accueil > articles > cinéma > Resident evil

publié par octane le 03/04/02
Resident evil - Paul Anderson
Paul Anderson

périssables

resident evil est un mastodonte énorme qu’on a failli laisser passer dans la jungle des superproductions américaines de l’hiver, comme dans celle des adaptations de jeux vidéo pour le grand écran ces dernières années. paul anderson réalise un chef-d’œuvre et donne ses lettres de noblesse à un genre qui stagnait un peu (tomb raider fut une franche déception). toutes les phases symboliques du jeu vidéo ont réussi à être intégrées dans un film d’anticipation qui va chercher autant du côté de neuromancer (on attend avec impatience des nouvelles de l’adaptation de l’œuvre culte de william gibson par chris cunningham) que de maurice dantec. le réalisateur des périssables mortal kombat ou soldier remporte haut la main un pari difficile. sans doute le jeu de capcom, qui relança le genre "survival horror" (zombie dans les années 80), a-t-il sa part dans cette réussite. il était en tout cas méchamment cinématographique.

tricks

premier point fort : l’identification à l’héroïne marche au-delà de toute espérance. d’abord, celle-ci est amnésique, tout comme le joueur démarrant une partie, par définiion, qui va peu à peu apprendre à se connaître, et face à la montée de l’adversité découvrir ses pouvoirs. telle la marie zorn de babylone babies, "alice" jovovich ignore quel secret elle porte, mais elle le porte avec classe, sans peur. milla n’en fait ni trop ni trop peu. sublime en froideur virtuelle et intelligence pragmatique, elle est née pour incarner le virtuel. et pourtant il y a de quoi devenir fou. les "tricks" sont diaboliques, à l’instar du laser du début du film : séquence diaboliquement gore, mais rappelons que le jeu l’était lui aussi pas mal.

matrice

on notera également que les apparitions des méchants ont quelque chose de maladroit, semblant répondre à une logique aléatoire - tout comme dans le jeu. cet aspect très « mécaniques » alimente les morts-vivants en crédibilité. la force de r.e. est définiivement le dosage parfait entre adaptation de vidéogame et film de genre traditionnel, auquel les concepteurs du jeu avait eux-même emprunté. les liens entre cinéma et videogames mériteraient décidément des thèses entières, tellement ils sont complexes. un premier chapitre vient ici d’être écrit. et paul anderson a fait simple, ultra-simple, et ultra-efficace. on retrouvera également l’interface du jeu, gageure de plus parfaitement maîtrisée au moyen de petits habillage digitaux qui rappellent que le méchant en chef est une matrice. neuromancien n’est pas loin, le cinéma d’anticipation est entré dans une nouvelle phase : l’a.i. superstar, le cyberespace restitué dans toute sa splendeur. on attend le second épisode.

Partager :

publié par le 03/04/02