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publié par Mickaël Adamadorassy le 21/02/18
Refuge - Le Café de la Danse, Paris - 15/02//2018

C’est déjà la troisième fois qu’on voit Refuge en concert mais contrairement aux fois précédentes Florian, le chanteur/pianiste derrière ce projet est en solo. Et bizarrement ça change tout. Même si les musiciens qui l’accompagnent d’habitude jouent tous très bien, les compositions sont tout de suite plus touchantes en tête à tête. Le jeu de clavier est plutôt sobre alors c’est la voix qui porte le set. Et même face au Café de la Danse de Pomme, poli mais pas non plus très chaleureux, on peut le dire Florian assure très bien. Pas une hésitation, pas une once de stress dans la voix, la justesse, les nuances tout y est. Et dans le meilleur des cas, ça donne une pop-rock romantique et mélancolique qui fonctionne plutôt bien. On pense au premier album d’AaRON, aux quelques bonnes chansons de Coldplay aussi.

Sur le long par contre, ressort une tendance qui nous avait déjà gênés sur l’EP : aller se percher dans la voix de tête et y rester parce qu’on a la maîtrise technique, peut-être simplement par affinité, peut-être en pensant que ce registre apporte forcément expressivité et fragilité . Ça peut être le cas : Chris Martin a le droit de chanter "your skiiiiiiiiin and bones" en falsetto et ça marche (On parle de Yellow) mais il s’en sert avec parcimonie. (Les esprits chagrins diront que Chris Martin est loin d’être aussi bon en live que sur disque et que ses mélodies maintenant c’est plutôt du carton mais c’est un autre sujet).

Plus gênant, sur le long, les compositions manquent un peu de relief, ça "ronronne" un peu trop. Certes dans l’exercice piano-voix ça se comprend, on a moins de possibilités qu’avec quatre musiciens... mais c’est surtout qu’on a du mal à sentir cette tristesse que Refuge nous explique entre les morceaux, en essayant de la désamorcer par l’humour. Pas mal pour essayer de rompre la glace avec le public mais à force ça peut être assez contre-productif quand il s’agit de convaincre de la force des émotions. On imagine que c’est difficile pour qui a choisi de s’appeler Refuge mais même si la sincérité et l’implication sont évidentes chez Florian, pour vraiment émouvoir, prendre aux tripes pendant 45 minutes, il faut se dévoiler, utiliser ce qui est violent, à vif, intense, qui met encore mal à l’aise. Le potentiel est là chez Refuge, à voir s’il saura le libérer.

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