", chanson accrocheuse, au rythme et aux sons hargneux complètement électroniques - à noter que la production des albums des rita est comme toujours absolument impeccable et sert au mieux chaque chanson de l’album. mais les rita savent tout faire sur un beat résolument électronique la voix charmeuse de catherine ringer nous permet de nous envoler, de danser sur cool frénésie. la preuve qu’ils savent tout faire - avec plus ou moins de bonheur certes - c’est le très curieux "jam", qui aurait été une conclusion ô combien plus intéressante et émouvante que le très moyen "alors c’est quoi". ici on part dans des délires sonores très orientaux, un peu transe et world, avec des synthés hypnotiques, des sons de harpe et de vent qui se mêlent aux incroyables mélopées dignes des plus belles prières musulmanes de la voix de catherine ringer. encore une fois la plupart des chanteuses françaises n’auraient même pas pu oser le dixième de ce que l’on peut entendre dans ce morceau sans nous faire mourir de rire. avec les rita mitsouko, on reste sur place, légèrement k.o.... heureux de découvrir que le monde de fred chichin et catherine ringer nous réserve encore de belles surprises.