La première question, euh pardon, la seule question que pose le film The Rum Diary (Rhum Express pour nous, viles grenouilles anglophobes) est la suivante : mais pourquoi Chenault ? Chenault, ce n’est pas un mot valise qui contiendrait à la fois « Renault » et « Chelou* », mais le nom de l’unique personnage féminin du dernier film (du moins nous l’espérons - oui c’est facile) de Bruce Robinson, acteur notamment chez Truffaut (L’Histoire d’Adèle H.) et réalisateur de Jennifer 8 (1992).
Et quel personnage que cette Chenault (Amber Heard) : une bombasse greluche** qui ne sert à rien, il faut bien le dire, dans cette histoire adaptée du roman éponyme d’Hunter S. Thompson. Une bimbo qui ne se fait pas tout à fait violer par une bande de Porto-ricains sauvages (car on sait bien que ce sont des bêtes assoiffées de sexe), ni tout à fait bais… euh pardon honorer par le héros interprété par Johnny Depp.
Chenault représente en somme une belle métaphore du film : une chose absurde qui donne l’eau (le rhum ?) à la bouche et qui ne va au final au bout de rien. On est loin de l’orga... de l’originalité disons.
Fear and Loathing in Las Vegas et l’affiche (une chambre saccagée) nous promettaient peut-être du trop lourd dans la débauche sex drugs and rock n’ roll, mais rien de tout ça. Le film reste propret et ne bouscule rien et s’achève (enfin) dans un festival de kitsch (« c’est la fin d’une histoire et le début d’une nouvelle », j’en passe et des meilleures notamment avec la Chenault). Le gentil restera gentil, le copain sympa, le barré barré, la bimbo inintéressante, le méchant méchant, etc., et surtout les Porto-ricains des abrutis finis. Le Paul Kemp de Depp, personnage en partie autobiographique de Thompson est et restera fade : un pauvre mec vaguement niais, pauvrement alcoolique et pathétiquement rebelle.
L’amitié fidèle que porte Depp, producteur du film campant (bien sûr) le protagoniste principal, à Thompson est tout à fait honorable mais ne trouve certainement pas ici sa plus belle forme. Elle décevra certainement les fans du pape du journalisme dit gonzo qui crieront à la trahison en voyant cette vulgaire (au sens premier du terme, celle de faire connaitre au grand public) adaptation aux ressorts narratifs, esthétiques, et parfois comiques hyper usés, sans parler de la pruderie constante. Conclusion : FFFF, le fond et la forme font flop. Rien à voir avec la petite révolution littéraire qu’avait apportée H.S. Thompson.
Savoir maintenant si Depp avait proposé à son ami d’adapter son roman, et si oui, combien de temps avant son suicide ? Enfin moi je dis ça, je dis rien...
Un film... sincère !
Fichtre.